Chirurgie par rapport au traitement non chirurgical pour soulager les symptômes de l'occlusion intestinale dans le cancer de l'ovaire

Le cancer de l'ovaire est le sixième cancer le plus fréquent chez les femmes et il est généralement diagnostiqué alors que la maladie est à un stade avancé. L'occlusion intestinale est une manifestation courante du cancer de l'ovaire avancé ou récidivant ; elle est à l'origine de vomissements, de douleurs et de diarrhée. Les patientes présentant une occlusion intestinale sont généralement en mauvaise santé et il ne leur reste que peu de temps à vivre. Dès lors, maintenir la qualité de vie grâce à un contrôle efficace des symptômes constitue le principal objectif de la prise en charge de l'occlusion intestinale.

Nous avons réalisé une revue systématique d'études, publiées ou non, comparant des méthodes chirurgicales et non chirurgicales de prise en charge de l'occlusion intestinale chez des femmes atteintes d'un cancer de l'ovaire.

La plupart du temps, les femmes à qui l'on conseille la chirurgie sont en meilleure santé que les autres, il s'avère donc difficile de distinguer les effets de la chirurgie et les effets de leur état de santé au départ.Par conséquent, nous n'avons examiné que les études utilisant un ajustement statistique pour les différences d'état de santé initial entre les femmes subissant une intervention chirurgicale et les autres.

Seule une étude pertinente a été recensée. Elle portait seulement sur 47 cas : 27 femmes étaient opérées afin de soulager l'occlusion intestinale et les 20 autres recevaient un médicament appelé Octréotide pour contrôler la fréquence des vomissements souvent liés à l'occlusion intestinale.

Parmi les 27 femmes opérées, l'occlusion intestinale ne pouvait être corrigée chez six femmes car leur cancer s'était trop propagé, et six femmes présentaient de graves complications dues à la chirurgie, trois en sont mortes.Néanmoins, les auteurs de cette étude signalaient que les femmes opérées survivaient en moyenne plus longtemps que les autres, et cela, même après avoir tenu compte de leur meilleur état de santé au départ. Il était difficile de déterminer avec précision dans quelle mesure cette différence de survie pouvait être attribuée aux différences de traitement et au meilleur état de santé initial des femmes opérées.

L'étude n'évaluait malheureusement pas la qualité de vie ou le niveau de douleur.

L'étude indiquait le nombre de femmes pouvant recommencer à manger après le traitement (chirurgie ou Octréotide), mais elle ne l'analysait pas en tenant compte de la différence d'état de santé initial des femmes entre les deux groupes. Il est par conséquent impossible d'interpréter ces résultats.

Nous n'avons donc pas pu tirer de conclusions définitives quant aux effets bénéfiques et indésirables relatifs de ces deux formes de traitement, et il n'a pas été possible d'identifier les sous-groupes de femmes susceptibles de tirer profit d'un traitement ou de l'autre.

Conclusions des auteurs: 

Seules des preuves de faible qualité ont été recueillies lors de la comparaison de la chirurgie palliative avec la prise en charge médicale pour l'occlusion intestinale dans le traitement du cancer de l'ovaire. Il n'a donc pas été possible de tirer des conclusions définitives quant aux effets bénéfiques et indésirables relatifs de ces deux formes de traitement, ou d'identifier les sous-groupes de femmes susceptibles de tirer profit d'un traitement ou de l'autre. Il existe cependant des preuves limitées favorables à la prise en charge chirurgicale afin de prolonger la survie.

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Contexte: 

Le cancer de l'ovaire est le sixième cancer le plus fréquent chez les femmes et il est généralement diagnostiqué alors que la maladie est à un stade avancé. L'occlusion intestinale est une manifestation courante du cancer de l'ovaire avancé ou récidivant. Les patientes présentant une occlusion intestinale sont généralement en mauvaise santé et leur espérance de vie est limitée. Dès lors, maintenir la qualité de vie grâce à un contrôle efficace des symptômes constitue le principal objectif de la prise en charge de l'occlusion intestinale.

Objectifs: 

Comparer l'efficacité et l'innocuité de la chirurgie palliative (chirurgie réalisée afin de contrôler le cancer, réduire les symptômes et améliorer la qualité de vie des patientes dont le cancer ne peut être totalement éliminé) et de la prise en charge médicale de l'occlusion intestinale chez les femmes souffrant d'un cancer de l'ovaire.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons effectué des recherches dans le registre des essais du groupe Cochrane sur les cancers gynécologiques et le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL, numéro 1, 2009), ainsi que dans MEDLINE et EMBASE (jusqu'à février 2009). Nous avons également recherché dans les registres des essais cliniques, les résumés de réunions scientifiques et les listes bibliographiques des études incluses, et contacté des experts dans le domaine.

Critères de sélection: 

Les études comparant la chirurgie palliative et des interventions médicales, chez des femmes adultes ayant reçu un diagnostic de cancer de l'ovaire accompagné d'une occlusion intestinale totale ou partielle. Les essais contrôlés randomisés (ECR) et non-ECR, utilisant un ajustement statistique multivarié pour le mélange initial de cas, étaient éligibles.

Recueil et analyse des données: 

Deux auteurs de revue ont, de manière indépendante, déterminé si les études potentiellement pertinentes remplissaient les critères d'inclusion, extrait les données et évalué les risques de biais. Seule une étude non randomisée a été identifiée et aucune méta-analyse n'a par conséquent été réalisée.

Résultats principaux: 

La stratégie de recherche documentaire a identifié 183 références uniques dont 22 ont été définies comme potentiellement éligibles après l'analyse de leur titre et de leur résumé. Seule une étude satisfaisait à nos critères d'inclusion ; elle a été incluse dans cette revue. Elle analysait les données rétrospectives de 47 femmes ayant subi une intervention chirurgicale palliative (n = 27) ou ayant été prises en charge médicalement au moyen de l'Octréotide (n = 20). Elle rapportait la survie globale ainsi que la mortalité et la morbidité périopératoires. Les femmes présentant un mauvais indice de performance étaient exclues de la chirurgie. Bien que six femmes (22 %) ayant été opérées présentaient des complications dues à la chirurgie (trois (11 %) en sont mortes), l'analyse multivariée révélait que les femmes opérées étaient associées à une survie significativement (p < 0,001) meilleure par rapport aux femmes sous Octréotide, après ajustement par rapport aux facteurs pronostiques importants. Cependant, l'ampleur de cet effet n'était pas indiquée. La qualité de vie n'était pas rapportée et les événements indésirables n'étaient pas suffisamment consignés.

Notes de traduction: 

Translated by: French Cochrane Centre

Translation supported by: Financeurs pour le Canada : Instituts de Recherche en Sant� du Canada, Minist�re de la Sant� et des Services Sociaux du Qu�bec, Fonds de recherche du Qu�bec-Sant� et Institut National d'Excellence en Sant� et en Services Sociaux

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.