Doxapram prophylactique pour prévenir la morbidité et la mortalité chez les nouveau-nés prématurés subissant une extubation endotrachéale

Il n'a pas été démontré que le doxapram améliorait les résultats des bébés en cours de sevrage de l'assistance respiratoire mécanique. Lorsque les bébés prématurés ont été sous assistance respiratoire mécanique dans une unité néonatale de soins intensifs, il peut être difficile de les sevrer de la ventilation (extubation trachéale). L'administration de médicaments connus sous le nom de méthylxanthines, ou d'une assistance respiratoire par le nez (PPC nasale - ventilation en pression positive continue) peut faciliter cette transition. Le doxapram stimule la respiration et est parfois utilisé au cours de la période péri-extubation. Néanmoins, la revue des essais n'a identifié aucune preuve indiquant que le doxapram pourrait réduire les problèmes des bébés pendant la période péri-extubation, et ce médicament pourrait entraîner des effets indésirables. Des recherches plus poussées sont nécessaires.

Conclusions des auteurs: 

Les preuves ne permettent pas de recommander l'utilisation systématique de doxapram pour faciliter l'extubation endotrachéale chez les nouveau-nés prématurés éligibles pour de la méthylxanthine et/ou une PPC. Ces résultats doivent être interprétés avec précaution car le nombre limité de nourrissons étudiés ne permet pas d'évaluer les effets bénéfiques et délétères du doxapram avec fiabilité. D'autres essais sont nécessaires afin d'évaluer les effets bénéfiques et délétères du doxapram par rapport à une absence de traitement ou à d'autres traitements, tels que des méthylxanthines ou une PPC, identifier le traitement le plus efficace chez les nourrissons qui ne répondent pas à ces autres traitements, et déterminer si le médicament est efficace par voie orale.

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Contexte: 

Lorsque les nouveau-nés prématurés ont été sous ventilation en pression positive intermittente (VPPI) pour cause d'insuffisance respiratoire, le sevrage de cette assistance et l'extubation trachéale peuvent être difficiles. On pense que cela pourrait être en grande partie lié à une impulsion respiratoire relativement faible et à une tendance à développer une hypoventilation et de l'apnée, en particulier chez les nouveau-nés très prématurés. Le doxapram favorise la respiration et semble agir en stimulant à la fois les chémorécepteurs périphériques et le système nerveux central. Cet effet pourrait accroître les chances de succès de l'extubation trachéale.

Objectifs: 

Déterminer les effets du doxapram sur l'utilisation de l'intubation et de la VPPI ainsi que la morbidité chez les nouveau-nés prématurés en cours de sevrage de la VPPI pour lesquels on prévoit une extubation endotrachéale. À cet égard, le doxapram est-il plus efficace que le traitement standard ou un traitement alternatif tel qu'une méthylxanthine ou une PPC ? Les analyses en sous-groupe ont été prédéfinies sur la base du poids de naissance et/ou de l'âge gestationnel, de l'utilisation de co-interventions (méthylxanthines ou PPC nasale) et de la voie d'administration (intraveineuse ou orale).

Stratégie de recherche documentaire: 

La stratégie de recherche documentaire standard du groupe de revue sur la néonatologie telle que définie dans la Bibliothèque Cochrane a été utilisée. Cela inclut notamment des recherches dans le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL, Bibliothèque Cochrane), l'Oxford Database of Perinatal Trials, MEDLINE, EMBASE et CINAHL jusqu'en mai 2009.

Critères de sélection: 

Les études éligibles devaient être des essais randomisés ou quasi-randomisés publiés portant sur des nourrissons prématurés ou de très faible poids de naissance en cours de sevrage de la VPPI, et comparant du doxapram à des soins standard ou à d'autres traitements pour faciliter le sevrage de la VPPI et l'extubation endotrachéale. Les essais ont été évalués de manière indépendante par les auteurs de revue avant l'inclusion.

Recueil et analyse des données: 

Les méthodes standard de la Collaboration Cochrane et de son groupe de revue sur la néonatologie ont été utilisées. Chaque auteur de revue a extrait les données séparément. Les résultats ont été comparés et les divergences ont été résolues. Les données ont été synthétisées à l'aide de la méthode standard du groupe de revue sur la néonatologie en utilisant le risque relatif et la différence de risques.

Résultats principaux: 

Deux essais portant sur un total de 85 nourrissons comparaient du doxapram à un placebo. Tant dans les essais individuels que dans les méta-analyses, aucune différence significative n'était observée entre le groupe du doxapram et celui du placebo pour aucun des critères de jugement (échec de l'extubation, décès avant la sortie d'hôpital, insuffisance respiratoire, durée de la VPPI, effets secondaires, oxygène à 28 jours ou oxygène lors de la sortie d'hôpital). Une tendance à la hausse des effets secondaires (hypertension ou irritabilité entraînant l'arrêt du traitement) était observée dans le groupe du doxapram [RR résumé de 3,21 (0,53, 19,43)]. Dans l'un de ces deux essais (Huon 1998), une augmentation alarmante de la pression artérielle était observée chez cinq nourrissons sous doxapram et aucun nourrisson des groupes témoins, mais le traitement n'a été interrompu que chez un seul nourrisson. Un essai supplémentaire portant sur huit nourrissons seulement comparait du doxapram à de l'aminophylline, mais les données étaient insuffisantes pour permettre une analyse significative.

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.