Perfusion artérielle hépatique versus chimiothérapie systémique pour les métastases hépatiques de cancer colorectal

Le traitement standard pour une maladie métastasique confinée au foie non résécable due à un cancer colorectal (CCR) est la chimiothérapie systémique (CTS). Malheureusement, le pronostic pour ces patients est sombre et la CTS n'est pratiquement jamais curative. Bien que des traitements locorégionaux comme la perfusion artérielle hépatique (PAH) revendiquent l'avantage de délivrer des doses plus élevées d'agents anticancéreux directement dans l'organe malade (comme le foie) le bénéfice en termes de survie globale (SG) n'est pas évident et l'utilisation de la PAH est controversée. Cette méta-analyse résume quantitativement les résultats de dix essais contrôlés randomisés (ECR) comparant la PAH et la chimiothérapie systémique (CTS). Nos résultats montrent que l'administration de fluoropyrimidine via PAH entraîne des taux de réponse tumorale supérieurs par rapport aux régimes de CTS utilisés dans l'ECR analysé. Cependant, cette activité anticancéreuse ne se traduit pas par un avantage de survie significatif pour les patients traités par PAH par rapport aux patients traités par CHS. Considérant également que la CTS moderne peut atteindre des taux de réponse supérieurs par rapport aux régimes adoptés dans l'ECR analysé, les preuves actuellement disponibles ne sont pas favorables à l'utilisation clinique ou expérimentale de fluoropyrimidine-PAH seule pour le traitement de patients présentant des métastases hépatiques de CCR non résécables.

Conclusions des auteurs: 

Les preuves actuellement disponibles ne sont pas favorables à l'utilisation clinique ou pour la recherche de la PAH à base de fluoropyrimidines seule pour le traitement de patients présentant des métastases hépatiques de CCR non résécables. en fait, le taux de réponse tumorale plus important obtenu avec ce régime de PAH ne se traduit pas par un avantage de survie par rapport à la CTS à base de fluoropyrimidine seule.

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Contexte: 

Bien que des traitements locorégionaux comme la perfusion artérielle hépatique (PAH) revendiquent l'avantage de délivrer des doses plus élevées d'agents anticancéreux directement dans l'organe malade par rapport à la chimiothérapie systémique (CTS), le bénéfice en termes de survie globale (SG) n'est pas clair. Nous avons résumé quantitativement les résultats d'essais contrôlés randomisés (ECR) comparant la PAH et la CTS pour le traitement de maladie métastasique hépatique non résécable de cancer colorectal (CCR).

Objectifs: 

L'objectif de ce travail est de résumer quantitativement les résultats d'ECR comparant la PAH et la CTS pour le traitement de maladie métastasique hépatique non résécable de CCR.

Stratégie de recherche documentaire: 

Une revue systématique de rapports publiés jusqu'en janvier 2011 sur les résultats d'ECR comparant la PAH et la CTS pour le traitement de métastases hépatiques non résécable de CCR a été réalisée en recherchant dans les bases de données électroniques MEDLINE, Embase, Cancerlit, Cochrane et GoogleScholar, ainsi que d'autres banques de données recueillant des informations sur des essais cliniques.

Critères de sélection: 

Les critères d'inclusion étaient des patients présentant des métastases hépatiques de CCR non résécables participant à un ECR comparant la PAH et la CTS. Les mesures de résultats étaient le taux de réponse tumorale et la survie globale.

Recueil et analyse des données: 

Deux auteurs ont réalisé de manière indépendante une sélection des études et une évaluation de leur qualité méthodologique. Un troisième auteur a réalisé une analyse de concordance afin de dévoiler d'éventuels biais systématiques.

Résultats principaux: 

Dix ECR satisfaisant aux critères d'éligibilité ont été identifiés. Les régimes de PAH étaient à base de floxuridine (FUDR), de 5-fluorouracil ou de l'un de ces deux fluoropyrimidines dans huit et un ECR respectivement. La CTS était à base de FUDR ou de 5-fluorouracil dans trois et sept ECR respectivement. Après avoir combiné les données résumées, le taux de réponse tumorale obtenu était de 42,9 % et 18,4 % pour PAH et CTS respectivement (RR = 2,26 ; IC à 95%, entre 1,80 et 2,84 ; P < 0,0001). Les durées de SG médianes pondérées moyennes étaient de 15,9 et 12,4 mois pour la PAH et la CTS respectivement : le méta-risque de décès n'était pas statistiquement différent entre les deux groupes de traitement (HR = 0,90 ; IC à 95%, entre 0,76 et 1,07 ; P = 0,24).

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.