Interventions visant à faciliter le retour au travail des patients atteints de cancer

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Chaque année, les taux de survie au cancer augmentent et les survivants sont de plus en plus nombreux. De nombreux survivants sont en bonne santé, mais certains continuent de présenter des problèmes durables tels qu'une fatigue, des douleurs et une dépression qui peuvent devenir chroniques. Ces effets à long terme peuvent entraîner des problèmes de réinsertion professionnelle chez les patients ayant survécu à un cancer. Le cancer est donc une cause majeure d'absence au travail, de chômage et de retraite anticipée. Les patients, leur famille et la société dans son ensemble supportent une partie de ce fardeau.

Cette revue a évalué les effets des interventions visant à faciliter le retour au travail des patients atteints de cancer. 18 études portant sur 1 652 participants ont été incluses. Quatre types d'interventions étaient examinés : des interventions psychologiques, des interventions ciblant le fonctionnement physique, des interventions médicales et des interventions multidisciplinaires qui intégraient des composants physiques, psychologiques et professionnels. Aucune intervention professionnelle axée sur les problèmes au travail n'a été identifiée. Les résultats suggèrent que les interventions multidisciplinaires incluant des composants physiques, psychologiques et professionnels produisaient des taux de retour au travail supérieurs chez les patients atteints de cancer par rapport aux soins habituels, alors que la qualité de vie était similaire.

Conclusions des auteurs: 

Des preuves de qualité moyenne indiquaient que les interventions multidisciplinaires avaient des effets bénéfiques en termes de retour au travail chez les patients atteints de cancer par rapport aux soins habituels. D'autres ECR de haute qualité examinant des méthodes visant à faciliter le retour au travail des patients atteints de cancer sont nécessaires.

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Contexte: 

Les patients ayant survécu à un cancer sont 1,4 fois plus susceptibles d'être au chômage que les personnes en bonne santé. Il est donc important d'offrir à ces patients des programmes conçus pour soutenir le processus de retour au travail.

Objectifs: 

Évaluer l'efficacité des interventions visant à faciliter le retour au travail des patients atteints de cancer.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons consulté le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL, dans la Bibliothèque Cochrane, numéro 2, 2010), MEDLINE, EMBASE, CINAHL, OSH-ROM, PsycINFO, DARE, ClinicalTrials.gov, Trialregister.nl et Controlled-trials.com jusqu'en février 2010, ainsi que les références bibliographiques des articles inclus et de revues choisies, et avons contacté les auteurs des articles pertinents.

Critères de sélection: 

Les essais contrôlés randomisés (ECR) et les études contrôlées avant-après examinant l'efficacité des interventions psychologiques, professionnelles, physiques, médicales ou multidisciplinaires visant à faciliter le retour au travail des patients atteints de cancer. Le critère de jugement principal était le retour au travail mesuré sur la base du taux de retour ou de la durée du congé de maladie. Le critère de jugement secondaire était la qualité de vie.

Recueil et analyse des données: 

Deux auteurs ont sélectionné les essais, évalué le risque de biais et extrait les données de manière indépendante. Nous avons combiné les études qui rapportaient suffisamment de données et étaient cliniquement homogènes pour différentes comparaisons. Nous avons évalué la qualité globale des données pour chaque comparaison au moyen de l'approche GRADE.

Résultats principaux: 

Quatorze articles rendant compte de 14 ECR et de 4 études contrôlées avant-après ont été inclus. Ces études portaient sur un total de 1 652 participants. Elles rapportaient des preuves de faible qualité suggérant que les interventions psychologiques et les soins habituels produisaient des taux de retour au travail similaires (risque relatif (RR) = 1,21, intervalle de confiance (IC) à 95 %, entre 0,96 et 1,51). Aucune intervention professionnelle n'a été identifiée. Des preuves de très faible qualité suggéraient que l'entraînement physique n'était pas plus efficace que les soins habituels pour faciliter le retour au travail (RR = 1,20, IC à 95 %, entre 0,32 et 4,54). Huit ECR examinant des interventions médicales rapportaient des preuves de faible qualité indiquant que des approches conservatrices du fonctionnement produisaient des taux de retour au travail similaires à ceux de traitements plus radicaux (RR = 1,05, IC à 95 %, entre 0,99 et 1,10). Des preuves de qualité moyenne suggéraient que des interventions multidisciplinaires utilisant des composants physiques, psychologiques et professionnels entraînaient des taux de retour au travail plus élevés que les soins habituels (RR = 1,15, IC à 95 %, entre 1,01 et 1,30). Aucune différence n'était observée entre les interventions psychologiques, physiques, médicales ou multidisciplinaires et les soins habituels concernant les critères de jugement de la qualité de vie.

Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.