Principaux messages
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L'hystérectomie simple peut entraîner peu ou pas de différence dans le nombre de décès toutes causes confondues, l'espérance de vie après traitement, les décès dus au cancer, la période sans cancer après traitement ou le taux de réapparition du cancer par rapport à l'hystérectomie radicale.
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L'hystérectomie simple réduit probablement les effets indésirables liés à l'intervention chirurgicale.
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Les femmes qui subissent une hystérectomie simple peuvent avoir une meilleure santé sexuelle et un meilleur bien-être général que celles qui subissent une hystérectomie radicale.
Qu'est-ce qu'un traitement chirurgical du cancer du col de l'utérus à un stade précoce ?
L'hystérectomie radicale est généralement considérée comme un traitement chirurgical standard pour les femmes atteintes d'un cancer du col de l'utérus à un stade précoce. L'hystérectomie radicale consiste à retirer l'utérus, le col de l'utérus, les tissus environnants (tissu paramétrial) et une partie du vagin. Les effets secondaires indésirables de l'intervention chirurgicale comprennent des lésions de l'intestin, de la vessie, des vaisseaux sanguins, des uretères (les tubes qui transportent l'urine des reins à la vessie) et des nerfs, entraînant des difficultés à vider la vessie et la formation d'une fausse voie (fistule).
Que voulions‐nous savoir ?
Étant donné que les petits cancers du col de l'utérus sont peu susceptibles de se propager aux tissus voisins, une hystérectomie simple, qui consiste à enlever uniquement l'utérus et le col de l'utérus, peut être un choix approprié plutôt que d'une hystérectomie radicale. Par rapport à une chirurgie radicale, une hystérectomie simple évite l'ablation inutile des tissus environnants, ce qui peut prévenir le risque de lésions nerveuses et urétérales. Cependant, comme l'hystérectomie simple enlève une plus petite marge de tissu normal autour du col de l'utérus, il peut y avoir un risque plus élevé que le cancer ne soit pas complètement enlevé. C'est pourquoi nous voulons savoir si une hystérectomie simple est une alternative sûre et efficace par rapport à une hystérectomie radicale pour les femmes atteintes d'un petit cancer du col de l'utérus.
Comment avons-nous procédé ?
Nous avons recherché des études comparant les résultats cliniques de femmes ayant subi une hystérectomie simple ou une hystérectomie radicale, toutes deux avec ablation des ganglions lymphatiques pelviens. Nous nous sommes concentrés sur les femmes atteintes d'un cancer du col de l'utérus aux stades IA2 à IB1. Le stade IA2 signifie que le cancer a progressé de 3 à 5 mm dans le col de l'utérus, et le stade IB1 signifie que le cancer a progressé de plus de 5 mm dans le col de l'utérus, mais qu'il ne dépasse pas 2 cm et qu'il ne s'est pas propagé au-delà.
Qu’avons-nous trouvé ?
Nous avons trouvé deux études incluant 740 femmes. Une petite étude (40 femmes) menée au Brésil. Une étude à plus grande échelle, portant sur 700 femmes, réalisée en Europe occidentale, Corée du Sud et Canada. Dans l’essai à plus grande échelle, les trois quarts des femmes incluses étaient blanches.
Les résultats ont montré que l'hystérectomie simple pourrait ne pas modifier le nombre de décès toutes causes confondues, l'espérance de vie après traitement, la période sans cancer après traitement ou le taux de réapparition du cancer par rapport à l'hystérectomie radicale. En outre, l'hystérectomie simple pourrait ne pas augmenter le nombre de décès par cancer par rapport à l'hystérectomie radicale, mais les données probantes sont très incertaines. L'hystérectomie simple a probablement entraîné moins d'effets secondaires indésirables de la chirurgie.
Les femmes ayant subi une hystérectomie simple semblent avoir une meilleure santé sexuelle et un meilleur bien-être général. En outre, l'hystérectomie simple était moins coûteuse que l'hystérectomie radicale.
Quelles sont les limites des données probantes ?
Nous ne sommes pas très confiants dans les données probantes. Les deux études incluses n'ont recueilli que des informations sur une courte période concernant le décès ou la réapparition du cancer. En outre, peu de femmes non blanches ou de femmes issues de milieux à faibles ressources ont été incluses. Les études n'ont pas tenu compte des différences entre les méthodes chirurgicales (chirurgie ouverte et chirurgie en trou de serrure), qui peuvent influer sur les taux de réapparition du cancer et les effets secondaires de la chirurgie. À l'heure actuelle, nous ne connaissons pas ni le meilleur type ni la meilleure voie d'intervention chirurgicale pour les femmes atteintes d'un cancer du col de l'utérus dont les tumeurs sont de petite taille et dont l'invasion est limitée (propagation superficielle dans les couches plus profondes du col de l'utérus), et d'autres études sont nécessaires pour le savoir.
Ces données probantes sont-elles à jour ?
Les données probantes sont à jour jusqu'en mars 2025.
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Objectifs
Déterminer les bénéfices et risques de l'hystérectomie simple avec lymphadénectomie pelvienne par rapport à l'hystérectomie radicale avec lymphadénectomie pelvienne pour les femmes atteintes d'un cancer du col de l'utérus de stade IA2-IB1.
Stratégie de recherche documentaire
Nous avons effectué des recherches dans le registre Cochrane central des essais contrôlés (CENTRAL), MEDLINE (Ovid), Embase (Ovid), Web of Science Core Collection, PubMed et deux bases de données de registres d'essais, ainsi que vérifié les références et recherché des citations. La dernière date de recherche était le 19 mars 2025.
Conclusions des auteurs
L'hystérectomie simple peut être une option viable pour les femmes soigneusement sélectionnées atteintes d'un cancer du col de l'utérus à un stade précoce, car elle pourrait n'entraîner que peu ou pas de différences en termes de survie et de taux de récidive du cancer par rapport à l'hystérectomie radicale. En outre, il est probable que les événements indésirables périopératoires soient moins nombreux et que la qualité de vie et la fonction sexuelle soient meilleures à court terme chez les femmes subissant une hystérectomie simple. Les études incluses n'ont pas directement comparé l'effet de la voie chirurgicale (chirurgie ouverte par rapport à chirurgie mini-invasive). Les femmes non blanches et les femmes issues de milieux à faibles ressources sont peu représentées dans cette revue.
Financement
Aucun financement spécifique n'a été reçu pour cette revue.
Enregistrement
Protocole Cochrane (2016) DOI : 10.1002/14651858.CD012335.
PROSPERO 2016 CRD42016047631. Disponible à l'adresse suivante : crd.york.ac.uk/PROSPERO/view/CRD42016047631
Traduction et Post-édition réalisées par Cochrane France avec le soutien de Miriam Merveille Ongolo (bénévole chez Cochrane France) et grâce au financement du Ministère de la Santé. Une erreur de traduction ou dans le texte original ? Merci d’adresser vos commentaires à : traduction@cochrane.fr