Environ un quart des cancers gynécologiques sont d'origine ovarienne, alors que les cancers de l'ovaire représentent la moitié des décès liés aux cancers gynécologiques. L'incidence mondiale annuelle est d'environ 6,6 cas pour 100 000 femmes, avec un taux annuel de mortalité de quatre décès pour 100.000 femmes. Neuf cancers de l'ovaire sur dix proviennent de la couche superficielle de l'ovaire et les trois quarts d'entre eux sont diagnostiqués à un stade avancé, quand ils se sont répandus dans toute la cavité abdominale. Le traitement est habituellement une combinaison de chirurgie, pour enlever autant que possible le cancer visible (chirurgie de réduction tumorale), suivie par une chimiothérapie à base de platine pour réduire le reste de la maladie. La majorité des cancers de l'ovaire (70 à 80%) répondent à la chimiothérapie. Malheureusement, la plupart des femmes auront des rechutes et finalement mourront parce que les cellules du cancer de l'ovaire deviennent résistantes à de multiples types de chimiothérapie.
Puisque le cancer ovarien est en mesure de développer une résistance à la chimiothérapie, il est important de rechercher des agents ciblant différents mécanismes cellulaires dans les cellules cancéreuses. Le récepteur du facteur de croissance épidermique (R-EGF) est une molécule de surface cellulaire normalement impliquée dans le contrôle de la croissance cellulaire. Dans le cancer de l'ovaire on constate une activation incontrôlée du R-EGF liée à de mauvais résultats. Le R-EGF joue un rôle clé dans la croissance cellulaire et est impliqué dans le développement du cancer. Prévenir l'activité du R-EGF est donc une direction intéressante pour de nouveaux agents thérapeutiques. Des agents anti-R-EGF ont été développés pour agir sur les différentes étapes de l'activation du R-EGF.
Plusieurs inhibiteurs du R-EGF ont été testés dans différents essais contre les cancers de l'ovaire, des trompes de Fallope et contre les cancers péritonéaux primaires, avec un succès minime à modéré. Certains de ces agents ont l'avantage de pouvoir être donnés sous forme de comprimés, mais peuvent provoquer des effets secondaires importants. Ils ont été testés en combinaison avec la chimiothérapie, après diagnostic initial ou rechute, ou tous seuls suite à une chimiothérapie conventionnelle pour tenter de prévenir ou de retarder la récidive du cancer (traitement de consolidation).
Cette revue n'a trouvé d'éléments probants que dans une seule étude qui a examiné l'effet de l'ajout de pertuzumab à la chimiothérapie conventionnelle chez les femmes dont le cancer de l'ovaire était réapparu après un traitement initial. Cette étude a montré que, lorsque l'on considérait toutes les femmes dans leur ensemble, il n'y avait aucun avantage significatif à ajouter du pertuzumab (un anticorps bloquant le R-EGF) à la chimiothérapie conventionnelle (gemcitabine), en termes de durée de survie, bien qu'il ait été suggéré que cela pouvait ralentir la croissance du cancer (augmentation de la survie sans progression), mais ce résultat n'était qu'indicatif et n'était pas statistiquement significatif. Dans un petit groupe de femmes qui avaient un cancer de l'ovaire de type agressif et qui répondait mal à la chimiothérapie, il y avait peut-être un avantage à ajouter le pertuzumab, mais il s'agissait de trop peu de femmes pour pouvoir être certain d'un effet réel et les différences observées pouvaient être dues aussi bien au hasard qu'à un phénomène réel. L'essai a montré qu'il y avait des effets secondaires aggravés chez les femmes ayant reçu le pertuzumab en plus de la gemcitabine, mais en raison du nombre relativement faible d'effets secondaires enregistrés (parce que l'essai avait été effectué sur un nombre relativement faible de femmes), ce résultat également n'était pas statistiquement significatif, bien qu'il soit assez possible qu'il s'agisse d'un effet réel. En raison de la manière dont l'étude a été réalisée, certains de ces résultats peuvent être dus à des biais (inexactitudes qui produisent une fausse impression de différences entre valeurs observées et valeurs vraies) dans l'étude. Nous avons trouvé trois autres études en cours mais dont les résultats ne sont pas encore disponibles.
Translated by: French Cochrane Centre
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