Interventions visant à réduire la douleur lors de la stérilisation par hystéroscopie

La stérilisation des femmes à titre de contraception permanente peut être réalisée par chirurgie abdominale ou hystéroscopie. Bien que l'hystéroscopie soit une procédure moins invasive que la chirurgie abdominale, les femmes peuvent ressentir plus de douleur avec l'hystéroscopie lorsqu'elle est effectuée dans un cabinet de médecin. La crainte de la douleur peut influencer la décision d'une femme de recourir à l'hystéroscopie pour une procédure de stérilisation. Cette revue évalue l'impact des interventions visant à réduire la douleur associée à la stérilisation par hystéroscopie.

Nous avons trouvé deux études ayant comparé deux types de méthodes de réduction de la douleur (un bloc cervical et un traitement par médicaments anti-douleur injectés dans les veines, c.-à-d. par voie intraveineuse ou IV). Des taux similaires de douleur avaient été rapportés par les femmes dans le col utérin desquelles avait été injectée de la lidocaïne (un médicament qui bloque la douleur) et par celles dans le col desquelles avait été injectée de l'eau salée (placebo). Toutefois, à certains moments au cours de la procédure, les femmes qui avaient reçu de la lidocaïne avaient évalué leur douleur à un niveau plus bas que les femmes qui avaient reçu de l'eau salée. De même, les femmes qui avaient eu un traitement IV anti-douleur avaient fait état de la même douleur globale que les femmes ayant pris des médicaments analgésiques. Cependant, les femmes à traitement IV anti-douleur avaient fait état d'une moindre douleur durant la suite de la procédure.

Les deux études ne nous donnaient pas suffisamment d'information sur ce qui serait le meilleur traitement anti-douleur pour la stérilisation par hystéroscopie.

Conclusions des auteurs: 

La littérature disponible ne suffit pas pour déterminer l'analgésie ou l'anesthésie la plus appropriée à la stérilisation par hystéroscopie. En comparaison avec le bloc paracervical à solution saline normale, le bloc paracervical à lidocaïne réduit la douleur durant certaines parties de la procédure. La sédation intraveineuse avait abouti à des scores de douleur plus bas lors de l'insertion du deuxième dispositif dans les trompes. Toutefois, ni le bloc paracervical à lidocaïne ni la sédation consciente n'avaient réduit significativement les scores de douleur globaux pour la stérilisation par hystéroscopie.

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Contexte: 

La stérilisation tubaire par hystéroscopie consiste à insérer un corps étranger dans les deux trompes de Fallope. Au bout de trois mois, les trompes sont obstruées par la croissance tissulaire stimulée par l'objet inséré. La stérilisation tubaire par hystéroscopie présente des avantages sur la laparoscopie ou la mini-laparotomie, du fait notamment qu'elle permet d'éviter les incisions abdominales et qu'elle constitue une procédure commode dans un contexte de cabinet médical. La douleur, un déterminant important de l'acceptabilité de la procédure, peut être un problème lorsque la stérilisation tubaire est effectuée en cabinet.

Objectifs: 

Passer en revue tous les essais contrôlés randomisés ayant évalué des interventions pour diminuer la douleur durant la stérilisation tubaire par hystéroscopie.

Stratégie de recherche documentaire: 

De janvier à mars 2011, nous avons effectué une recherche dans les bases de données informatisées de MEDLINE, POPLINE, CENTRAL, EMBASE, LILACS et CINAHL pour trouver des essais pertinents. Nous avons recherché des essais en cours via Clinicaltrials.gov. Nous avons également passé au crible les références bibliographiques d'articles pertinents et écrit à des chercheurs connus pour obtenir des informations sur d'autres essais publiés ou non publiés.

Critères de sélection: 

Nous avons inclus tous les essais contrôlés randomisés ayant évalué une prise en charge de la douleur lors de la stérilisation tubaire par hystéroscopie. L'intervention pouvait avoir été comparée à une autre intervention ou à un placebo.

Recueil et analyse des données: 

Les données initiales ont été extraites par un auteur de la revue. Un second auteur de la revue a vérifié toutes les données extraites. Chaque fois que cela était possible, l'analyse a été menée avec toutes les femmes randomisées et dans les groupes d'assignation originaux. Les données ont été analysées au moyen du logiciel RevMan. La douleur avait été mesurée à l'aide d'une échelle visuelle analogique (EVA) de 10 cm ou de 100 points. Lorsque la douleur avait été mesurée à plusieurs moments au cours de la procédure, le score global de douleur a été considéré comme l'effet principal du traitement. Si cela n'avait pas été mesuré, c'est la somme de tous les scores de douleur durant la procédure qui a été considérée comme l'effet principal du traitement. Pour les variables continues, nous avons calculé la différence moyenne (DM) avec intervalle de confiance (IC) à 95 %.

Résultats principaux: 

Deux essais répondaient aux critères d'inclusion. Le nombre total de participants était de 167. Lorsqu'une EVA de 10 cm avait été utilisée pour mesurer la douleur, aucune différence significative n'avait émergé pour la douleur globale de l'ensemble de la procédure entre les femmes qui avaient reçu un bloc paracervical avec de la lidocaïne et celles qui n'avaient qu'une saline normale (différence moyenne -0,77 ; IC à 95 % -2,67 à 1,13). Aucune différence significative dans le score de douleur n'avait été notée au moment de l'injection de la solution de l'étude dans la lèvre antérieure du col de l'utérus (différence moyenne -0,6 ; IC à 95 % -1,3 à 0,1), du placement du dispositif dans les trompes (différence moyenne - 0,60 ; IC à 95 % -1,8 à 0,7) et après l'intervention (différence moyenne 0,2 ; IC à 95 % -0,8 à 1,2). Ni la durée de la procédure (différence moyenne -0,2 minutes ; IC à 95 % -2,2 à 1,8 minutes) ni le succès du placement bilatéral (RC 1,0 ; IC à 95 % 0,19 à 5,28) ne différaient significativement entre les groupes. Au cours de certaines parties de la procédure, telles que la mise en place du tenaculum (différence moyenne -2,03 ; IC à 95 % -2,88 à -1,18), l'administration du bloc paracervical (différence moyenne -1,92, IC à 95 % -2,84 à -1,00) et le passage de l'hystéroscope à travers l'orifice cervical externe (différence moyenne -2,31 ; IC à 95 % -3,30 à -1,32) et interne (différence moyenne -2,31 ; IC à 95 % -3,39 à -1,23), l'utilisation du bloc paracervical à lidocaïne engendrait des scores de douleur moins élevés.

Lorsqu'on avait utilisé une échelle de 600 points calculée en faisant la somme des scores d'EVA de 100 points de six parties différentes de la procédure, aucune différence significative n'avait émergé pour la douleur globale entre les femmes à qui on avait administré une sédation consciente par voie intraveineuse et celles qui avaient reçu un analgésique oral (différence moyenne -23,00 ; IC -62,02 à 16,02). Lorsqu'on avait utilisé une EVA de 100 points, aucune différence significative n'avait émergé au moment de l'insertion du spéculum (différence moyenne 4,0 ; IC à 95 % -4,0 à 12,0), de l'injection de lidocaïne dans le col de l'utérus (différence moyenne -1,8 ; IC à 95 % -10,0 à 6,4), de l'insertion de l'hystéroscope (différence moyenne -8,7 ; IC à 95 % -19,7 à 2,3), du placement du premier dispositif (différence moyenne -4,4 ; IC à 95 % -15,8 à 7,0) ou du retrait de l'hystéroscope (différence moyenne 0,9 ; IC à 95 % -3,9 à 5,7). Ni la durée de la procédure (différence moyenne -0,2 minutes ; IC à 95 % -2,0 à 1,6 minutes) ni le temps en zone de récupération (différence moyenne 3,6 minutes ; IC à 95 % -11,3 à 18,5 minutes) ne différaient entre les groupes. Toutefois, les femmes à qui on avait administré une sédation intraveineuse consciente avaient obtenu de plus bas scores de douleur au moment de l'insertion du second dispositif dans les trompes que les femmes qui avaient reçu un analgésique oral (différence moyenne -12,60 ; IC -23,98 à -1,22).

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.