Caféine utilisée comme adjuvant analgésique pour le traitement de douleurs aiguës chez l'adulte

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La caféine est couramment utilisée comme composant dans les médicaments antidouleurs disponibles sans ordonnance dans les pharmacies. Un adjuvant est une substance ajoutée à un médicament afin de le rendre plus efficace. Cette revue a examiné si la caféine améliorait les effets antidouleurs de ces médicaments ; les études s'intéressaient à plusieurs états douloureux, notamment les céphalées, les douleurs dentaires, les douleurs postopératoires ressenties après l'accouchement et les douleurs menstruelles. Cette revue a découvert que l'ajout de caféine, dont la dose équivaut à une grosse tasse de café comparée à une dose standard d'analgésiques courants, comme le paracétamol ou l'ibuprofène, augmente le nombre de personnes souffrant de douleurs aiguës qui vont être réellement soulagées (entre 5 % et 10 %).

Conclusions des auteurs: 

L'ajout de caféine (≥ 100 mg) à une dose standard d'un analgésique couramment utilisé entraîne une augmentation minime, mais néanmoins importante, de la proportion de participants ressentant un réel soulagement de la douleur.

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Contexte: 

La caféine a été ajoutée aux analgésiques courants, comme le paracétamol, l'ibuprofène et l'aspirine, dans l'espoir d'améliorer leur efficacité. Les preuves permettant de corroborer cette croyance sont limitées et se basent généralement sur des comparaisons non valides.

Objectifs: 

Évaluer l'efficacité relative, dans des cas de douleurs aiguës, d'une dose unique d'analgésique auquel est ajouté de la caféine par rapport à une même dose d'analgésique utilisé seul.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons effectué des recherches dans CENTRAL, MEDLINE, EMBASE et l'Oxford Pain Relief Database jusqu'à janvier 2012, ainsi que des recherches Internet et nous avons également contacté les laboratoires pharmaceutiques qui ont réalisé des essais non publiés.

Critères de sélection: 

Nous avons inclus des études randomisées, en double aveugle, comparant une dose unique d'analgésique auquel est ajoutée de la caféine à une même dose d'analgésique utilisé seul pour le traitement de douleurs aiguës.

Recueil et analyse des données: 

Deux auteurs de la revue ont indépendamment évalué l'éligibilité et la qualité méthodologique des études, puis extrait des données. Nous avons résolu tout désaccord ou incertitude par une discussion avec un troisième auteur de la revue. Nous avons recherché la validation de toute mesure d'efficacité des analgésiques, plus particulièrement le nombre de participants ressentant un soulagement maximum possible d'au moins 50 % de la douleur au bout de quatre à six heures, les participants considérant le traitement comme étant globalement très bon ou excellent, ou signalant un soulagement des céphalées au bout de deux heures. Nous avons combiné les données comparables afin d'identifier une différence statistiquement significative et calculé le nombre de sujets à traiter (NST) pour observer un effet bénéfique de la caféine. Nous avons aussi recherché toute supériorité numérique associée à l'ajout de caféine, ainsi que des informations concernant tout événement indésirable grave.

Résultats principaux: 

Nous avons identifié 19 études (7 238 participants) dans les comparaisons valides. La majorité d'entre elles utilisaient le paracétamol ou l'ibuprofène, avec 100 à 130 mg de caféine, et les états douloureux les plus fréquemment étudiés étaient les douleurs dentaires postopératoires, les douleurs du postpartum et les céphalées. Il y avait des effets bénéfiques minimes, mais statistiquement significatifs, liés à l'ajout de doses de 100 mg ou plus de caféine qui était indépendant de l'état douloureux ou du type d'analgésique. Environ 5 % à 10 % de participants en plus obtiennent un niveau satisfaisant de soulagement de la douleur (au moins 50 % du niveau maximum) grâce à l'ajout de caféine, avec un NST environ égal à 15.

La plupart des comparaisons individuelles montraient une supériorité numérique avec l'ajout de caféine, mais aucune supériorité statistique. Un événement indésirable grave a été rapporté avec la caféine, mais n'était lié à aucun médicament de l'étude.

Nous connaissons ou suspectons l'existence de 20 études supplémentaires totalisant 9 785 participants dont les données n'ont pu être obtenues à des fins d'analyses. Les autres effets analgésiques de la caféine restaient statistiquement significatifs, mais cliniquement moins importants, même si toutes les données manquantes connues ne présentaient aucun effet, ce qui n'est vraisemblablement pas le cas.

Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.