Le moment du traitement pour les personnes présentant des symptômes récents d'un rétrécissement de l'artère du cou

Contexte

L'accident vasculaire cérébral (AVC) ischémique survient lorsque le flux sanguin ne parvient plus dans une partie du cerveau. Cela peut être dû à une atteinte de l'artère du cou (l'artère carotide) pouvant entraîner un rétrécissement sévère de l'artère, conduisant à la formation de caillots sanguins et à l'obstruction d'un plus petit vaisseau sanguin en aval. Déboucher l'artère carotide peut rétablir un débit sanguin adéquat en ôtant chirurgicalement la zone malade, ou en insérant un tube (une endoprothèse) pour déboucher l'artère.

Il existe une incertitude quant à savoir s'il faut effectuer le traitement immédiatement ou s'il faut attendre quelques jours. Le traitement précoce peut améliorer le flux sanguin et prévenir de nouveaux accidents vasculaires cérébraux. Cependant, le traitement précoce pourrait comporter un risque plus élevé d'AVC ou de saignements associés.

Question de la revue

Nous avons examiné l'efficacité du traitement très précoce (dans les deux jours) par rapport à un traitement différé (après deux jours) pour des personnes présentant des symptômes récents causés par un rétrécissement de l'artère du cou (l'artère carotide).

Caractéristiques de l'étude

Les recherches sont à jour en date du 26 janvier 2016. Nous n'avons trouvé qu'un seul essai randomisé qui évaluait l'effet du moment de l'intervention chirurgicale. Il incluait un total de 40 participants, âgés de 47 à 84 ans.

Résultats principaux

A partir des données limitées disponibles, nous ne pouvons pas dire si le moment de l'intervention chirurgicale est un facteur important pour déterminer le résultat pour des personnes présentant des symptômes récents d'un rétrécissement de l'artère carotide.

Qualité des preuves

Il n'existe pas suffisamment de données probantes concernant le meilleur moment pour le traitement chirurgical de personnes présentant des symptômes récents d'un rétrécissement de l'artère carotide. La qualité globale des preuves était très faible, en raison du petit nombre de participants provenant d'un seul essai et de données de résultat manquantes. D'autres études portant sur un plus grand nombre de patients sont nécessaires.

Conclusions des auteurs: 

Il n'existe actuellement aucune preuve de bonne qualité disponible pour étayer la revascularisation cérébrale soit très précoce, soit différée après un accident vasculaire cérébral ischémique récent. Par conséquent, d'autres essais randomisés sont nécessaires pour identifier les patients qui devraient faire l'objet d'une revascularisation très urgente. Les études futures devraient stratifier les participants par groupe d'âge, sexe, grade d'ischémie et degré de sténose. Actuellement, il existe un ECR en cours qui étudie le moment d'une revascularisation cérébrale.

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Contexte: 

Le moment de l'intervention chirurgicale pour une sténose de l'artère carotide récemment symptomatique reste controversé. Une revascularisation cérébrale précoce pourrait prévenir la récurrence d'un accident ischémique invalidant ou mortel, mais elle pourrait également accroître le risque d'une évolution hémorragique ou d'une migration d'un thrombus. Cette revue a examiné les données contrôlées randomisées ayant étudié si l'augmentation du risque d'événements récurrents outrepassait l'augmentation du bénéfice d'une intervention plus précoce.

Objectifs: 

Évaluer les risques et les bénéfices à pratiquer une revascularisation cérébrale très précoce (dans les deux jours) par rapport à un traitement différé (après deux jours) pour des personnes présentant une sténose de l'artère carotide récemment symptomatique.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons effectué des recherches dans le registre des essais du groupe Cochrane sur les accidents vasculaires cérébraux en janvier 2016, le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL ; The Cochrane Library 2016, numéro 1), MEDLINE (de 1948 au 26 janvier 2016), EMBASE (de 1974 au 26 janvier 2016), LILACS (de 1982 au 26 janvier 2016), et les registres d'essais cliniques (depuis leur création jusqu'au 26 janvier 2016). Nous avons également effectué des recherches manuelles dans les actes de congrès et les journaux et consulté les références bibliographiques. Il n'y avait aucune restriction concernant la langue. Nous avons contacté des collègues et des firmes pharmaceutiques afin d'identifier des études supplémentaires et des essais non publiés.

Critères de sélection: 

Tous les essais réellement randomisés (ECR) et achevés, qui comparaient la revascularisation cérébrale très précoce (dans les deux jours) à un traitement différé (après deux jours) pour les personnes présentant une sténose de l'artère carotide récemment symptomatique.

Recueil et analyse des données: 

Nous avons indépendamment sélectionné les essais à inclure en fonction des critères ci-dessus, évalué le risque de biais pour chaque essai et extrait les données. Nous avons utilisé une stratégie d'analyse en intention de traiter.

Résultats principaux: 

Nous avons identifié un ECR portant sur 40 participants ayant étudié le moment de l'intervention chirurgicale pour des personnes souffrant de sténose de l'artère carotide récemment symptomatique. Il comparait la chirurgie très précoce avec la chirurgie réalisée au-delà de 14 jours après le dernier événement symptomatique. La qualité globale des preuves était très faible, en raison du petit nombre de participants dans un seul essai et avec des données de résultats manquantes. Nous n'avons trouvé aucune différence statistiquement significative entre les effets de la chirurgie très précoce et de la chirurgie différée concernant la réduction du risque combiné d'AVC et de décès dans les 30 jours suivant la chirurgie (risque relatif (RR) 3,32 ; intervalle de confiance (IC) de 0,38 à 29,23 ; preuves de très faible qualité), ou du risque combiné de décès périopératoire et d'AVC (RR 0,47 ; IC 0,14 à 1,58 ; preuves de très faible qualité). À ce jour, aucun résultat n'est disponible pour confirmer le moment optimal pour la chirurgie.

Notes de traduction: 

Traduction réalisée par Daniel Pinchenzon et révisée par Cochrane France

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.