Suppression de l'ovulation pour l'endométriose

Cette revue de 23 essais impliquant 3043 femmes atteintes d'endométriose a montré qu'il n'y a aucune preuve d’un bénéfice lié à l'utilisation de la suppression de l'ovulation chez les femmes atteintes d'endométriose et d'infertilité. L'endométriose est causée par la propagation de la muqueuse de l'utérus (endomètre) en dehors de l'utérus. Elle s’accompagne d’infertilité et peut causer des douleurs pendant les rapports sexuels et les menstruations. L'hormone œstrogène stimule la croissance de l'endométriose. Des médicaments bloquant l'ovulation et la production d'œstrogènes tels que le danazol sont couramment utilisés depuis de nombreuses années dans le traitement de la douleur et de l’infertilité causées par l'endométriose. Cela fonctionne bien pour la douleur, mais ne semble pas améliorer la fertilité. En fait, comme l'ovulation et les menstruations sont interrompues pendant la durée du traitement, la fertilité peut être réduite par cette approche.

Conclusions des auteurs: 

Il n'existe aucune preuve d’un bénéfice lié à l'utilisation de la suppression de l'ovulation chez les femmes infertiles atteintes d’endométriose qui souhaitent concevoir.

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Contexte: 

L'endométriose consiste en la présence de glandes endométriales ou stroma dans des sites autres que la cavité utérine et semble être un trouble œstrogéno-dépendant. Cette dépendance a incité l'utilisation thérapeutique d'agents de suppression de l'ovulation dans le but d'améliorer la fertilité ultérieure.

Objectifs: 

Évaluer l'efficacité des agents de suppression de l'ovulation, notamment le danazol, les progestatifs et les contraceptifs oraux, dans le traitement de l’infertilité associée à l'endométriose pour améliorer les critères de jugement concernant la grossesse, notamment les naissances vivantes.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons fait des recherches dans le registre spécialisé des essais cliniques du groupe Cochrane sur les troubles menstruels et l’infertilité (février 2009), le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL) (La Bibliothèque Cochrane numéro 1, 2009), MEDLINE (1966 à février 2009), EMBASE (1980 à février 2009) et les références d’articles.

Critères de sélection: 

Essais randomisés comparant un agent de suppression de l'ovulation à un placebo ou à l’absence de traitement, un agent suppresseur au danazol, ou un analogue de l'hormone de libération des gonadotrophines hypophysaires (GnRHa) à une contraception orale chez des femmes souffrant d'endométriose.

Recueil et analyse des données: 

Deux auteurs de la revue ont extrait les données et évalué leur qualité de façon indépendante. Nous avons contacté des auteurs d'études pour obtenir des informations supplémentaires.

Résultats principaux: 

Vingt-cinq essais ont été inclus. Seules deux études ont fait état des naissances vivantes. Le rapport de cotes (RC) pour la grossesse suite à la suppression de l'ovulation par rapport au placebo ou à l'absence de traitement était de 0,97 (intervalle de confiance (IC) à 95 % de 0,68 à 1,34, P = 0,8) pour toutes les femmes randomisées et de 1,02 (IC à 95 % 0,70 à 1,52, P = 0,82) pour les couples infertiles seulement malgré la prise de divers agents suppressifs. Il n'y avait aucune donnée probante indiquant un bénéfice de ce traitement. Le RC commun pour une grossesse suivant l'administration de tous les agents par rapport au danazol était de 1,38 (IC à 95 % : 1,05 à 1,82, P = 0,02) pour toutes les femmes randomisées et de 1,37 (IC à 95 % : 0,94 à 1,99, P = 0,10) pour les couples infertiles seulement. Lors de la comparaison directe entre la GnRHa et le danazol, le RC était de 1,45 (IC à 95 % : 1,08 à 1,95, P = 0,01) pour toutes les femmes randomisées et de 1,63 (IC à 95 % : 1,12 à 2,37, P = 0,01) pour les couples infertiles seulement, en faveur de la GnRHa. Aucun effet n'a été observé pour la GnRHa par rapport à la contraception orale (RC 0,93, IC à 95 % 0,41 à 2,12, P = 0,86 pour toutes les femmes randomisées ; RC 0,83, IC à 95 % 0,34 à 2,05, P = 0,69 pour les couples infertiles seulement).

Notes de traduction: 

Post-édition effectuée par Julia CARATINI et Cochrane France. Une erreur de traduction ou dans le texte d'origine ? Merci d'adresser vos commentaires à : traduction@cochrane.fr

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