Thérapies à base de cellules souches pour les lésions cérébrales chez les nouveau-nés prématurés

Problématique de la revue

Les thérapies à base de cellules souches permettent-elles de sauver la vie ou d'améliorer le développement à long terme des nouveau-nés prématurés qui présentent ou pourraient présenter des hémorragies cérébrales (hémorragie intraventriculaire) ou des lésions de la substance grise ?

Contexte

Les nouveau-nés nés trop tôt (prématurés), en particulier les bébés nés avant 28 semaines de grossesse, présentent parfois des hémorragies cérébrales. Les bébés dont l’hémorragie est moins abondante pourraient se rétablir complètement ou n'avoir que de légers problèmes. Pour d'autres bébés présentant des hémorragies plus graves ou des lésions de la matière grise, cela pourrait entraîner la mort ou des problèmes plus tard dans la vie. Le cerveau se développe très rapidement au cours du deuxième et du troisième trimestre de la grossesse. Les cellules nerveuses se déplacent dans le cerveau jusqu'aux régions de destination, où elles deviennent matures et établissent des connexions entre elles afin de traiter l'information. En outre, certaines fibres nerveuses sont entourées d'une couche isolante spécifique, appelée myéline, et le processus de cette isolation - la myélinisation - commence vers la 24e semaine de grossesse. Si le bébé est né prématurément, ces processus cérébraux pourraient être altérés et le risque de développement neurologique anormal à long terme est plus élevé. Cette affection est appelée « encéphalopathie de la prématurité ». Par exemple, certains de ces bébés développent des déficiences intellectuelles, des troubles du comportement, des difficultés de concentration, des problèmes de socialisation et une paralysie cérébrale. Actuellement, aucune approche n'est disponible pour prévenir ou traiter les hémorragies cérébrales ou les lésions de la matière grise.

Que voulions-nous découvrir ?

L'objectif de cette revue était d'évaluer si les thérapies à base de cellules souches pouvaient réduire la mortalité et améliorer le développement à long terme des prématurés. Pendant la thérapie à base de cellules souches, les cellules souches sont données au bébé, par exemple, par injection. Ces cellules souches pourraient provenir d'humains ou d'animaux et pourraient provenir du sang du cordon ombilical, de la moelle osseuse ou d'autres parties du corps. Ces cellules réparent ensuite les cellules du cerveau qui ont été endommagées par des hémorragies ou des lésions de la matière grise.

Comment avons-nous procédé ?

Nous avons recherché dans les bases de données médicales les essais cliniques portant sur les thérapies à base de cellules souches pour les lésions cérébrales chez les prématurés.

Principaux résultats

Nous n'avons pu inclure aucune étude dans notre revue. Nous avons identifié neuf études, mais nous les avons exclues en raison de la manière dont elles étaient conçues, ce qui signifie que leurs résultats ne pouvaient pas répondre à la problématique de notre revue.

Les données probantes sont-elles à jour ?

Cette revue met à jour et développe notre précédente revue qui a été publiée en 2019. Les données probantes sont à jour jusqu'en avril 2022.

Conclusions des auteurs: 

À l'heure actuelle, il n'existe pas de données probantes pour évaluer les bénéfices et les risques des interventions à base de cellules souches pour le traitement ou la prévention de l’HIV-HMG ou de l'EdP chez les prématurés. Nous avons identifié trois études en cours, avec une taille d'échantillon allant de 20 à 200. Dans deux études, des cellules mononucléaires autologues de sang de cordon seront administrées à des enfants extrêmement prématurés par voie intraveineuse ; dans une autre, une injection intracérébroventriculaire de CSM sera administrée à des enfants prématurés jusqu'à 34 semaines d'âge gestationnel.

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Contexte: 

L'hémorragie intraventriculaire de la matrice germinale (HIV-HMG) et l'encéphalopathie de la prématurité (EdP) restent des problèmes importants dans les unités de soins intensifs néonatales du monde entier. Les thérapies actuelles pour prévenir ou traiter ces affections sont limitées. Les thérapies à base de cellules souches constituent une approche thérapeutique potentielle pour réparer, restaurer ou régénérer les tissus cérébraux lésés. Ces résultats précliniques ont maintenant abouti dans des études néonatales en cours chez l'humain. Il s'agit d'une mise à jour de la revue de 2019, qui n'incluait pas l'EdP.

Objectifs: 

Évaluer les bénéfices et les risques des interventions à base de cellules souches pour la prévention ou le traitement de l’HIV-HMG et de l'EdP chez les prématurés.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons utilisé les stratégies de recherche standard et approfondies de Cochrane. La dernière recherche date d'avril 2022.

Critères de sélection: 

Nous avons tenté d'inclure des essais contrôlés randomisés, des essais contrôlés quasi randomisés et des essais en grappes comparant 1. des interventions à base de cellules souches à un contrôle ; 2. des cellules souches mésenchymateuses (CSM) d’un certain type ou source à des CSM d'un autre type ou d'une autre source ; 3. des interventions à base de cellules souches autres que des CSM d’un certain type ou source à des interventions à base de cellules souches autres que des CSM d'un autre type ou d'une autre source ; ou 4. des interventions à base de CSM à de cellules souches autres que les CSM. Pour les études de prévention, nous avons inclus les enfants extrêmement prématurés (moins de 28 semaines de gestation), âgés de 24 heures ou moins, sans diagnostic échographique d’HIV-HMG ou d'EdP ; pour les études de traitement, nous avons inclus les enfants prématurés (moins de 37 semaines de gestation), quel que soit leur âge postnatal, avec un diagnostic échographique d’HIV-HMG ou avec EdP.

Recueil et analyse des données: 

Nous avons utilisé les méthodes standard de Cochrane. Nos critères de jugement principaux étaient les suivants : 1. mortalité néonatale toutes causes confondues, 2. trouble neurodéveloppemental sévère, 3. HIV-HMG, 4. EdP, et 5. aggravation d'un HIV-HMG ou d'un EdP préexistant non sévère. Nous avons prévu d'utiliser GRADE pour évaluer le niveau de confiance des données probantes pour chaque critère de jugement.

Résultats principaux: 

Nous n'avons identifié aucune étude répondant à nos critères d'inclusion. Trois études sont actuellement enregistrées et en cours. Les essais de phase 1 sont décrits dans la section « Études exclues ».

Notes de traduction: 

Post-édition effectuée par Anne-Karine Corréard et Cochrane France. Une erreur de traduction ou dans le texte d'origine ? Merci d'adresser vos commentaires à : traduction@cochrane.fr

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.