Anticoagulation pour la thrombose du sinus veineux cérébral

Les médicaments anticoagulants pourraient être bénéfiques pour les patients souffrant de coagulation des veines entourant le cerveau (thrombose des sinus). La thrombose des sinus est une maladie rare dans laquelle des caillots sanguins se forment dans les veines qui drainent le sang du cerveau. Cependant, les médicaments anticoagulants, qui sont souvent utilisés pour traiter la thrombose des sinus, impliquent un risque d'hémorragie. Nous n'avons trouvé que deux essais de petite taille portant sur 79 patients ; les résultats de la revue suggèrent que les anticoagulants sont probablement sûrs et pourraient être bénéfiques pour les personnes souffrant de thrombose des sinus, mais ces résultats ne sont pas concluants.

Conclusions des auteurs: 

Selon les preuves limitées disponibles, le traitement par anticoagulants pour la thrombose des sinus veineux cérébraux semble être sûr et a été associé à une réduction potentiellement importante, mais non significative statistiquement, du risque de décès ou dépendance.

Lire le résumé complet...
Contexte: 

Le traitement de la thrombose des sinus veineux cérébraux par anticoagulants est controversé. Les anticoagulants pourraient prévenir de nouveaux infarctus veineux, la détérioration neurologique et l'embolie pulmonaire, mais ils favorisent également les hémorragies.

Objectifs: 

Évaluer l'efficacité et la sécurité du traitement par anticoagulants chez les patients victimes de thrombose des sinus veineux cérébraux confirmée.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons consulté le groupe Cochrane sur les accidents vasculaires cérébraux (dernière recherche en août 2010), MEDLINE (de 1950 à août 2010), EMBASE (de 1980 à août 2010) et le registre Cochrane des essais contrôlés (The Cochrane Library, 2011, numéro 1). En vue d'identifier d'autres essais publiés, non publiés et en cours de réalisation, nous avons consulté les registres d'essais en cours et les références bibliographiques d'articles pertinents ; nous avons également contacté des auteurs.

Critères de sélection: 

Essais contrôlés randomisés non biaisés dans lesquels un traitement par anticoagulants était comparé à un placebo ou à un groupe témoin ouvert, réalisés auprès de patients souffrant de thrombose des sinus veineux cérébraux (confirmée par contraste intra-artériel, phlébographie avec résonnance magnétique ou phlébographie avec imagerie tomodensitométrique).

Recueil et analyse des données: 

Deux auteurs de la revue ont extrait les résultats indépendamment pour chacun des deux groupes de traitement (traitement par anticoagulants et groupe témoin). Les données des résultats pour chaque patient ont été analysées dans le groupe de traitement dans lequel le patient était à l'origine assigné (analyse de l'intention de traiter). Nous avons calculé une estimation pondérée des effets du traitement dans tous les essais (risque relatif, réduction absolue du risque).

Résultats principaux: 

Nous avons inclus deux essais de petite taille portant sur 79 patients. Un essai (20 patients) examinait l'efficacité de l'héparine non fractionnée à une dose ajustée par voie intraveineuse. L'autre essai (59 patients) examinait de l'héparine à bas poids moléculaire (nadroparine), à haute dose, ajustée au poids corporel, par voie sous-cutanée. Le traitement par anticoagulants était associé à un risque relatif de décès combiné de 0,33 (intervalle de confiance (IC) à 95 % de 0,08 à 1,21) et de décès ou dépendance de 0,46 (IC à 95 % de 0,16 à 1,31). La réduction absolue du risque de décès ou dépendance était de 13 % (IC à 95 % de 30 % à -3 %). Aucune hémorragie intracérébrale symptomatique n'a été observée. Une hémorragie gastro-intestinale majeure s'est produite après le traitement par anticoagulants. Deux patients du groupe témoin (placebo) ont reçu un diagnostic d'embolie pulmonaire probable (un des cas a été mortel).

Tools
Information

Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.