Utilisation du lycopène dans la prévention du cancer de la prostate

Le cancer de la prostate est une forme fréquente de cancer affectant les hommes dans le monde entier. Les interventions pharmaceutiques, telles que les inhibiteurs de la 5-alpha réductase, ont été identifiées comme pouvant prévenir l'incidence du cancer de la prostate chez les hommes. De nombreux hommes modifient leur style de vie et consomment des médicaments complémentaires et alternatifs pour rester en bonne santé et prévenir l'apparition de maladies. Le lycopène est un complément qui a été proposé pour faciliter la prévention du cancer de la prostate en raison de ses effets antioxydants. L'objectif de cette revue systématique était d'identifier l'efficacité du lycopène dans la prévention du cancer de la prostate. Cette revue a identifié 3 études pertinentes comprenant 154 participants au total. Deux des études ont été évaluées comme présentant un risque « élevé » de biais. La méta-analyse de deux études n'a indiqué aucune différence statistique de taux d'antigène prostatique spécifique (APS) entre les hommes randomisés pour recevoir du lycopène et le groupe témoin (DM -0,34, IC à 95 % -2,01 à 1,32). Aucune des études n'a évalué la mortalité liée au cancer de la prostate. Aucune autre méta-analyse n'a été possible puisque les autres résultats évalués provenaient uniquement d'études individuelles.

Conclusions des auteurs: 

Etant donné que seuls trois ECR ont été inclus dans cette revue systématique, et étant donné le risque élevé de biais dans deux des trois études, les éléments probants sont insuffisants pour étayer ou réfuter l’utilisation du lycopène dans la prévention du cancer de la prostate. De même, les ECR ne présentent pas de données robustes pour identifier l'impact de la consommation de lycopène sur l'incidence du cancer de la prostate, les symptômes associés à la prostate, les taux d'APS ou les événements indésirables.

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Contexte: 

Le cancer de la prostate est une cause fréquente de décès dans les pays développés, pourtant les bénéfices du dépistage du cancer de la prostate restent controversés. Un résultat de test de l'antigène prostatique spécifique (APS) supérieur à 4 ng/ml (nanogrammes/millilitre) est généralement utilisé comme valeur seuil pour déterminer la nécessité d'effectuer des tests supplémentaires afin de diagnostiquer la présence (ou l'absence) de cancer de la prostate. Une augmentation des taux d'APS n'est pas systématiquement associée à un risque accru de cancer de la prostate, puisque les taux d'APS peuvent également augmenter chez les hommes souffrant d'une hypertrophie bénigne de la prostate ou d'une prostatite. Malgré l'incertitude sur le bénéfice net d'une détection et d'un traitement précoces, les méthodes sûres et efficaces de prévention du cancer de la prostate sont utiles. Les consommateurs, qui prennent de plus en plus soin de leur santé, s'orientent de plus en plus vers des modifications de leur style de vie et la consommation de médicaments complémentaires et alternatifs (MCA) pour rester en bonne santé et prévenir l'apparition de maladies. Le lycopène est un membre de la famille des caroténoïdes qui est présent en abondance dans les tomates, les produits à base de tomate, les fraises et la pastèque. L'hypothèse a été avancée que le lycopène serait un puissant antioxydant pouvant réduire le risque de cancer (notamment du cancer de la prostate) chez les personnes dont le régime alimentaire est riche en lycopène.

Objectifs: 

Déterminer si le lycopène réduit l'incidence du cancer de la prostate et de la mortalité spécifique du cancer de la prostate. Les objectifs secondaires comprennent les modifications des taux d'APS, les symptômes associés à la prostate et la nature des événements indésirables associés à l'utilisation du lycopène.

Stratégie de recherche documentaire: 

Des recherches électroniques ont été menées dans les bases de données MEDLINE, EMBASE et du registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL). Aucune limitation n'a été imposée sur la langue ou autre.

Critères de sélection: 

Les essais contrôlés randomisés (ECR) portant sur l'utilisation du lycopène dans la prévention du cancer de la prostate pouvaient être inclus dans cette revue.

Recueil et analyse des données: 

Une recherche de bases de données électroniques, réalisée en août 2011, a identifié 64 références bibliographiques. Tous les articles ont été sélectionnés en vue d'une revue intégrale. D'après ces références bibliographiques, trois études remplissant les critères d’inclusion ont été identifiées. La recherche manuelle n'a pas fourni d'études supplémentaires.

Résultats principaux: 

Trois ECR comportant un total de 154 participants ont été inclus dans cette revue. Aucune des études ne présentait de résultats sur la mortalité liée au cancer de la prostate. Toutes les études incluses différaient en termes de plan, de nombre de participants inclus et d'attribution du lycopène. Cette hétérogénéité clinique limite la valeur des combinaisons estimée d'après les méta-analyses. La qualité méthodologique de deux des trois études incluses a été évaluée comme présentant un risque « élevé » de biais. La méta-analyse n'a indiqué aucune différence statistique des taux d'APS entre les hommes randomisés pour recevoir du lycopène et le groupe témoin (DM (différence moyenne) -0,34, IC (intervalle de confiance) à 95 % -2,01, 1,32). Seule une étude rapportait une incidence du cancer de la prostate (10 % dans le groupe de patients recevant du lycopène contre 30 % dans le groupe témoin). Le taux de lycopène n'était pas statistiquement différent entre les hommes randomisés pour recevoir du lycopène et le groupe témoin (DM 0,39 µg/ml (microgrammes/millilitre), IC à 95 % -0,19, 0,98). Aucune autre méta-analyse n'a été possible puisque les autres résultats évalués provenaient uniquement d'études individuelles.

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.