Agents biologiques contre la polyarthrite rhumatoïde : aperçu des revues Cochrane

Ce résumé d’une revue systématique Cochrane présente les connaissances actuelles issues de la recherche sur l’effet des agents biologiques sur la polyarthrite rhumatoïde (PR). 

La revue montre que chez les personnes atteintes de PR :

      -  l’abatacept, l’adalimumab, l’étanercept, l’infliximab et le rituximab améliorent probablement des signes de la polyarthrite rhumatoïde, comme le nombre d’articulations sensibles ou enflées, et d’autres résultats, comme la douleur et l’incapacité.

      -  l’anakinra améliore probablement des signes de la polyarthrite rhumatoïde, comme le nombre d’articulations sensibles ou enflées, et d’autres résultats, comme la douleur et l’incapacité (mais pas autant que les autres médicaments). 

Nous ne disposons pas d’informations précises concernant d’éventuels effets secondaires et complications. Ceci est particulièrement vrai pour les effets secondaires rares mais graves. Des effets secondaires potentiels pourraient inclure une infection grave ou une infection des voies respiratoires supérieures.Des complications rares peuvent inclure certains types de cancer. 

Qu’est-ce que la polyarthrite rhumatoïde (PR) et que sont les agents biologiques ?

Lorsque l’on est atteint de polyarthrite rhumatoïde, le système immunitaire, qui lutte normalement contre les infections, attaque la surface des articulations, qui sont alors enflammées. Cette inflammation rend les articulations chaudes, enflées, raides et douloureuses.Les petites articulations des mains et des pieds sont en général les premières touchées.Si l’inflammation continue sans traitement, elle peut arriver à endommager les articulations.Une fois que l’articulation est endommagée, elle ne peut être réparée ; traiter la polyarthrite rhumatoïde tôt est donc essentiel.

Les agents biologiques sont un groupe de médicaments qui suppriment le système immunitaire et réduisent l’inflammation au niveau des articulations.Même si lorsque l’on supprime le système immunitaire, l’organisme combat alors plus difficilement les infections, cela permet également de stabiliser un système immunitaire trop actif. En réduisant l’inflammation, l’objectif est de prévenir le dommage articulaire.

Meilleure estimation de l'effet chez les personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde prenant des agents biologiques :

ACR 50 (nombre d’articulations sensibles ou enflées et d’autres aspects évalués par le médecin ou par le patient de la polyarthrite rhumatoïde)

Parmi les personnes ayant pris de l’abatacept, 44 personnes sur 100 ont ressenti une amélioration des signes de la polyarthrite rhumatoïde, contre 21 personnes sur 100 prenant un placebo (amélioration absolue de 23%).

Parmi les personnes ayant pris de l’adalimumab, 49 personnes sur 100 ont ressenti une amélioration des signes de la polyarthrite rhumatoïde, contre 21 personnes sur 100 prenant un placebo (amélioration absolue de 28%).

Parmi les personnes ayant pris de l’anakinra, 30 personnes sur 100 ont ressenti une amélioration des signes de la polyarthrite rhumatoïde, contre 21 personnes sur 100 prenant un placebo (amélioration absolue de 9%).

Parmi les personnes ayant pris de l’étanercept, 57 personnes sur 100 ont ressenti une amélioration des signes de la polyarthrite rhumatoïde, contre 21 personnes sur 100 prenant un placebo (amélioration absolue de 36%).

Parmi les personnes ayant pris de l’infliximab, 43 personnes sur 100 ont ressenti une amélioration des signes de la polyarthrite rhumatoïde, contre 21 personnes sur 100 prenant un placebo (amélioration de 22%).

Parmi les personnes ayant pris du rituximab, 52 personnes sur 100 ont ressenti une amélioration des signes de la polyarthrite rhumatoïde, contre 9 personnes sur 100 prenant un placebo (amélioration de 31%).

Effets secondaires

Parmi les personnes ayant pris de l’adalimumab, 8 personnes sur 100 ont abandonné l’étude en raison des effets secondaires, contre 5 personnes sur 100 ayant pris un placebo (différence absolue de 3%).

Parmi les personnes ayant pris de l’anakinra, 9 personnes sur 100 ont abandonné l’étude en raison des effets secondaires, contre 5 personnes sur 100 ayant pris un placebo (différence absolue de 4%).

Parmi les personnes ayant pris de l’infliximab, 11 personnes sur 100 ont abandonné l’étude en raison des effets secondaires, contre 5 personnes sur 100 ayant pris un placebo (différence absolue de 6%).

La différence du nombre de personnes ayant abandonné l’étude en raison des effets secondaires avec l’abatacept, l’étanercept et le rituximab, par rapport aux personnes ayant pris un placebo (pilule fictive) pourrait être minime ou nulle.

Conclusions des auteurs: 

Selon des comparaisons indirectes, l’anakinra semble moins efficace que l’étanercept et l’adalimumab. L’étanercept semble avoir donné lieu à moins d’arrêts précoces dus à des événements indésirables que l’adalimumab, l’anakinra et l’infliximab. Une hétérogénéité significative des caractéristiques des populations des essais implique que ces résultats doivent être interprétés avec prudence. Ces résultats peuvent fournir des informations aux médecins et aux patients au moment de sélectionner un agent biologique pour le traitement de la PR.

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Contexte: 

Les médicaments antirhumatismaux modificateurs de la maladie (DMARD) biologiques sont très efficaces dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde (PR). Cependant des études comparatives en face à face sont nécessaires.

Objectifs: 

Comparer l’efficacité et la sécurité de l’abatacept, l’adalimumab, l’anakinra, l’étanercept, l’infliximab et du rituximab, chez des patients atteints de PR.

Résultats principaux: 

Sur les six revues systématiques Cochrane disponibles, nous avons obtenu des données de sept études sur l’abatacept, huit sur l’adalimumab, cinq sur l’anakinra, quatre sur l’étanercept, quatre sur l’infliximab et trois sur le rituximab.

Les estimations de comparaison indirecte ont montré une efficacité similaire pour le critère de jugement d’efficacité principal pour tous les agents biologiques, avec trois exceptions : L’anakinra était moins efficace que l’étanercept, avec un taux de RC (IC à 95% ; valeur P) de 0,34 (0,14, 0,81 ; P=0,015) ; et l’adalimumab était également plus efficace que l’anakinra, 2,20 (1,01, 4,75 ; P=0,046).

En termes de sécurité, l’adalimumab était plus susceptible de donner lieu à des arrêts précoces que l’étanercept, avec un taux de RC de 1,89 (1,18 à 3,04 ; P = 0,009) ; l’anakinra plus susceptible que l’étanercept, 2,05 (1,27 à 3,29 ; P = 0,003) ; et l’étanercept moins susceptible que l’infliximab, 0,37 (0,19 à 0,70 ; P = 0,002). 

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.