Médicaments antiépileptiques pour le traitement des nourrissons atteints d'épilepsie myoclonique sévère

Contexte

L'épilepsie myoclonique sévère du nourrisson (EMSN), également connue sous le nom de syndrome de Dravet, est une forme d'épilepsie rare et réfractaire aux médicaments, pour laquelle le stiripentol (STP) a été récemment homologué pour le traitement lorsqu'il est administré en association avec d'autres médicaments antiépileptiques. Dans cette revue, nous avons évalué l'efficacité et la tolérance du STP et d'autres médicaments antiépileptiques pour le traitement de l'EMSN.

Résultats

Suite à une recherche systématique (20 décembre 2016) de la littérature médicale, nous n'avons trouvé aucun essai contrôlé randomisé (ECR) évaluant des médicaments autres que le STP. Nous avons identifié deux ECR évaluant l'efficacité et la tolérance du STP chez 64 enfants atteints d'EMSN par rapport à un placebo. Comparés aux patients ayant reçu le placebo, ceux recevant le STP étaient plus susceptibles de ne pas faire de crise ou d'avoir une réduction de 50 % ou plus de la fréquence des crises. Seule une étude a explicitement rapporté la survenue d'effets secondaires, lesquels se produisaient plus fréquemment chez les patients traités par le STP. Ces données, issues de deux études à petite échelle, indiquent que le STP est significativement plus efficace que le placebo en termes d'efficacité, mais n'est pas aussi bien toléré. De nouvelles études devraient être menées pour établir clairement l'efficacité à long terme et la tolérance du STP dans le traitement des patients atteints d'EMSN.

Les preuves sont à jour en date du 20 décembre 2016.

Conclusions des auteurs: 

Les données issues de deux ECR à petite échelle indiquent que le STP est significativement plus efficace que le placebo en termes de réduction d'au moins 50 % de la fréquence des crises et d'absence de crises. Les effets indésirables ont été plus fréquents avec le STP. Des études supplémentaires ayant une puissance adéquate avec un suivi à long terme doivent être menées afin d'établir clairement l'efficacité à long terme et la tolérance du STP dans le traitement de patients atteints d'EMSN.

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Contexte: 

Ceci est une version mise à jour de la revue Cochrane originale publiée dans le numéro 10 de 2015.

L'épilepsie myoclonique sévère du nourrisson (EMSN), également connue sous le nom de syndrome de Dravet, est une forme d'épilepsie réfractaire, rare, pour laquelle le stiripentol (STP) a été récemment homologué comme traitement adjuvant.

Objectifs: 

Évaluer l'efficacité et la tolérance du STP et d'autres traitements antiépileptiques (y compris le régime cétogène) pour les patients atteints d'EMSN.

Stratégie de recherche documentaire: 

Pour la dernière mise à jour, nous avons effectué des recherches dans le registre spécialisé du groupe Cochrane sur l'épilepsie (20 décembre 2016), le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL) via le registre Cochrane des études en ligne (CRSO, 20 décembre 2016), MEDLINE (Ovid, de 1946 au 20 décembre 2016) et ClinicalTrials.gov (20 décembre 2016). Nous avons précédemment effectué des recherches dans le système d'enregistrement international des essais cliniques ICTRP de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) , mais celui-ci n'était pas fonctionnel au moment de cette mise à jour. Nous avons également consulté les références bibliographiques des études identifiées pour obtenir des références supplémentaires. Nous avons effectué une recherche manuelle dans des journaux et des actes de conférences sélectionnés et n'avons imposé aucune restriction linguistique.

Critères de sélection: 

Essais contrôlés randomisés (ECR) ou essais contrôlés quasi-randomisés ; essais en double ou simple aveugle ou en ouvert ; et études en groupes parallèles. Administration d'au moins un médicament antiépileptique, soit seul (monothérapie), soit en association (traitement adjuvant) par rapport au placebo en traitement adjuvant ou à l'absence de traitement adjuvant.

Recueil et analyse des données: 

Des auteurs de la revue ont indépendamment sélectionné les essais à inclure sur la base de critères prédéfinis, extrait les données pertinentes et évalué la qualité méthodologique des essais. Nous avons évalué les critères de jugement suivants : réduction des crises de 50 % ou plus, absence de crises, effets indésirables, nombre de sorties d'étude et qualité de vie. Nous avons évalué les critères de jugement en utilisant une méta-analyse de Mantel-Haenszel pour calculer les risques relatifs (RR) avec des intervalles de confiance à 95 % (IC à 95 %).

Résultats principaux: 

Depuis la dernière version de cette revue, aucune nouvelle étude n'a été trouvée. Plus spécifiquement, nous n'avons trouvé aucun ECR évaluant des médicaments autres que le STP. La revue inclut deux ECR traitant de l'utilisation du STP (total de 64 enfants). Les deux études possédaient généralement un risque de biais incertain. Le pourcentage de patients ayant obtenu une réduction de 50 % ou plus de la fréquence des crises a été significativement plus élevé dans le groupe STP que dans le groupe placebo (22/33 versus 2/31 ; RR : 10,40, IC à 95 % : 2,64 à 40,87). Le pourcentage de patients n’ayant pas eu de crises a été significativement plus élevé dans le groupe STP que dans le groupe placebo (12/33 versus 1/31 ; RR : 7,93, IC à 95 % : 1,52 à 41,21). Les investigateurs n'ont trouvé aucune différence significative en termes de nombres de sorties d'étude entre le groupe STP et le groupe placebo (2/33 versus 8/31 ; RR : 0,24, IC à 95 % : 0,06 à 1,03). Une seule étude a explicitement rapporté la survenue d'effets secondaires, indiquant que les pourcentages de patients ayant présenté des effets secondaires ont été plus élevés dans le groupe STP que dans le groupe placebo (100 % versus 25 % ; RR : 3,73, IC à 95 % : 1,81 à 7,67). Nous avons évalué la qualité des preuves comme étant faible à modérée conformément aux critères GRADE, car la plupart des données sont issues d'études considérées comme présentant un risque de biais incertain.

Notes de traduction: 

Traduction réalisée par Barbara Fowler et révisée par Cochrane France

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.