Quels sont les bénéfices et les risques des traitements autres que médicamenteux des vertiges posturaux-perceptuels persistants ?

Principaux messages

Il existe très peu d'études portant sur les traitements des vertiges posturaux-perceptuels persistants (VPPP). Nous n'avons trouvé qu'une seule petite étude, qui portait sur l'utilisation de la stimulation électrique du cerveau (appelée stimulation transcrânienne par courant continu).

Des travaux supplémentaires sont nécessaires dans ce domaine pour aider à déterminer s'il existe des traitements qui pourraient être efficaces pour traiter cette affection et pour vérifier s'ils entraînent des effets indésirables ou nocifs.

Qu'est-ce que le VPPP ?

Les personnes atteintes de VPPP présentent des symptômes de vertiges ou d'instabilité, qui s'aggravent lorsqu'elles se lèvent ou se déplacent, ou en cas de forte stimulation visuelle (motifs compliqués ou images animées).

Comment le VPPP est-il traité ?

Il arrive que des personnes prennent des médicaments pour tenter d'atténuer les symptômes du VPPP. D'autres traitements pourraient également être utilisés, par exemple un type de physiothérapie connu sous le nom de rééducation vestibulaire, ou des thérapies par la parole.

Que voulions-nous découvrir ?

Nous voulions savoir :

- s'il existe des données probantes suggérant que des traitements autres que les médicaments pourraient contribuer à améliorer les symptômes du VPPP ;

- si ces traitements pourraient causer des dommages.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché des études comparant différents types de traitement (à l'exclusion des médicaments) à l'absence de traitement ou à un traitement placebo (factice).

Qu’avons-nous trouvé ?

Nous avons trouvé une petite étude portant sur l'utilisation de la Stimulation transcrânienne par courant continu pour le VPPP. Ce traitement consiste à appliquer un faible courant électrique au cerveau, par le biais de petites électrodes placées à la surface du cuir chevelu. Les participants à l'étude ont reçu un appareil à utiliser chez eux pour effectuer ce traitement cinq fois par semaine, pendant une période de trois semaines.

L'étude a évalué les risques potentiels du traitement et a également examiné l'impact du traitement sur la qualité de vie liée aux vertiges. Cependant, comme il s'agit d'une étude de petite taille, on ne sait pas si ce traitement a un effet sur les symptômes du VPPP, ni s'il comporte des risques.

Quelles sont les limites des données probantes ?

Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer si des traitements sont utiles pour le VPPP et s'ils pourraient être associés à des risques.

Ces données probantes sont-elles à jour ?

Les données probantes sont à jour jusqu'en novembre 2022.

Conclusions des auteurs: 

Des travaux supplémentaires sont nécessaires pour déterminer si des interventions non pharmacologiques pourraient être efficaces pour le traitement des vertiges posturaux-perceptuels persistants (VPPP) et pour évaluer si elles sont associées à des risques potentiels. Comme il s'agit d'une maladie chronique, les futurs essais devraient suivre les participants pendant une période suffisante pour évaluer s'il y a un impact persistant sur la gravité de la maladie, plutôt que d'observer uniquement les effets à court terme.

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Contexte: 

Les vertiges posturaux-perceptuels persistants (VPPP) sont des troubles chroniques de l'équilibre qui se caractérisent par une instabilité subjective ou des vertiges qui s'aggravent en position debout et lors de stimulations visuelles. L'affection n'a été définie que récemment et sa prévalence est donc inconnue à l'heure actuelle. Cependant, il est probable qu'elle inclue un nombre considérable de personnes souffrant de troubles chroniques de l'équilibre. Les symptômes peuvent être débilitants et avoir un impact considérable sur la qualité de vie. À l'heure actuelle, on ne sait pas grand-chose de la meilleure façon de traiter cette maladie. Divers médicaments pourraient être utilisés, ainsi que d'autres traitements, tels que la rééducation vestibulaire.

Objectifs: 

Évaluer les bénéfices et les risques des interventions non pharmacologiques pour les vertiges posturaux-perceptuels persistants (VPPP).

Stratégie de recherche documentaire: 

Le coordinateur de recherche documentaire du groupe Cochrane sur l’otorhinolaryngologie a effectué des recherches dans le registre spécialisé du groupe Cochrane sur l’otorhinolaryngologie, le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL), Ovid MEDLINE, Ovid Embase, Web of Science, ClinicalTrials.gov, ICTRP et d'autres sources pour les essais publiés et non publiés. Les recherches ont été effectuées le 21 novembre 2022.

Critères de sélection: 

Nous avons inclus des essais contrôlés randomisés (ECR) et des quasi-ECR chez des adultes souffrant de VPPP, qui comparaient toute intervention non pharmacologique à un placebo ou à l'absence de traitement. Nous avons exclu les études qui n'utilisaient pas les critères de la Société Bárány pour diagnostiquer les VPPP, ainsi que les études qui suivaient les participants pendant moins de trois mois.

Recueil et analyse des données: 

Nous avons utilisé les méthodes standard de Cochrane. Nos critères de jugement principaux étaient : 1) l'amélioration des symptômes vestibulaires (évaluée comme un critère de jugement dichotomique - améliorés ou non améliorés), 2) le changement des symptômes vestibulaires (évalué comme un critère de jugement continu, avec un score sur une échelle numérique) et 3) les événements indésirables graves. Nos critères de jugement secondaires étaient : 4) la qualité de vie liée à la santé spécifique à la maladie, 5) la qualité de vie liée à la santé générale et 6) les autres effets indésirables. Nous avons pris en compte les critères de jugement rapportés à trois moments différents : 3 à < 6 mois, 6 à ≤ 12 mois et > 12 mois. Nous avions prévu d'utiliser GRADE pour évaluer le niveau de confiance des données probantes pour chaque critère de jugement.

Résultats principaux: 

Peu d'essais contrôlés randomisés ont été menés pour évaluer l'efficacité des différents traitements des VPPP par rapport à l'absence de traitement (ou au placebo). Parmi les quelques études que nous avons identifiées, une seule a suivi les participants pendant au moins trois mois, de sorte que la plupart d'entre elles n'étaient pas éligibles pour être incluses dans cette revue.

Nous avons identifié une étude réalisée en Corée du Sud qui comparait l'utilisation de la stimulation transcrânienne par courant continu à une procédure placebo chez 24 personnes souffrant de VPPP. Il s'agit d'une technique qui consiste à stimuler électriquement le cerveau avec un faible courant, par le biais d'électrodes placées sur le cuir chevelu. Cette étude a fourni des informations sur la survenue d'effets indésirables, ainsi que sur la qualité de vie spécifique à la maladie après trois mois de suivi. Les autres critères de jugement d'intérêt de cette revue n'ont pas été évalués. Comme il s'agit d'une étude unique et de petite taille, nous ne pouvons pas tirer de conclusions significatives des résultats numériques.

Notes de traduction: 

Post-édition effectuée par Meryem Moro et Cochrane France. Une erreur de traduction ou dans le texte d'origine ? Merci d'adresser vos commentaires à : traduction@cochrane.fr

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.