Antibiotiques en cas de rupture prématurée des membranes

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Certains antibiotiques donnés aux femmes en cas rupture prématurée de la poche des eaux permettent d'améliorer la santé des bébés. Les bébés nés trop tôt risquent plus de souffrir d'une mauvaise santé dans leurs premiers jours et parfois durant toute leur vie. L'accouchement prématuré (avant 37 semaines) peut être du à une infection non détectée ainsi qu'à une perte prématurée des eaux. La revue de 22 études, impliquant au total 6 800 femmes et leurs bébés, a montré que, sur le court terme, certains antibiotiques administrés aux femmes, en cas de rupture prématurée de la poche des eaux, prolongeaient le séjour des bébés dans l'utérus. Ils réduisaient l'infection, mais ne sauvaient pas plus de bébés. Un antibiotique (le co-amoxiclav) élevait le nombre de bébés atteints d'une affection rare d'inflammation de l'intestin (entérocolite nécrosante). Les antibiotiques à plus long terme (à l'âge de sept ans) semblent n'avoir que peu d'effet sur la santé des enfants. On ne sait pas s'il convient de prescrire des antibiotiques aux femmes qui perdent les eaux prématurément, et si oui, quel serait l'antibiotique à préconiser.

Conclusions des auteurs: 

La décision de prescrire des antibiotiques aux femmes ayant subi une RPM n'est pas évidente. Les avantages pour certains critères de jugement à court terme (prolongation de la grossesse, infection, moins d'échographies cérébrales anormales avant la sortie de l'hôpital) devraient être mis en balance avec le manque de preuves d'un bénéfice pour d'autres, y compris la mortalité périnatale, ainsi que pour les résultats à plus long terme. Si des antibiotiques sont prescrits, il est difficile de déterminer quel serait l'antibiotique à choisir.

Le co-amoxiclav doit être évité chez les femmes à risque d'accouchement prématuré en raison du risque accru d'entérocolite nécrosante néonatale.

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Contexte: 

La naissance prématurée s'accompagne de morbidité et de mortalité néonatales substantielles. Une infection subclinique est associée à la rupture prématurée des membranes (RPM). Un traitement antibiotique prophylactique de la mère pourrait diminuer la morbidité infectieuse et retarder l'accouchement, mais pourrait aussi arrêter le travail sans traiter l'infection sous-jacente.

Objectifs: 

Évaluer les effets immédiats et à long terme de l'administration d'antibiotiques aux femmes avec RPM avant 37 semaines, sur la morbidité infectieuse maternelle, la morbidité et la mortalité néonatales, et le développement de l'enfant à plus long terme.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons effectué des recherches dans le registre des essais cliniques du groupe Cochrane sur la grossesse et la naissance (29 avril 2010).

Critères de sélection: 

Nous avons inclus des essais contrôlés randomisés comparant l'administration d'antibiotiques à un placebo et qui avaient rendu compte de critères de jugement cliniquement pertinents, de même que des essais portant sur différents antibiotiques. Des essais dans lesquels aucun placebo n'avait été utilisé ont été inclus pour le seul critère de résultat de mortalité périnatale.

Recueil et analyse des données: 

Nous avons extrait les données de chaque rapport sans masquage des résultats ou des traitements reçus par les femmes. Nous avons recherché des données non publiées auprès d'un certain nombre d'auteurs.

Résultats principaux: 

Nous avons inclus 22 essais impliquant au total 6 800 femmes et bébés.

L'utilisation d'antibiotiques suite à une RPM est associée à une réduction statistiquement significative de la chorioamniotite (risque relatif moyen (RR) 0,66 ; intervalle de confiance (IC) à 95 % 0,46 à 0,96) et à une réduction du nombre de bébés nés dans les 48 heures (RR moyen 0,71 ; IC à 95 % 0,58 à 0,87) et dans les sept jours suivant la randomisation (RR moyen 0,79 ; IC à 95 % 0,71 à 0,89). Les marqueurs suivants de morbidité néonatale ont été réduits : infection néonatale (RR 0,67 ; IC à 95 % 0,52 à 0,85), utilisation d'agents tensioactifs (RR 0,83 ; IC à 95 % 0,72 à 0,96), oxygénothérapie (RR 0,88 ; IC à 95 % 0,81 à 0,96) et échographie cérébrale anormale avant la sortie de l'hôpital (RR 0,81 ; IC à 95 % 0,68 à 0,98). Le co-amoxiclav était associé à un risque accru d'entérocolite nécrosante néonatale (RR 4,72 ; IC à 95 % 1,57 à 14,23).

Une étude avait évalué la santé des enfants à l'âge de sept ans (ORACLE Children Study) et avait constaté que les antibiotiques semblaient avoir peu d'effet sur la santé des enfants.

Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.