L'utilisation de l'anticorps monoclonal rituximab chez les patients atteints de sclérose en plaques récurrente-rémittente (SEP-RR)

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Des études récentes ont montré qu'une classe de globules blancs (lymphocytes B) peut être impliquée dans la pathologie de la SEP. Cette caractéristique a conduit à un regain d'intérêt pour les thérapies cherchant à contrôler l'activité des cellules B. Le rituximab appartient à la classe des anticorps monoclonaux et il est capable de diminuer le nombre de lymphocytes B dans le liquide céphalo-rachidien. Les auteurs de cette revue ont évalué l'efficacité et l'innocuité du rituximab chez les patients atteints de SEP-RR, en tenant compte du nombre de rechutes, de l'évolution de la perte de capacités fonctionnelles et du nombre de lésions détectées par IRM dans le cerveau. De toute la littérature pertinente, une seule étude répondait aux critères de qualité méthodologique pour inclusion. Elle avait évalué le rituximab par rapport à un placebo chez 104 patients adultes ayant subi au moins une rechute au cours de l'année précédente.

Les auteurs n'ont pas trouvé de preuve convaincante permettant de valider le rituximab comme traitement efficace pour la SEP-RR, en raison du petit nombre de participants et du suivi à court terme. En ce qui concerne la sécurité, les patients ont fait état d'événements indésirables associés à la perfusion dans les 24 heures suivant la première perfusion, tels que : maux de tête, maux de dos, dépression, douleurs dans les membres, douleurs générales, sensations de chaleur, prurit et éruptions cutanées.

Les bénéfices potentiels du rituximab dans le traitement de la SEP-RR doivent être encore évalués dans des études à grande échelle vérifiant la sécurité à long terme.

Conclusions des auteurs: 

Nous ne sommes pas en mesure de donner des recommandations claires pour l'utilisation du rituximab dans la thérapie de la SEP-RR. Les effets bénéfiques du rituximab pour la SEP-RR restent peu concluants en raison du biais d'attrition élevé, du faible nombre de participants et du suivi de courte durée. Toutefois, le traitement à court terme avec un seul cure de rituximab s'est avéré sûr pour la plupart des patients atteints de SEP-RR. Les avantages potentiels du rituximab dans le traitement de la SEP-RR doivent être évalués dans des études à grande échelle avec vérification de la sécurité à long terme. Les recherches futures devraient prendre en compte la progression du handicap et la qualité de vie..

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Contexte: 

Plus de 80 % des personnes atteintes de sclérose en plaques (SEP) sont soumises à une évolution récurrente-rémittente de la maladie. Environ dix ans après l'apparition de la maladie, on estime que 50 % des personnes atteintes de SEP récurrente-rémittente (SEP-RR) passent à la SEP progressive secondaire. La qualité de vie est considérablement altérée dès le début de la SEP-RR. L'augmentation des coûts est associée à la survenue de rechutes et à l'aggravation de la maladie. Les interventions pharmaceutiques visant à retarder la progression de la maladie peuvent aider à réduire la charge économique de la SEP. Il a été montré que les lymphocytes B étaient impliqués dans la pathophysiologie de la SEP et que le rituximab cible ces cellules B via un complément et une cytotoxicité dépendante des anticorps. Des essais cliniques en cours sont en train d'évaluer le rôle du rituximab comme thérapie ciblant les cellules B dans le traitement de la SEP-RR.

Objectifs: 

Évaluer l'efficacité et la tolérance du rituximab, seul ou en tant qu'adjuvant, en comparaison avec un placebo ou avec d'autres traitements pour la SEP-RR.

Stratégie de recherche documentaire: 

Le coordinateur de recherche d'études a passé au crible le registre spécialisé du groupe Cochrane sur la sclérose en plaques (3 mars 2011). Nous avons examiné les bibliographies des essais identifiés et recherché manuellement dans les rapports (de 2004 à mai 2011) des associations de neurologie et des Sociétés de SEP en Europe et en Amérique. Nous avons également communiqué avec des chercheurs ayant participé à des essais sur le rituximab et nous avons contacté Genentech, BiogenIdec et Roche.

Critères de sélection: 

Tout essai clinique randomisé et contrôlé en bras parallèles et double aveugle, avec une longueur de suivi ≥ un an, évaluant le rituximab, seul ou en complément d'autres thérapies, en comparaison avec un placebo ou avec tout autre traitement pour les patients atteints de SEP-RR, sans restriction en rapport avec la posologie, la fréquence d'administration et la durée du traitement. Les titres et les résumés des références trouvées par la recherche documentaire ont été passés au crible de manière indépendante par deux auteurs pour inclusion/exclusion. Tout différend relatif à l'inclusion était résolu par la discussion, ou par le renvoi à un troisième expert si nécessaire

Recueil et analyse des données: 

Deux auteurs de la revue ont indépendamment évalué la qualité des essais et extrait les données. Les désaccords ont été discutés et résolus par consensus entre les auteurs de la revue. Certains chercheurs principaux des études incluses ont été contactés pour obtenir des données supplémentaires ou une confirmation.

Résultats principaux: 

Un essai impliquant 104 patients adultes atteints de SEP-RR ayant un score d'entrée ≤ 5,0 EDSS et ayant subi au moins une rechute au cours de l'année précédente a été inclus. Cet essai avait évalué le rituximab seul versus placebo, avec un seul cours de rituximab (les jours 1 et 15). Les patients traités avaient un taux de rechute plus bas à 24 semaines, mais pas à 48 semaines. Les données de l'IRM étaient disponibles seulement à 24 semaines. Un biais d'attrition significatif a été trouvé à 48 semaines (40,0 % dans le groupe placebo et 15,9 % dans le groupe rituximab). Des événements indésirables d'intensité légère à modérée associés à la perfusion se sont produits dans le groupe rituximab, dans les 24 heures suivant la première perfusion de rituximab.

Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.