Les patients admis dans un centre de soins palliatifs sont souvent anémiées, mais seule une petite minorité bénéficie d'une transfusion sanguine. Deux des principaux symptômes de l'anémie sont la fatigue et l'essoufflement. Cette revue visait à déterminer si la transfusion sanguine est un traitement utile pour les patients atteints de cancer avancé qui sont anémiés. Nous n'avons identifié que 12 études pertinentes, toutes de faible qualité. Elles indiquaient qu'il y avait amélioration de la fatigue et de l'essoufflement immédiatement après la transfusion, mais que cela commençait à décliner après une période de deux semaines. Parmi ceux ayant reçu une transfusion, entre 31 % et 70 % en tiraient un bénéfice transitoire qui durait environ deux semaines.
Des études de meilleure qualité sont nécessaires pour déterminer l'efficacité de la transfusion sanguine en fin de vie et, en particulier, pour détecter quels patients sont les plus susceptibles de répondre et quels sont ceux qui ne le sont pas, ainsi que la durée de la réponse. Les éventuels préjudices de la transfusion sanguine en fin de vie (indiqués par une mortalité élevée sous 14 jours) doivent être distingués de la transfusion inappropriée chez les patients qui sont en train de mourir d'un cancer avancé.
L'anémie survient chez 68 % à 77 % des patients atteints de cancer avancé, cependant, seule une minorité des patients admis dans un centre de soins palliatifs reçoivent une transfusion sanguine. On ne connait pas le bénéfice de la transfusion sanguine dans les cas de cancer avancé, ni qui serait le plus susceptible de bien y répondre et pendant combien de temps. Par conséquent, nous avons mené une revue systématique pour évaluer l'utilisation de la transfusion sanguine dans les cas de cancer avancé.
Synthétiser les données cliniques existantes et faire le point sur nos lacunes concernant les transfusions sanguines pour le traitement de l'anémie chez les patients atteints de cancer avancé.
Nous avons effectué des recherches en novembre 2011 dans MEDLINE, EMBASE, CINAHL, Web of Science, ZETOC et CENTRAL. En outre, nous avons vérifié et passé au crible les bibliographies de toutes les études et de tous les rapports pertinents. Nous avons contacté des chercheurs connus pour leur travail dans ce domaine afin d'obtenir des données non publiées ou des connaissances de la littérature grise.
Des essais contrôlés randomisés (ECR), des études avant-après et des études de séries temporelles interrompues (STI) sur adultes et enfants, ayant rendu compte des résultats obtenus par des transfusions sanguines dans les cas de cancer avancé.
Deux auteurs indépendants (NP et AH) ont extrait les données et noté la qualité des études. Les données étaient insuffisantes pour mener à bien une analyse.
Aucun ECR n'a été trouvé. Nous avons identifié 12 études avant-après qui comprenaient 653 participants et montraient un taux de réponse subjectif compris entre 31 % et 70 %. Cinq études avaient spécifiquement évalué la réponse au moyen d'un éventail d'échelles de fatigue qui indiquaient une réponse tout de suite après la transfusion, mais celle-ci commençait à décliner 14 jours plus tard. Des résultats similaires ont été trouvés pour l'essoufflement. La survie globale allait de deux à 293 jours, mais une proportion importante de participants (entre 23 % et 35 %) sont décédés dans les deux semaines suivant la transfusion.