L'éjaculation précoce est un trouble sexuel fréquent. Elle se caractérise par une éjaculation qui se produit toujours ou presque toujours avant la pénétration vaginale ou dans la minute suivante. Elle se caractérise également par l'incapacité à retarder l'éjaculation pour toutes ou presque toutes les pénétrations vaginales et ses conséquences personnelles sont la détresse, la gêne, la frustration et/ou l'évitement de toute intimité sexuelle. Bien que la majorité des patients souffrant d'EP présentent des troubles psychologiques, comme cause ou conséquence, les recherches sur les effets des approches psychologiques contre l'EP restent indéterminées. Les rapports de réussite initiaux (97,8 %) de Masters et Johnson n'ont pas été répliqués. La présente revue a évalué l'efficacité des interventions psychosociales contre l'EP et a identifié quatre essais impliquant 253 patients souffrant d'EP. Dans l'ensemble, les preuves sont incohérentes et peu probantes quant à l'efficacité des interventions psychologiques pour le traitement de l'éjaculation précoce.
Dans l'ensemble, les preuves concernant l'efficacité des interventions psychologiques pour le traitement de l'éjaculation précoce sont peu probantes et pas pertinentes. Trois des quatre études contrôlées randomisées incluses concernant la psychothérapie contre l'EP rendaient compte de notre critère de jugement principal (amélioration de l'IELT) et la majorité d'entre elles disposaient d'un échantillon de petite taille. Les rapports de réussite initiaux (97,8 %) de Masters et Johnson n'ont pas pu être répliqués. Une étude a identifié une amélioration significative, depuis l'inclusion, de la durée des rapports sexuels, de la satisfaction sexuelle et de la fonction sexuelle grâce à un nouveau traitement par sexologie fonctionnelle et à une thérapie comportementale par rapport à une liste d'attente. Une étude a montré que la chlorpromazine et la TC combinées étaient plus efficaces que la chlorpromazine seule. Des essais randomisés avec des échantillons de groupes plus grands restent nécessaires pour confirmer ou réfuter les preuves actuellement disponibles concernant les interventions psychologiques pour le traitement de l'EP.
L'éjaculation précoce (EP) est un trouble sexuel très fréquent chez les patients, dont les estimations de prévalence varient de 3 % à 20 %. Bien que la majorité des patients souffrant d'EP présentent des troubles psychologiques, comme cause ou conséquence, les recherches sur les effets des approches psychologiques contre l'EP n'ont généralement pas été contrôlées ou randomisées et sont insuffisantes en matière de suivi à long terme.
Évaluer l'efficacité des interventions psychosociales contre l'EP.
Examiner toute différence d'efficacité entre les différents types de traitements psychosociaux contre l'EP.
Comparer les interventions psychosociales consistant en un traitement pharmacologique et en un traitement pharmacologique associé à un traitement psychosocial contre l'EP.
Des essais ont fait l'objet de recherches dans des bases de données informatiques générales et spécialisées, comme : MEDLINE by PubMed (de 1966 à 2010) ; PsycINFO (de 1974 à 2010) ; EMBASE (de 1980 à 2010) ; LILACS (de 1982 à 2010) ; le registre Cochrane des essais contrôlés (Cochrane Library, 2010), mais aussi en consultant les bibliographies et en contactant les fabricants et les chercheurs.
Des essais contrôlés randomisés et quasi randomisés comparant des interventions psychosociales à différentes interventions psychosociales, à des interventions pharmacologiques, à une liste d'attente ou à l'absence de traitement contre l'EP.
Au moins deux relecteurs indépendants ont extraits des informations concernant les patients, les interventions et les résultats à l'aide d'un formulaire standard. Le critère de jugement principal permettant de comparer les effets des interventions psychosociales à une liste d'attente et à des médicaments standard était une amélioration de l'IELT (Intravaginal Ejaculation Latency Time) (c'est-à-dire, le temps écoulé entre la pénétration vaginale et l'éjaculation). Le critère de jugement secondaire était une modification des questionnaires validés concernant l'EP.
Dans une étude (De Carufel 2006), une thérapie comportementale (TC) était significativement plus efficace qu'une liste d'attente concernant la durée des rapports sexuels (DM (différence moyenne) 407,90 secondes, IC à 95 % 302,42 à 513,38) et la satisfaction sexuelle des couples (DM - 26,10, IC - 50,48 à - 1,72). La TC était aussi significativement plus efficace grâce à un nouveau traitement par sexologie fonctionnelle (SF) (DM 412,00 secondes, IC à 95 % 305,88 à 518,12), avec une modification à long terme de la perception subjective de la durée des rapports sexuels (femmes : DM 2,88, IC à 95 % 2,06 à 3,70 ; hommes : DM 2,52, IC 1,65 à 3,39) et de la satisfaction sexuelle des couples (DM - 25,10, IC à 95 % - 47,95 à - 2,25) par rapport à une liste d'attente.
Une étude (Li 2006) montrait que la combinaison de la chlorpromazine et d'une TC était plus efficace que la chlorpromazine seule dans l'IELT (DM 1,11, IC à 95 % 0,82 à 1,40), l'échelle SAS (Self-rating Anxiety Scale) (DM - 8,72, IC à 95 % - 11,09 à - 6,35) et certaines questions du CIPE (Chinese Index Premature Ejaculation) (« anxiété dans l'activité sexuelle », « satisfaction du partenaire sexuel », « satisfaction sexuelle du patient », « contrôle du réflexe éjaculatoire » et « temps de latence éjaculatoire ») (« Analysis 1.2 »).
Une étude (Yuan 2008) montrait que le citalopram améliorait de façon significative l'IELT (RR (risque relatif) 0,52, IC à 95 % 0,34 à 0,78) et le nombre de couples satisfaits de leur vie sexuelle après le traitement (RR 0,60, IC 95 % 0,39 à 0,93) par rapport à une TC.
Dans la dernière étude (Abdel-Hamid 2001), 31 patients ont reçu 1 des 4 médicaments administrés sur une base de 35 heures en fonction de leurs besoins avant un coït anticipé (clomipramine, sertraline, paroxétine, sildénafil) ou ont reçu comme consigne d'utiliser la technique de pause-compression. Cette étude se composait de cinq périodes de traitement d'une durée de quatre semaines, séparées par des périodes de wash out de deux semaines. Le score de l'anxiété et le délai de latence jusqu'à l'éjaculation étaient mesurés avant le traitement, après chaque traitement et pendant les périodes de wash out. Les scores de satisfaction sexuelle étaient mesurés après chaque traitement. Toutefois, les données disponibles dans les articles étaient insuffisantes pour être incluses et la base de données associée n'était plus disponible, d'après l'auteur principal.