Sulfate de magnésium pour le traitement des exacerbations de l'asthme aigu au service des urgences

Lors d'une crise d'asthme, les voies respiratoires (passages vers les poumons) se rétrécissent en raison d'un gonflement (inflammation) et de spasmes musculaires. Des bronchodilatateurs (inhalateurs à visée symptomatique) peuvent être utilisés pour détendre les muscles et élargir les voies respiratoires, et des corticoïdes pour réduire l'inflammation. Le sulfate de magnésium peut avoir un effet sur les muscles et pourrait également réduire l'inflammation. Il peut être administré au moyen d'une perfusion (par voie intraveineuse). La revue des essais indique que le sulfate de magnésium intraveineux en complément des bronchodilatateurs semble sûr et efficace chez les patients victimes de crises d'asthme sévères ou ne répondant pas aux bronchodilatateurs.

Conclusions des auteurs: 

Les preuves actuelles ne sont pas favorables à l'utilisation systématique de sulfate de magnésium intraveineux chez tous les patients atteints d'asthme aigu se présentant au service des urgences. Le sulfate de magnésium semble sûr et efficace chez les patients se présentant pour cause d'asthme aigu sévère.

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Contexte: 

Le traitement de l'asthme aigu consiste à contrer rapidement les bronchospasmes et à empêcher l'inflammation des voies respiratoires. Certaines preuves indiquent que le magnésium intraveineux pourrait améliorer la bronchodilatation lorsqu'il est administré conjointement avec des agents bronchodilatateurs standard et des corticoïdes. Aucune revue systématique de la littérature n'a été effectuée dans ce domaine.

Objectifs: 

Examiner les effets de l'ajout de sulfate de magnésium intraveineux chez les patients atteints d'asthme aigu pris en charge dans un service d'urgences.

Stratégie de recherche documentaire: 

Des essais contrôlés randomisés ont été identifiés dans le registre du groupe Cochrane sur les voies respiratoires. Les références bibliographiques des études incluses ont été examinées et des revues et textes reconnus ont été consultés. Les principaux auteurs et experts en la matière ont été contactés.

Critères de sélection: 

Les essais contrôlés randomisés ou quasi-randomisés étaient éligibles. Les études ont été incluses lorsqu'elles comparaient un traitement au sulfate de magnésium IV par rapport à un placebo chez des patients se présentant aux urgences pour cause d'asthme aigu.

Recueil et analyse des données: 

Les données ont été extraites et la qualité méthodologique a été évaluée par deux évaluateurs de manière indépendante. Les données manquantes ont été obtenues auprès des auteurs.

Résultats principaux: 

Sept essais ont été inclus (5 sur des adultes, 2 sur des enfants). Au total, 665 patients étaient recrutés. Les patients recevant du sulfate de magnésium présentaient une amélioration non significative du débit expiratoire de pointe lorsque toutes les études étaient combinées (différence moyenne pondérée : 29,4 l/mn ; intervalle de confiance à 95 % : -entre 3,4 et 62). Dans les études portant sur des patients atteints d'asthme aigu sévère, le débit expiratoire de pointe présentait une amélioration de 52,3 l/mn (intervalle de confiance à 95 % : entre 27 et 77,5). Le volume expiratoire maximal en une seconde s'améliorait également de 9,8 % par rapport à la valeur prédite (intervalle de confiance à 95 % : entre 3,8 et 15,8). Dans l'ensemble, les admissions à l'hôpital ne diminuaient pas, rapports des cotes : 0,31 (intervalle de confiance à 95 % : entre 0,09 et 1,02). Dans le sous-groupe de l'asthme sévère, les admissions diminuaient chez les patients traités au sulfate de magnésium (rapports des cotes : 0,10, intervalle de confiance à 95 % : entre 0,04 et 0,27). Aucune modification cliniquement importante des signes vitaux ou des effets secondaires indésirables n'était rapportée.

Notes de traduction: 

Translated by: French Cochrane Centre

Translation supported by: Ministère du Travail, de l'Emploi et de la Santé Français

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.