Quelle est l'efficacité des solutions de rinçage des sondes urinaires ?

Question de la revue

Nous avons cherché à évaluer l'efficacité des solutions de rinçage des sondes urinaires. Cet article est une mise à jour d'une revue publiée précédemment en 2010.

Contexte

Pour un certain nombre de raisons, certaines personnes sont incapables de vider leur vessie correctement ou ont des pertes d'urine (incontinence urinaire). Les sondes urinaires, qui sont des tubes mous insérés dans la vessie pour drainer l'urine jusqu'à une poche de collecte, sont souvent utilisées pour aider les personnes souffrant d'incontinence urinaire. Le même type de sondes est utilisé pour les hommes et les femmes.

Au Royaume-Uni, environ 4 % des personnes recevant des soins à domicile, et environ 9 % des personnes vivant dans les résidences pour personnes âgées (mais potentiellement jusqu'à 40 % dans certains pays), vivent avec des sondes urinaires qu'ils gardent à long terme.

Les soins de la sonde urinaire peuvent être difficiles, et des problèmes peuvent survenir, en particulier si celle-ci est utilisée depuis longtemps.

Les obstructions des sondes peuvent survenir lorsque celles-ci restent en place dans la vessie pour une longue durée. Les obstructions peuvent affecter la moitié de toutes les personnes ayant des sondes placées à long terme et provoquent des douleurs et de la détresse. Des solutions liquides peuvent être injectées dans la sonde pour prévenir ou soulager les obstructions. On appelle cette technique le rinçage. Ces problèmes impliquent le recours à un professionnel de santé lorsque les sondes se bloquent.

Date de la recherche

Les preuves sont à jour jusqu'au 23 mai 2016.

Caractéristiques de l'étude

Nous avons inclus sept études présentant des données sur 217 personnes ayant participé jusqu'à la fin des études, parmi 349 volontaires dans les essais. Deux études ont été rajoutées à cette mise à jour. Les études, publiées entre 1979 et 2014, ont été menées aux États-Unis (3 études), au Royaume-Uni (2 études), un essai a été réalisé en Finlande et un dernier au Canada.

Les études incluaient des personnes ayant des sondes urinaires placées à long terme. Les patients ont été assignés de façon aléatoire pour recevoir soit des rinçages de leur sonde soit pas de rinçage, et les effets ont été comparés. Nous avons également inclus des études comparant différents types de solutions de rinçage.

Quatre études portaient sur les éventuels effets délétères des rinçages, tels que la présence de sang dans la solution de rinçage, les changements de la pression artérielle et les spasmes de la vessie.

Sources de financement des études

The included studies were funded by Novobay Pharmaceuticals Inc (Linsenmeyer 2014), Alberta Heritage Foundation for Medical Research, Canadian Nurses Foundation (Moore 2009), National institute of Aging, National Institutes of Health (Muncie 1989), Paralyzed Veterans of America Spinal Cord Research Foundation (Waites 2006). Trois études n'ont pas rapporté les sources de financement.

Résultats principaux

Il n'y avait pas suffisamment de preuves de bonne qualité pour déterminer si les rinçages des sondes sont utiles.

Qualité des preuves

Les essais inclus étaient généralement de petite taille et présentaient des défauts méthodologiques. Cela inclut des détails limités sur la manière dont les participants ont été répartis aléatoirement dans les groupes et la manière dont les participants et les chercheurs ont été mis en aveugle par rapport à ces groupes. La qualité des preuves était faible à très faible. De nouveaux essais sont nécessaires pour répondre définitivement à cette question de recherche.

Conclusions des auteurs: 

Les données issues de sept essais comparant différentes stratégies de rinçage étaient limitées et généralement, de mauvaise qualité méthodologique ou étaient mal rapportées. Les preuves n'étaient pas suffisantes pour conclure si les rinçages sont bénéfiques ou néfastes. D'autres essais rigoureux et de haute qualité, d'une puissance statistique adéquate pour détecter les bénéfices d'un rinçage comparé à l'absence de rinçage sont nécessaires. Des essais comparant différentes solutions de rinçage, différents volumes, fréquences ou timing des rinçages sont également nécessaires.

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Contexte: 

Les personnes ayant besoin d'un drainage à long terme de la vessie au moyen d'une sonde à demeure peuvent présenter une obstruction du cathéter. Plusieurs stratégies impliquant différentes solutions peuvent être utilisées pour rincer les cathéters dans le but de prévenir l'obstruction. Cet article est une mise à jour d'une revue publiée en 2010.

Objectifs: 

Déterminer si certaines stratégies de rinçage sont plus efficaces que d'autres en termes d'efficacité, d'acceptabilité, de complications, de qualité de vie et évaluer de manière critique puis résumer les preuves économiques pour la prise en charge à long terme des sondes urinaires à demeure chez les adultes.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons effectué des recherches dans le registre spécialisé des essais du groupe Cochrane sur l'incontinence, qui contient des essais identifiés dans le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL), MEDLINE, MEDLINE In-Process, MEDLINE Epub Ahead of Print, CINAHL, ClinicalTrials.gov, l'ICTRP de l'OMS et des recherches manuelles dans les journaux et les actes de conférence jusqu'au 23 mai 2016. Nous avons également examiné toutes les références bibliographiques des essais identifiés et contacté des fabricants et des chercheurs dans le domaine.

Critères de sélection: 

Tous les essais randomisés et quasi-randomisés comparant les stratégies de rinçage des cathéters (par exemple, le rinçage comparé à l'absence de rinçage, l'utilisation de différentes solutions de rinçage, modifier la fréquence, la durée, le volume, la concentration, la méthode d'administration) chez les adultes (âgés de 16 ans et plus) dans n'importe quel environnement (c'est-à-dire, les hôpitaux, les maisons de retraite/résidences, en communauté) ayant une sonde urétrale ou sus-pubienne à demeure pendant plus de 28 jours.

Recueil et analyse des données: 

Deux auteurs de la revue ont indépendamment extrait les données. Les désaccords ont été résolus par la discussion. Les données ont été évaluées et analysées comme décrit dans le Manuel Cochrane. Si les données dans des essais n'étaient pas entièrement rapportées, une clarification était demandée aux auteurs des études. Pour les résultats catégoriques, les nombres rapportant un résultat étaient comparés au nombre de personnes à risque dans chaque groupe pour obtenir un risque relatif (RR). Pour les résultats continus, les moyennes et écarts types ont été utilisés pour calculer les différences moyennes (DM).

Résultats principaux: 

Nous avons inclus sept essais portant sur un total de 349 participants, dont 217 ont participé aux études du début jusqu'à la fin. Trois essais contrôlés randomisés (ECR) étaient croisés et quatre étaient en groupes parallèles. Parmi ceux-ci, deux essais ont été ajoutés pour cette mise à jour (un ECR en groupes parallèles, avec 40 participants et un ECR croisé avec 67 participants). Les analyses de trois essais croisés ont généré des résultats limités parce qu'ils étaient basés sur des différences entre les groupes plutôt que des différences entre les participants pour des interventions séquentielles. Deux essais en groupes parallèles avaient une pertinence clinique limitée : l'un a combiné les résultats pour les sondes sus-pubiennes et urétrales et l'autre n'a fourni des données que pour quatre participants. Un seul essai n'avait pas de limitations méthodologiques importantes, mais il y avait des difficultés de recrutement et de maintien des participants dans cette étude.

Les études incluses ont rapporté des données sur six des neuf critères de jugement principaux et secondaires. Aucun des essais n'a pris en compte : le nombre de cathéters utilisés, l'acceptabilité des mesures de rinçage (y compris la satisfaction des patients, l'inconfort du patient, la douleur et la facilité d'utilisation), ou l'état de santé/les mesures de la santé psychologique ; très peu de données ont été recueillies pour les résultats économiques sur la santé. Les essais n'ont évalué que trois des huit comparaisons d'interventions identifiées. Deux essais ont rapporté des données sur plus d'un groupe de comparaison.

Quatre essais comparaient un rinçage (solution saline ou acide) à l'absence de rinçage. Nous ne savons pas si les solutions de rinçage (solution saline ou acide), par rapport à l'absence de recours aux solutions de rinçage, ont un effet important sur le taux d'infections urinaires symptomatiques ou la durée durant laquelle chaque cathéter est resté en place, car les résultats sont imprécis.

Quatre essais comparaient différents types de solutions salines de rinçage ; comparés à des solutions acides (2 essais) ; une solution saline acide versus une solution antibiotique (1 essai) ; une solution saline versus une solution antimicrobienne (1 essai). Nous ne savons pas si le type de solution de rinçage a un effet important sur le taux d'infections urinaires symptomatiques ou la durée durant laquelle chaque cathéter est resté en place, car les résultats sont imprécis.

Un essai comparait différentes compositions de solutions acides (des solutions plus acides comparées à des solutions moins acides). Nous ne savons pas si les différentes compositions des solutions acides ont un effet important sur le taux d'infections urinaires symptomatiques ou sur la durée durant laquelle chaque cathéter est resté en place car seulement 14 participants (parmi 25 ayant été recrutés) sont restés jusqu'à la fin de cet essai de trois bras d'une durée de 12 semaines.

Quatre études portaient sur les éventuels effets délétères du recours au rinçage, tels que la présence de sang dans les solutions de rinçage, les changements de la pression artérielle et les spasmes de la vessie.

Il y avait très peu d'essais, de petite taille, qui remplissaient les critères d'inclusion de la revue. Le risque élevé de biais dans les études incluses a entraîné une évaluation des preuves comme étant de qualité faible ou très faible.

Notes de traduction: 

Traduction réalisée par Martin Vuillème et révisée par Cochrane France

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.