Coagulation par micro-ondes dans le traitement des métastases hépatiques

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Les cancers hépatiques primaires et les métastases hépatiques du cancer colorectal sont les deux tumeurs malignes les plus fréquentes qui touchent le foie. Le foie est le deuxième organe le plus impliqué par les métastases, après les ganglions lymphatiques. Plus de la moitié des patients atteints de métastases hépatiques décèdent des suites de complications liées à celles-ci. La coagulation par micro-ondes consiste à placer une électrode dans une lésion sous guidage par échographie ou scanner TDM. Le coagulateur à micro-ondes génère une énergie par micro-ondes et la transmet à l’électrode. La nécrose par coagulation provoque la mort des cellules et la destruction des tissus dans la zone traitée, ce qui entraîne une réduction de la taille de la tumeur. Un seul essai clinique randomisé comparant la coagulation par micro-ondes à la chirurgie conventionnelle (résection hépatique) est inclus dans la revue : 14 participants y ont été traités par coagulation par micro-ondes et 16 autres par une intervention chirurgicale conventionnelle. L’essai a été jugé à risque élevé d’erreur systématique (surestimation des effets bénéfiques et sous-estimation des effets nocifs). Sur la base d’un seul essai randomisé, qui ne décrivait pas d’assignation secrète ou de mise en aveugle et qui excluait de l’analyse 25 % des participants après une assignation aléatoire, les preuves sont insuffisantes pour déterminer si la coagulation par micro-ondes apporte un quelconque bénéfice significatif en termes de survie ou de récidive, en comparaison avec la chirurgie conventionnelle, pour les participants atteints de métastases hépatiques du cancer colorectal. Le nombre d’événements indésirables était similaire dans les deux groupes, à ceci près qu’une transfusion sanguine a été plus souvent nécessaire dans le groupe des résections hépatiques. À l’heure actuelle, la thérapie par micro-ondes ne peut pas être recommandée en dehors des essais cliniques randomisés.

Conclusions des auteurs: 

Sur la base d’un seul essai clinique randomisé, ne décrivant pas d’assignation secrète ni de mise en aveugle et excluant de l’analyse 25 % des participants après assignation aléatoire, les preuves sont insuffisantes pour déterminer si la coagulation par micro-ondes apporte un quelconque bénéfice significatif en termes de survie ou de récidive, par rapport à la chirurgie conventionnelle, pour les participants atteints de métastases hépatiques du cancer colorectal. Le nombre d’événements indésirables était similaire dans les deux groupes, à ceci près qu’une transfusion sanguine a été plus souvent nécessaire dans le groupe des résections hépatiques. À l’heure actuelle, la thérapie par micro-ondes ne peut pas être recommandée en dehors des essais cliniques randomisés.

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Contexte: 

Les cancers hépatiques primaires et les métastases hépatiques du cancer colorectal sont les deux tumeurs malignes les plus fréquentes qui touchent le foie. Le foie est le deuxième organe le plus impliqué par les métastases, après les ganglions lymphatiques. Plus de la moitié des patients atteints de métastases hépatiques décèdent des suites de complications liées à celles-ci. La coagulation par micro-ondes consiste à placer une électrode dans une lésion sous guidage par échographie ou scanner TDM. Le coagulateur à micro-ondes génère une énergie par micro-ondes et la transmet à l’électrode. La nécrose par coagulation provoque la mort des cellules et la destruction des tissus dans la zone traitée, ce qui entraîne une réduction de la taille de la tumeur.

Objectifs: 

Étudier les effets bénéfiques et nocifs de la coagulation par micro-ondes par rapport à l’absence d’intervention, aux autres méthodes d’ablation ou aux traitements systémiques chez les patients souffrant de métastases hépatiques.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons effectué des recherches dans le registre des essais contrôlés du groupe Cochrane sur les pathologies hépatobiliaires, le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL) dans la Bibliothèque Cochrane, MEDLINE, EMBASE, Science Citation Index Expanded, LILACS et CINAHL, jusqu’à décembre 2012.

Critères de sélection: 

Nous avons inclus tous les essais cliniques randomisés évaluant les effets bénéfiques et nocifs de la coagulation par micro-ondes et des méthodes de comparaison, quelle que soit la localisation de la tumeur primaire.

Recueil et analyse des données: 

Nous avons extrait les informations pertinentes sur les caractéristiques des participants, les interventions et les résultats des études et les données sur les mesures de résultats de notre revue, ainsi que des informations sur la conception et la méthodologie des études. L’évaluation du risque de biais des essais, la détermination de leur conformité aux critères d’inclusion, et l’extraction des données des essais retenus pour l’évaluation finale ont été effectuées par un auteur de la revue et vérifiées par un deuxième auteur.

Résultats principaux: 

Un seul essai clinique randomisé répondait aux critères d’inclusion de la revue. Quarante participants atteints de métastases hépatiques multiples d’un cancer colorectal, sans signe d’atteinte extra-hépatique, étaient randomisés. Trente de ces participants (14 femmes et 16 hommes) ont été inclus dans l’analyse : 14 participants ont été traités par coagulation par micro-ondes et 16 par chirurgie conventionnelle (hépatectomie ou résection hépatique). Le diagnostic de cancer colorectal (stades BI à IIIC ; tumeur (T)2 ganglions (N)0 à T3N2) et de métastases hépatiques a été confirmé par l’examen histologique. La moyenne d’âge des participants était de 61 ans. Les tumeurs étaient résécables. Le risque de biais dans l’essai a été jugé élevé.

Les participants ont été suivis pendant trois ans. La mortalité lors du dernier suivi était de 64 % (9/14) dans le groupe traité par micro-ondes et 75 % (12/16) dans le groupe de chirurgie conventionnelle (risque relatif (RR) 0,86 ; intervalle de confiance (IC) à 95 % de 0,53 à 1,39) ; en d’autres termes, aucune différence significative n’a été observée. Dans le groupe de coagulation par micro-ondes, 71 %, 57 % et 14 % des patients ont survécu à 1, 2 et 3 ans ; dans le groupe de chirurgie conventionnelle, les pourcentages étaient de 69 %, 56 % et 23 %. Le risque relatif calculé en utilisant la méthode Parmar était de 0,91 (0,39 à 2,15).

La survie moyenne était de 27 mois dans le groupe traité par micro-ondes et 25 mois dans le groupe traité par chirurgie conventionnelle, et l’intervalle sans maladie moyen était de 11,3 mois dans le groupe traité par micro-ondes et 13,3 mois dans le groupe d’hépatectomie. Les différences pour les deux critères de jugement n’étaient pas statistiquement significatives. La fréquence rapportée des événements indésirables était similaire entre les groupes de coagulation par micro-ondes et de chirurgie conventionnelle, sauf en ce qui concerne la nécessité d’une transfusion sanguine, plus fréquente dans le groupe de chirurgie conventionnelle. Aucune mortalité liée à l’intervention n’a été observée. Après le traitement, le niveau d’antigène carcinoembryonnaire a diminué significativement dans les deux groupes.

Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.