Sulfasalazine pour le traitement de la spondylarthrite ankylosante

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La sulfasalazine est-elle efficace pour traiter la spondylarthrite ankylosante et quelle est sa tolérance ?
Pour répondre à cette question, des scientifiques ont identifié et analysé 11 études. Ces études portaient sur près de 900 personnes atteintes de spondylarthrite ankylosante, dont la plupart étaient des hommes âgés de 27 à 46 ans. Les participants recevaient de la sulfasalazine à 2-3 g par jour ou une pilule sans principe actif au cours d'une période allant de 12 semaines à 3 ans. Cette revue Cochrane fournit les meilleures preuves actuellement disponibles.

Qu'est-ce que la spondylarthrite ankylosante et pourquoi la sulfasalazine est-elle prescrite ?
La spondylarthrite ankylosante (SA) est un type d'arthrite affectant généralement les articulations et les ligaments de la colonne vertébrale. Elle peut également affecter les épaules, les hanches ou d'autres articulations et entraîner des tendinites. Elle s'accompagne de douleurs et de raideur et limite les mouvements du dos et des articulations affectées. Elle peut entraîner des symptômes de manière intermittente, durer de longues périodes et présenter une certaine gravité. Les anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS) constituent le principal traitement de la SA et peuvent améliorer les symptômes. Lorsque les AINS ne sont pas efficaces, des traitements de fond de la maladie, tels que la sulfasalazine, peuvent cependant être utilisés. Des effets secondaires ont été rapportés avec la sulfasalazine. Il est donc nécessaire de connaître l'efficacité réelle de la sulfasalazine et son degré de sécurité.

Quelle est son efficacité ?
La raideur matinale et la vitesse de sédimentation des hématies (VS) diminuaient davantage chez les personnes prenant de la sulfasalazine que chez les personnes prenant des pilules sans principe actif (des VS inférieures signifient souvent moins d'inflammation).

La raideur matinale diminuait de 14 points supplémentaires sur une échelle de 0 à 100 sous sulfasalazine par rapport aux pilules sans principe actif.


L'amélioration de la mobilité de la colonne vertébrale, de la douleur, des capacités fonctionnelles et du bien-être général était comparable chez les personnes prenant de la sulfasalazine ou des pilules sans principe actif. Une étude indiquait cependant qu'une amélioration avait été observée chez des personnes atteintes de SA depuis peu de temps et qui présentaient une maladie très évolutive ou une arthrite périphérique (arthrite au niveau des bras et des jambes).

Quel degré de sécurité présente-t-elle ?
Les participants présentaient des effets secondaires tels que des maux d'estomac, des réactions/éruptions cutanées et des plaies buccales.

Les personnes prenant de la sulfasalazine arrêtaient plus souvent le traitement en raison de ses effets secondaires que les personnes prenant des pilules sans principe actif.

14 personnes sur 100 ont arrêté la sulfasalazine en raison de ses effets secondaires.
9 personnes sur 100 ont arrêté les pilules sans principe actif.


Quelles conclusions peut-on en tirer ?
Des preuves de niveau « or » indiquent que la sulfasalazine améliore la raideur matinale et la vitesse de sédimentation des hématies (VS) chez les personnes atteintes de spondylarthrite ankylosante. Sa capacité à améliorer la douleur, les capacités fonctionnelles, le mouvement de la colonne vertébrale et le bien-être général n'est pas établie.

Des effets secondaires se produisent chez certaines personnes, notamment des maux d'estomac, des éruptions cutanées et des plaies buccales, ce qui peut occasionnellement entraîner l'arrêt de la sulfasalazine. Les effets secondaires graves semblent cependant rares.

Les personnes atteintes de spondylarthrite ankylosante précoce avec une maladie évolutive ou une arthrite périphérique présenteraient une amélioration avec la sulfasalazine.

Conclusions des auteurs: 

Sur l'ensemble des patients atteints de SA, la SSZ présentait des bénéfices en termes de diminution de la VS et de dérouillage matinal, mais aucun bénéfice concernant les capacités physiques, la douleur, la mobilité rachidienne, les enthésopathies et l'évaluation globale du patient et du médecin. La SSZ pourrait être bénéfique pour les patients au stade précoce de la maladie, qui présentent une VS élevée (ou une maladie active) et une atteinte périphérique.

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Contexte: 

La spondylarthrite ankylosante (SA) est une maladie inflammatoire chronique d'origine inconnue qui appartient à un groupe de maladies que l'on appelle spondylarthropathies (SpA), qui incluent l'arthrite réactionnelle, les rhumatismes inflammatoires associés aux maladies inflammatoires intestinales, le rhumatisme psoriasique (axial ou périphérique) et la SpA indifférenciée. Les anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS) sont le principal traitement utilisé pour la SA. Pour les personnes réfractaires ou intolérantes aux AINS, les traitements de fond de la maladie sont utilisés comme approche de deuxième intention. La sulfasalazine (SSZ) est le traitement de fond le mieux étudié pour la SA mais son efficacité reste discuter.

Objectifs: 

Évaluer l'efficacité et la toxicité de la sulfasalazine pour le traitement de la spondylarthrite ankylosante.

Stratégie de recherche documentaire: 

Les essais randomisés et quasi-randomisés pertinents dans toutes les langues ont été identifiés à l'aide des sources suivantes : CENTRAL (registre Cochrane central des essais contrôlés, Numéro 2, 2003), MEDLINE (de 1966 à la semaine 4 de juin 2003), EMBASE (de 1980 à la semaine 26 de 2003), CINAHL (de 1982 à la semaine 3 de juin 2003) ainsi que les références des articles identifiés.

Critères de sélection: 

Nous avons évalué les essais randomisés et quasi-randomisés étudiant l'efficacité de la sulfasalazine pour la spondylarthrite ankylosante.

Recueil et analyse des données: 

Les essais ont été sélectionnés de manière indépendante par deux évaluateurs sur la base des critères d’inclusion. Le cas échéant, les divergences concernant l'inclusion des études ont été résolues par un troisième évaluateur. La qualité méthodologique des essais inclus a été évaluée de manière indépendante par les mêmes évaluateurs. Les paramètres évalués étaient la randomisation, l'assignation secrète, l'aveugle (participants, soignants et investigateurs), la description des arrêts prématurés et des sorties d'étude et de l'analyse en intention de traiter. Les mêmes évaluateurs ont saisi de manière indépendante les données des essais inclus à l'aide de la fonction de double entrée de RevMan. Les résultats ont été combinés au moyen de la différence moyenne pondérée (DMP) ou de la différence moyenne standardisée pour les données continues, et du risque relatif pour les données dichotomiques.

Résultats principaux: 

Douze études étaient conformes aux critères d'inclusion mais onze ont été incluses dans l'analyse des données. L'analyse combinée montrait que la différence entre les groupes n'était significative que pour la vitesse de sédimentation (VS) (DMP de -4,79, IC à 95 %, entre -8,80 et -0,78) mm/h) et le dérouillage matinal EVA-100 mm (échelle visuelle analogue de 100 mm, où 0 = pas de raideur et 100 = raideur sévère) (DMP de -13,89, IC à 95 %, entre -22,54 et -5,24), en faveur de la SSZ par rapport au placebo. Les essais présentant la plus grande taille d'échantillon (Clegg 1996) et la durée de traitement la plus longue (Kirwan 1993) avaient des résultats similaires. Les deux essais indiquaient que la SSZ présentait des bénéfices en termes d'apparition d’atteintes articulaires périphériques et de réponses périphériques chez les patients atteints d'arthrite périphérique. Nissila 1988 est le seul essai rapportant des bénéfices de la SSZ lors de l'analyse des critères de jugement principaux, notamment les lombalgies, l'ampliation thoracique, la distance occiput-mur et le bien-être général du patient. Par rapport à d'autres essais, les patients présentaient la durée de maladie la plus courte, le niveau de VS le plus élevé à l’inclusion et le nombre le plus élevé de patients avec atteinte périphérique. Un nombre significativement supérieur d'arrêts prématurés dus à des effets secondaires (RR de 1,50, IC à 95 %, entre 1,04 et 2,15, NNH de 23, IC à 95 %, entre 10 et 288) et à d'autres raisons (RR de 1,33, IC à 95 %, entre 1,03 et 1,73, NNH de 17, IC à 95 %, entre 8 et 180) a été observé pour la SSZ par rapport au placebo, mais les effets secondaires graves étaient rares (1 patient sur 469 traités à la SSZ).

Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.