Acupuncture pour la céphalée de tension

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Les patients atteints de céphalée de tension souffrent d'épisodes de douleur généralement bilatérale (qui affecte les deux côté de la tête), de type oppression ou serrement, d'intensité légère à modérée, qui ne s'aggrave pas avec les activités physiques quotidiennes. Chez la plupart des patients, la céphalée de tension se produit rarement et ne justifie pas l'utilisation d'un traitement supplémentaire en dehors des calmants disponibles sans ordonnance. Chez certains patients, la céphalée de tension peut cependant se produire plusieurs jours par mois ou même tous les jours. L'acupuncture est un traitement consistant à insérer de fines aiguilles dans la peau à des points précis ; elle est originaire de Chine. L'acupuncture est utilisée dans de nombreux pays pour la prophylaxie de la céphalée de tension, c'est-à-dire pour réduire la fréquence et l'intensité de ce type de céphalées.

Nous avons identifié 11 essais étudiant l'efficacité de l'acupuncture pour la prophylaxie de la céphalée de tension. Deux essais à grande échelle étudiant l'intégration de l'acupuncture aux soins de base (qui consistent généralement à ne traiter avec des calmants que les douleurs insupportables) ont montré que les patients traités à l'acupuncture avaient moins de céphalées. 47 % des patients traités à l'acupuncture rapportaient une diminution d'au moins 50 % du nombre de jours de céphalée, contre 16 % des patients des groupes témoins. Six essais comparaient des interventions d'acupuncture réelle à des interventions d'acupuncture inadaptée ou fictive dans lesquelles les aiguilles étaient insérées à des points incorrects ou ne pénétraient pas dans la peau. Dans l'ensemble, ces essais rapportaient des effets légèrement supérieurs chez les patients faisant l'objet d'une intervention d'acupuncture réelle. 50 % des patients traités à l'acupuncture réelle rapportaient une diminution d'au moins 50 % du nombre de jours de céphalée, contre 41 % des patients des groupes traités à l'acupuncture inadaptée ou fictive. Trois des quatre essais comparant l'acupuncture à une physiothérapie, un massage ou une relaxation présentaient d'importantes lacunes méthodologiques. Leurs résultats sont difficiles à interpréter mais ils suggèrent collectivement que ces autres traitements pourraient avoir des résultats légèrement supérieurs pour certains critères d’évaluation. En conclusion, les preuves disponibles suggèrent que l'acupuncture pourrait être une option intéressante pour les patients souffrant de céphalées de tension fréquentes.

Conclusions des auteurs: 

Dans la version précédente de cette revue, les preuves favorables à l'acupuncture pour la céphalée de tension étaient considérées comme insuffisantes. Aujourd'hui, avec six essais supplémentaires, les auteurs concluent que l'acupuncture pourrait être un outil non pharmacologique utile pour les patients atteints de céphalée de tension épisodique ou chronique fréquente.

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Contexte: 

L'acupuncture est souvent utilisée pour la prophylaxie de la céphalée de tension mais son efficacité reste controversée. Cette revue (ainsi qu'une revue similaire sur « l'acupuncture pour la prophylaxie de la migraine ») est une version mise à jour d'une revue Cochrane publiée initialement dans le numéro 1, 2001 de la Bibliothèque Cochrane.

Objectifs: 

Déterminer si l'acupuncture est a) plus efficace que le traitement non prophylactique/les soins habituels seuls ; b) plus efficace que l'acupuncture fictive (placebo) ; et c) aussi efficace que d'autres interventions en termes de réduction de la fréquence des céphalées chez les patients atteints de céphalée de tension épisodique ou chronique.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons consulté le registre d'essais du groupe Cochrane sur la douleur et les soins palliatifs, CENTRAL, MEDLINE, EMBASE et le registre d'essais du groupe Cochrane du champ de la médecine complémentaire jusqu'en janvier 2008.

Critères de sélection: 

Nous avons inclus des essais randomisés avec une période d'observation post-randomisation d'au moins 8 semaines comparant les effets cliniques d'une intervention d'acupuncture par rapport à une intervention témoin (traitement de la céphalée aiguë uniquement ou soins habituels), une intervention d'acupuncture fictive ou une autre intervention chez des patients souffrant de céphalée de tension épisodique ou chronique.

Recueil et analyse des données: 

Deux évaluateurs ont vérifié l'admissibilité des études ; extrait les informations sur les patients, les interventions, les méthodes et les résultats ; et évalué le risque de biais et la qualité de l'intervention d'acupuncture. Les critères d'évaluation extraits incluaient la réponse (une réduction d'au moins 50 % de la fréquence des céphalées ; critère de jugement principal), le nombre de jours de céphalée, l'intensité de la douleur et l'utilisation d'analgésiques.

Résultats principaux: 

Onze essais portant sur 2 317 participants (médiane de 62, plage de 10 à 1 265) étaient conformes aux critères d'inclusion. Deux essais à grande échelle comparaient l'acupuncture au traitement des céphalées aiguës ou aux soins de routine uniquement. Ces deux essais rapportaient des bénéfices statistiquement et cliniquement significatifs de l'acupuncture à court terme (jusqu'à 3 mois) par rapport à l'intervention témoin pour la réponse, le nombre de jours de céphalées et l'intensité de la douleur. Les effets à long terme (au-delà de 3 mois) n'étaient pas étudiés. Six essais comparaient l'acupuncture à une intervention d'acupuncture fictive et cinq essais sur six apportaient des données permettant une méta-analyse. De petits bénéfices statistiquement significatifs de l'acupuncture par rapport à l'acupuncture fictive étaient rapportés pour la réponse ainsi que plusieurs autres mesures de résultats. Trois des quatre essais comparant l'acupuncture à la physiothérapie, au massage ou à la relaxation présentaient d'importantes lacunes méthodologiques ou de notification. Leurs résultats sont difficiles à interpréter mais ils suggèrent collectivement que les groupes témoins obtenaient des résultats légèrement supérieurs pour certains critères d’évaluation.

Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.