Gestion des femmes enceintes qui sont à la limite du diabète gestationnel

Le diabète gestationnel (DG) est généralement défini comme un degré quelconque d'intolérance au glucose ou un niveau élevé de glucose sanguin (hyperglycémie) qui est observé pour la première fois durant une grossesse. Même si cela n'est pas immédiatement évident, il est possible de définir des valeurs seuil étiquetées comme anormales. Il n'est pas clair à partir de quand il convient d'entamer un traitement visant à normaliser la glycémie, car il semble exister une relation continue entre l'augmentation de l'hyperglycémie et les conséquences néfastes sur le pronostic de grossesse. La pré-éclampsie chez la mère, le poids de naissance supérieur à 4 000 g (macrosomie), le traumatisme de naissance du bébé gros pour son âge gestationnel (GAG) et le risque futur d'obésité et de diabète chez la mère et le bébé sont tous associés à l'hyperglycémie pendant la grossesse. La gestion intensive impliquant des interventions sur le mode de vie et la surveillance métabolique des femmes souffrant d'un DG s'est avérée bénéfique pour les femmes et leurs bébés.

Cette revue a permis de constater que le conseil diététique et la surveillance du taux de glycémie chez les femmes se trouvant à la limite du DG ont contribué à réduire le nombre de bébés macrosomes et GAG. Un seul essai a trouvé que les interventions conduisaient à plus d'inductions de travail. Les interventions n'avaient pas augmenté le risque de césarienne, d'accouchement vaginal opératoire ou de prise de poids durant la grossesse. Ces conclusions étaient basées sur quatre petits essais contrôlés randomisés (soit 543 femmes). Les risques de biais des essais étaient modérés à élevés et nous n'avons inclus dans nos analyses que les données de 521 femmes et de leurs bébés. Tant que l'on ne disposera pas de résultats supplémentaires provenant de vastes essais randomisés et bien conçus, les données seront insuffisantes pour formuler des recommandations concluantes concernant la gestion des femmes enceintes ayant un taux de glycémie élevé qui ne remplit pas les critères de diagnostic du DG (ou du diabète de type 2).

Conclusions des auteurs: 

Cette revue a constaté que des interventions comme les conseils diététiques et la surveillance de la glycémie, chez les femmes ayant une hyperglycémie de grossesse qui ne répond pas aux critères de diagnostic du DG et du DT2, ont contribué à réduire le nombre de bébés macrosomes et GAG sans augmenter les taux de césarienne et d'accouchement vaginal opératoire. Il est important de noter que les résultats de cette revue sont basés sur quatre petits essais randomisés ayant un risque modéré à élevé de biais et ne comportant pas un suivi des conséquences pour les femmes et leurs bébés.

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Contexte: 

Même si elle ne remplit pas les critères de diagnostic du diabète gestationnel (DG), l'hyperglycémie de grossesse affecte chaque année une proportion importante de femmes enceintes. Elle est associée à un éventail de conséquences néfastes sur la grossesse. Bien que la gestion intensive des femmes souffrant d'un DG se soit avérée bénéfique pour les femmes et leurs bébés, on sait peu de choses sur les effets d'un traitement des femmes atteintes d'hyperglycémie mais ne répondant pas aux critères de diagnostic du DG et du diabète de type 2 (DT2).

Objectifs: 

Évaluer les effets de différents types de stratégies de gestion des femmes enceintes ayant une hyperglycémie qui ne répond pas aux critères de diagnostic du DG et du DT2 (appelée dans cette revue DG limite).

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons effectué une recherche dans le registre d’essais cliniques du groupe Cochrane sur la grossesse et l’accouchement (30 septembre 2011).

Critères de sélection: 

Des essais randomisés ou randomisés en grappes comparant différentes stratégies de gestion des femmes avec DG limite.

Recueil et analyse des données: 

Deux auteurs ont, de manière indépendante, évalué l'éligibilité des études, extrait les données et évalué les risques de biais des études incluses. L’exactitude des données a été vérifiée.

Résultats principaux: 

Nous avons inclus quatre essais portant sur 543 femmes et leurs bébés (mais seules les données de 521 femmes et de leurs bébés sont incluses dans nos analyses). Trois des quatre études incluses avaient un risque modéré à élevé de biais et une étude avait un risque de biais faible à modéré. Les bébés nés de femmes dont le DG limite était géré (en général par des conseils diététiques et une surveillance métabolique) étaient moins susceptibles d'être macrosomes (poids à la naissance supérieur à 4 000 g) (trois essais ; 438 bébés ; risque relatif (RR) 0,38 ; intervalle de confiance (IC) à 95 % 0,19 à 0,74) ou gros pour leur âge gestationnel (GAG) (trois essais, 438 nourrissons ; RR 0,37 ; IC à 95 % 0,20 à 0,66) que ceux nés de femmes du groupe des soins de routine. Il n'y avait pas de différences significatives entre le deux groupes dans les taux de césarienne (trois essais, 509 femmes ; RR = 0,93 ; IC à 95 % 0,68 à 1,27) et d'accouchement vaginal opératoire (un essai, 83 femmes ; RR 1,37 ; IC à 95 % 0,20 à 9,27).

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.