Pansements en mousse pour cicatrisation des ulcères veineux de jambe

Les ulcères veineux de jambe sont un type courant et récurrent de plaies chroniques. La thérapie de compression (bandages ou bas de contention) est utilisée pour traiter les ulcères veineux de jambe. Des pansements qui visent à protéger la plaie et procurer un environnement humide pour faciliter la guérison des ulcères sont appliqués sous les dispositifs de compression. Les pansements en mousse ne sont que l'un des quelques types de pansements disponibles. Nous avons évalué les preuves issues de 12 essais contrôlés randomisés, soit ayant comparé différents types de pansements en mousse, soit ayant comparé des pansements en mousse à d'autres types de pansements pour plaies. Nous n'avons trouvé aucune preuve suggérant que les pansements en mousse de polyuréthane sont significativement plus efficaces ou plus mauvais que les pansements en mousse hydrocellulaire dans la cicatrisation des ulcères veineux de jambe. De même, nous n'avons trouvé aucune preuve suggérant que les pansements en mousse sont significativement plus efficaces ou plus mauvais que d'autres types de pansements (pansements de gaze imprégnée de paraffine, pansements hydrocapillaires, pansements hydrocolloïdes, pansements de viscose tricotée, ou pansements à matrice modulatrice de la protéase), pour la cicatrisation des ulcères veineux de jambe. Nous n'avons pas trouvé suffisamment de preuves pour tirer des conclusions concernant : les événements indésirables, la qualité de vie, les coûts, la douleur, ou les performances des pansements. Globalement, la qualité méthodologique des preuves actuelles est faible ou incertaine. Ceci limite la formulation de la moindre recommandation spécifique concernant l'utilisation des pansements en mousse. En outre, des preuves de bonne qualité sont nécessaires avant de pouvoir émettre des conclusions définitives concernant le rôle des pansements en mousse dans la prise en charge des ulcères veineux de jambe.

Conclusions des auteurs: 

La base des preuves actuelles ne suggère pas que les pansements en mousse sont plus efficaces pour la cicatrisation des ulcères veineux de jambe que d'autres traitements par pansements pour plaies. Les preuves dans ce domaine sont de faible qualité. Il est nécessaire d'obtenir d'autres preuves dans des ECR bien conçus et menés avec rigueur, qui emploient des méthodes pour minimiser les biais et les rapporter clairement, avant de pouvoir émettre des conclusions définitives concernant l'efficacité des pansements en mousse dans la prise en charge des ulcères veineux de jambe.

Lire le résumé complet...
Contexte: 

Les ulcères veineux de jambe sont un type courant et récurrent de plaies chroniques ou complexes qui sont associées à un coût considérable pour les patients et les prestataires de soins de santé. Les premiers pansements de contact avec la plaie sont généralement appliqués sous des dispositifs de compression dans le but de faciliter la cicatrisation. Les pansements en mousse sont fréquemment utilisés, et une grande diversité de produits en mousse est disponible sur le marché. La base des preuves guidant le choix du pansement est néanmoins peu fournie. 

Objectifs: 

Déterminer les effets des pansements en mousse sur la cicatrisation des ulcères veineux de jambe.

Stratégie de recherche documentaire: 

En octobre 2012, nous avons effectué des recherches dans le registre spécialisé du groupe Cochrane sur les plaies et contusions ; le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL) (The Cochrane Library) ; la base des résumés des revues systématiques hors Cochrane (DARE) (The Cochrane Library) ; l'Economic Evaluation Database (The Cochrane Library) ; Ovid MEDLINE ; Ovid MEDLINE (In-Process & Other Non-Indexed Citations) ; Ovid EMBASE ; EBSCO CINAHL. Il n’y avait aucune restriction basée sur la langue ou la date de publication.

Critères de sélection: 

Nous avons inclus les essais contrôlés randomisés (ECR) publiés ou non publiés ayant évalué les effets d'un type de pansement en mousse dans le traitement des ulcères veineux.

Recueil et analyse des données: 

Deux auteurs de la revue ont indépendamment sélectionné des études, extrait des données et évalué les risques de biais. Une méta-analyse a été réalisée quand elle était jugée faisable et appropriée.

Résultats principaux: 

Douze ECR, (1 023 participants) décrivant 14 comparaisons, ont été inclus dans cette revue. Il n'y avait aucune différence dans les résultats de cicatrisation entre les pansements en mousse hydrocellulaire et les pansements en mousse de polyuréthane (trois ECR). Les données regroupées à partir de cinq ECR (418 participants) n'ont révélé aucune différence statistiquement significative entre les pansements en mousse et les pansements hydrocolloïdes dans la proportion des ulcères guéris au bout de 12 à 16 semaines (risque relatif (RR) 1,00, intervalle de confiance (IC) à 95 % 0,81 à 1,22). Aucune différence statistiquement significative entre les groupes n'a été détectée dans les résultats de cicatrisation dans les comparaisons de pansements en mousse avec : la gaze imprégnée de paraffine (deux ECR) ; les pansements hydrocapillaires (un ECR) ; les pansements de viscose tricotée (un ECR) ; et la matrice modulatrice de la protéase (un ECR). Aucune différence statistiquement significative entre les groupes n'a été détectée dans la proportion des participants subissant des évènements indésirables dans les comparaisons de pansements en mousse hydrocellulaire avec les pansements en mousse de polyuréthane, ou dans les comparaisons de pansements en mousse avec les pansements hydrocapillaires, hydrocolloïdes, ou de viscose tricotée (un ECR pour chaque comparaison). Six ECR ont été considérés comme présentant un risque de biais globalement élevé, et les six autres ECR ont été considérés comme présentant un risque de biais globalement incertain. Aucun ECR inclus ne présentait un risque de biais globalement faible.

Tools
Information

Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.