Interventions visant à améliorer l'utilisation des aides auditives dans la réadaptation auditive de l'adulte

Cette traduction n'est pas à jour. Veuillez cliquer ici pour voir la dernière version de cette revue en anglais.

Objectif de la revue

Nous avons cherché à savoir si des interventions incitaient à porter davantage les appareils auditifs. Nous avons mesuré les effets à court terme (moins de 12 semaines), moyen terme (12 à 52 semaines) et long terme (une année et plus).

Contexte

La perte d'audition est un problème très courant. Les personnes dont l'audition baisse à l'âge adulte se voient souvent proposer un appareillage d'aide auditive. Pourtant, jusqu'à 40 % des personnes équipées d'un appareil auditif choisissent de ne pas utiliser celui-ci.

Caractéristiques des études

Ces preuves sont à jour à la date de novembre 2013. Nous avons trouvé 22 études portant au total sur 2 072 sujets. La plupart des participants à ces études étaient âgés de plus de 65 ans. La population étudiée comprenait à la fois des utilisateurs d'aides auditives novices et expérimentés. Six études financées par l'Association des anciens combattants des États-Unis fournissent la majeure partie des données. Les 1 018 sujets inclus dans ces études étaient des militaires en activité ou d'anciens combattants. Aucune des autres études ne portait sur plus de 100 personnes.

Résultats

Vingt-sept des 32 études examinaient les moyens d'aider quelqu'un à mieux gérer sa perte d'audition et ses aides auditives en lui donnant des informations, la pratique et l'expérience de l'écoute et de la communication ou en lui demandant de s'exercer à la maison. Ces activités sont des formes d'aide à la prise d'autonomie. La plupart de ces études faisaient également varier la manière d'apporter ce soutien à la prise d'autonomie, par exemple en changeant le nombre de séances ou en utilisant un suivi par téléphone ou par courrier électronique.

Cinq études examinaient l'effet d'un simple changement dans la manière de présenter le service. Aucune étude n'examinait l'effet de l'utilisation des lignes directrices ou de normes, de systèmes de dossiers médicaux informatisés, des ressources communautaires ou d'un changement du système de santé.

Nous n'avons trouvé aucune preuve que les interventions aient aidé les sujets à porter leurs appareils auditifs pendant plus d'heures par jour à court, moyen ou long terme. Nous n'avons trouvé aucune preuve que les interventions aient encouragé davantage de gens à porter leurs appareils auditifs, mais deux études seulement mesuraient ainsi l'utilisation des aides auditives.

Nous n'avons trouvé aucune preuve d'effets indésirables de l'une des interventions, mais la question était rarement abordée dans ces études.

Les personnes bénéficiant d'un soutien à la prise d'autonomie se sentaient moins handicapées du point de vue auditif et signalaient une amélioration à court terme de leur communication verbale. Lorsque cette intervention était combinée avec un changement dans la manière d'apporter le soutien, les sujets signalaient également un bénéfice légèrement supérieur de l'aide auditive sur le long terme.

Six études seulement (287 sujets) ont examiné le devenir des sujets après une année ou plus.

Conclusions

Les interventions complexes apportant un soutien à la prise d'autonomie de différentes façons améliorent certains paramètres de résultats pour certains sujets malentendants porteurs d'appareils auditifs. Nous n'avons identifié aucune intervention qui ait augmenté le nombre d'heures quotidiennes d'utilisation de l'aide auditive rapporté par les sujets. Quelques rares études mesurent le nombre de personnes qui utilisent des appareils auditifs par rapport au nombre qui en sont équipées (observance). De nombreux moyens possibles d'augmenter les heures quotidiennes d'utilisation des aides auditives ou d'encourager davantage de gens à porter les aides auditives dont ils ont été équipés n'ont pas été essayés. Il nous a été difficile de combiner les données des différentes études en raison du grand nombre de critères de mesure des résultats utilisés et parce que les résultats ne étaient pas toujours rapportés exhaustivement. A l'avenir, il serait utile que les chercheurs :

- appliquent les lignes directrices existantes pour la présentation de leurs résultats ;

- adoptent un ensemble de critères de mesure des résultats à utiliser pour ce type d'étude ; et

- se concentrent sur les résultats à long terme, en suivant les sujets pendant au moins un an.

Qualité des preuves

Nous avons jugé que les preuves étaient de très faible ou faible qualité. Il y avait un risque de biais dans la manière dont la plupart des études avaient été réalisées ou rapportées. Les études les plus vastes incluaient uniquement d'anciens militaires. Nous ne savons pas si des études donneraient les mêmes résultats dans les populations plus hétérogènes. La plupart des autres études portaient sur de petits échantillons. Très peu d'études mesuraient les résultats à long terme.

Conclusions des auteurs: 

Il existe quelques preuves de faible à très faible qualité à l'appui de l'utilisation du soutien à la prise d'autonomie et des interventions complexes combinant soutien à l'autonomie et conception du système de prestation dans la réadaptation auditive des adultes. Cependant, les tailles d'effet sont modestes et la gamme des interventions testées est relativement limitée. Les priorités pour la recherche future doivent être l'évaluation des résultats à long terme (un an ou plus après l'intervention), la définition d'un ensemble de résultats de base pour la réadaptation auditive des adultes et l'élaboration de plans d'étude et de mesures des résultats suffisamment puissants pour détecter les effets incrémentiels des changements apportés au système de soins de réadaptation en plus de la fourniture d'une aide auditive.

Lire le résumé complet...
Contexte: 

La perte d'audition acquise à l'âge adulte est une affection de longue durée commune, contre laquelle l'intervention la plus courante est l'adaptation d'aides auditives. Pourtant, jusqu'à 40 % des personnes équipées d'un appareil auditif n'utilisent pas celui-ci ou n'en tirent pas un bénéfice optimal.

Objectifs: 

Évaluer l'efficacité à long terme des interventions visant à promouvoir l'utilisation des aides auditives chez les adultes présentant une perte auditive acquise équipés d'au moins un appareil.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons effectué notre recherche dans le registre d'essais groupe Cochrane sur les pathologies ORL, CENTRAL, PubMed, EMBASE, CINAHL, Web of Science, Cambridge Scientific Abstracts, ICTRP et d'autres sources pour identifier les essais publiés et non publiés. La recherche a été effectuée le 6 novembre 2013.

Critères de sélection: 

Nous avons inclus les essais contrôlés randomisés (ECR) d'interventions visant à améliorer ou à promouvoir l'utilisation des aides auditives chez les adultes présentant une perte auditive acquise, en comparaison avec les soins habituels ou une autre intervention. Nous avons exclu les interventions comparant des technologies d'aides auditives. Nous avons classé les interventions selon le « modèle de gestion des maladies chroniques » (modèle de Wagner). Les critères d'évaluation principaux étaient l'utilisation de l'aide auditive (observance ou nombre d'heures d'utilisation par jour) et les effets indésirables (conseils ou pratique clinique inappropriés ou plaintes de patients). Les résultats secondaires rapportés par les patients comprenaient la qualité de vie, le handicap auditif, le bénéfice des aides auditives et la communication. Nous avons mesuré les résultats à court terme (12 semaines ou moins), à moyen terme (>12 à <52 semaines) et à long terme (une année et plus).

Recueil et analyse des données: 

Nous avons utilisé les procédures méthodologiques standard prévues par la Collaboration Cochrane.

Résultats principaux: 

Nous avons inclus 32 études portant sur un total de 2 072 participants. Le risque de biais dans les études incluses était variable. Nous avons jugé la qualité des preuves entre faible et très faible selon la notation GRADE pour les critères d'évaluation primaires lorsque les données étaient disponibles.

La majorité des participants étaient âgés de plus de 65 ans et présentaient une perte auditive acquise à l'âge adulte légère à modérée. La population étudiée comprenait à la fois des utilisateurs d'aides auditives novices et expérimentés. Six des études (1 018 participants) ont été menées dans une population d'anciens militaires. Six des études (287 participants) ont évalué les résultats à long terme.

Les 32 études testaient des interventions qui peuvent être classées en soutien à la prise d'autonomie (moyens d'aider quelqu'un à mieux gérer sa perte d'audition et ses aides auditives par l'information, la pratique et l'expérience de l'écoute et de la communication ou en lui demandant de s'exercer à la maison ) et/ou interventions sur la conception des systèmes de prestation (changements portant seulement sur la manière dont le service est présenté), selon le modèle de Wagner.

Interventions de soutien à la prise d'autonomie

Nous n'avons trouvé aucune étude examinant l'effet de ces interventions sur l'observance, les effets indésirables ou le bénéfice de l'aide auditive. Deux études rapportent les heures quotidiennes d'utilisation de l'aide auditive, mais nous n'avons pas pu les combiner dans une méta-analyse. Il n'y a pas de preuves d'un effet statistiquement significatif sur la qualité de vie à moyen terme. Le soutien à la prise d'autonomie a réduit le handicap auditif à court et moyen terme (deux études, 87 participants ; différence moyenne (DM) -12,80, intervalle de confiance (IC) à 95% de -11 à -2,48 (échelle de 0 à 100)) et augmenté l'utilisation de stratégies de communication verbale à court et moyen terme (une étude, 52 participants ; DM 0,72, IC à 95% de 0,21 à 1,23 (échelle de 0 à 5)). La signification clinique de ces résultats statistiques est incertaine, mais il est probable que les résultats étaient cliniquement significatifs pour certains participants, mais pas pour tous. Notre confiance dans la qualité de ces preuves était très faible. Aucune étude du soutien à la prise d'autonomie ne rapporte de résultats à long terme.

Interventions sur la conception des systèmes de prestation

Ces interventions n'ont affecté significativement ni l'observance ni les heures quotidiennes d'utilisation des aides auditives, à court et moyen terme, ni les effets indésirables à long terme. Nous n'avons trouvé aucune étude examinant l'effet de ces interventions sur la qualité de vie. Il n'y a aucune preuve d'un effet statistiquement ou cliniquement significatif sur le handicap, le bénéfice de l'aide auditive ou l'utilisation de stratégies de communication verbale à court et moyen terme. Notre confiance dans la qualité de ces preuves était faible ou très faible. Les résultats à long terme ont rarement été mesurés.

Interventions combinées de soutien à la prise d'autonomie et sur la conception du système de prestation

Nous n'avons trouvé aucune étude examinant l'effet sur l'observance ou les effets indésirables d'interventions complexes combinant des composantes de soutien à la prise d'autonomie et de modification de la conception du système de prestation. Il n'y a aucune preuve d'un effet statistiquement ou cliniquement significatif sur les heures quotidiennes d'utilisation de l'aide auditive à long terme ou à court et moyen terme. De même, il n'y a aucune preuve d'un effet sur la qualité de vie à long terme ou à court et moyen terme. Ces interventions combinées ont réduit le handicap auditif à court et moyen terme (13 études, 485 participants, différence moyenne standardisée (DMS) -0,27, IC à 95 % de -0,49 à -0,06). On a donc une taille d'effet réduite à modérée, mais il n'existe aucune preuve d'un effet statistiquement significatif à long terme. Il existe des preuves d'un effet statistiquement mais non cliniquement significatif sur le bénéfice des aides auditives à long terme (deux études, 69 participants, DM 0,30, IC à 95 % de 0,02 à 0,58 (échelle de 1 à 5)), mais aucune preuve d'un tel effet à court et moyen terme. Il y a des preuves d'un effet statistiquement mais non cliniquement significatif sur l'utilisation de stratégies de communication verbale à court terme (quatre études, 223 participants, DM 0,45, IC à 95 % de 0,15 à 0,74 (échelle de 0 à 5)), mais pas à long terme. Notre confiance dans la qualité de ces preuves était faible ou très faible.

Nous n'avons trouvé aucune étude évaluant l'effet d'autres interventions en gestion des maladies chroniques (aide à la décision, système d'information clinique, ressources communautaires ou changements du système de santé).

Notes de traduction: 

Traduction réalisée par Cochrane France

Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.