Les inhibiteurs de l'aromatase pour les femmes présentant des fibromes utérins

Question

Les inhibiteurs de l'aromatase sont-ils sûrs et efficaces pour le traitement des fibromes utérins?

Contexte

Les fibromes utérins sont les tumeurs bénignes les plus fréquentes chez les femmes en âge de procréer. Les fibromes utérins peuvent avoir un impact majeur sur la santé des femmes et sur leur qualité de vie en provoquant des saignements abondants ou irréguliers, de l'hypofertilité ou des symptômes de pression pelvienne. Les traitements chirurgicaux traditionnels ont des taux de récidive élevés des complications postopératoires (comme de la douleur, de l'infertilité); par conséquent, de plus sûrs et plus efficaces traitements médicaux ont été recherchés. Il a été suggéré que les inhibiteurs de l'aromatase peuvent réduire les fibromes utérins en bloquant la production d'œstrogène. Une revue des preuves a été effectuée par des chercheurs dans la Collaboration Cochrane en août 2013 pour tous les essais contrôlés randomisés pertinents et une seule étude éligible a été trouvée.

Caractéristiques de l’étude

Un seul ECR, composée de 70 participantes, a été trouvé. L'étude a été effectuée dans des hôpitaux en Iran et en Allemagne. Des changements des symptômes en relation avec les fibromes et les sources de financement de l’étude n'ont pas été rapportés.

Résultats clés

Les auteurs de la revue ont conclu que, à ce jour, les preuves sont insuffisantes pour tirer des conclusions définitives sur l'efficacité et l'innocuité des médicaments AI dans le traitement des femmes présentant des fibromes utérins.

Conclusions des auteurs: 

Des preuves sont insuffisantes pour soutenir l'utilisation d'AI médicaments dans le traitement des femmes présentant des fibromes utérins.

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Contexte: 

Les fibromes utérins, également connus sous le nom de léiomyomes utérins ou myomes utérins , sont les tumeurs bénignes les plus fréquentes chez les femmes en âge de procréer. Bien que généralement bénignes, les fibromes utérins peuvent avoir un impact majeur sur la santé des femmes et la qualité de vie en contribuant à des saignements utérins anormaux et en provoquant des symptômes de pression pelviennes (comme une augmentation de la fréquence urinaire, des douleurs pelviennes et de la constipation). Des traitements traditionnels des fibromes symptomatiques incluent une variété des techniques chirurgicales. Cependant, cette approche pourrait ne pas être envisageable en raison des taux de récidive élevés ainsi que la possibilité de formation d'adhérences en postopératoire entrainant des douleurs et de l'infertilité. Des traitements médicaux, plus sûrs et efficaces, ont été attendus pendant longtemps. Des études in vitro et des essais cliniques ont suggéré que l'utilisation des inhibiteurs de l'aromatase (AI), une classe d’anti-œstrogènes, pourrait inhiber la croissance d’un fibrome et éliminer le recours à une intervention chirurgicale.

Objectifs: 

Évaluer l'efficacité et l'innocuité des inhibiteurs de l'aromatase ( AI) chez les femmes présentant des fibromes utérins.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons effectué des recherches dans les bases de données suivantes (des origines au 21 août 2013): Registre spécialisé du groupe Cochrane sur les troubles menstruels et l'hypofertilité, le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL) ( La bibliothèque Cochrane ), MEDLINE, EMBASE, CINAHL et PsycINFO. En outre, les références bibliographiques des essais inclus ont été examinées et des experts dans le domaine ont été contactés.

Critères de sélection: 

Nous avons inclus des essais contrôlés randomisés (ECR) chez des femmes en âge de procréer comparant les effets d'une AI versus placebo, l'absence de traitement ou tout traitement médical ou chirurgical.

Recueil et analyse des données: 

La sélection des essais éligibles, l'évaluation de la qualité des essais et l'extraction des données ont été réalisées indépendamment par deux auteurs de la revue. Si les données étaient disponibles, nous avions prévu de calculer les rapports de cotes (RC) pour l'analyse des données dichotomiques et les différences moyennes pour les données continues, avec des intervalles de confiance (IC) à 95%.

Résultats principaux: 

Seul un essai impliquant 70 participants a été inclus. Cet essai n'avait pas rendu compte de notre principal critère de jugement de la revue (le soulagement des symptômes de fibromes utérins). Les seuls résultats secondaires rapportés par cet essai étaient les effets indésirables (bouffées de chaleur) et la réduction de la taille des fibromes. Moins de femmes ont signalé des bouffées de chaleur dans le groupe létrozole que dans le groupe traité par des agonistes de la gonadolibérine (GnRH). La différence était significative (0/33 vs 26/27, P < 0,05). L’utilisation de létrozole réduit le volume des fibromes par 46% et celle d'un agoniste de la GnRH par 32% après 12 semaines de traitement. Ces proportions n’étaient pas significativement différentes. L'essai inclus ne rapportait pas de données sur le volume des fibromes dans une forme permettant le calcul d'un rapport des cotes. En plus, il était ouvert et incluait seulement 60/70 femmes dans l'analyse.

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.