Interventions psychosociales et psychologiques pour traiter la dépression prénatale

Il n'existe pas assez de preuves permettant d'affirmer que les interventions non médicamenteuses sont efficaces dans le traitement de la dépression prénatale.

Bien que pour de nombreuses femmes la grossesse fût jadis perçue comme une période de bien-être émotionnel, environ 12 % des femmes souffrent de dépression prénatale. D'après des études, les femmes à faibles revenus et sans soutien social, qui souffrent d'un stress significatif ou sont confrontées à des événements négatifs dans la vie, et qui ont des relations médiocres sont susceptibles de présenter un risque plus élevé de développer une dépression prénatale.
Hélas, la survenue d'une dépression au cours de la grossesse est liée à des comportements médiocres d'auto-soins maternels, qui peuvent influer sur la santé du bébé. De plus, ces femmes présentent un risque significatif de développer une dépression postpartum. De nombreuses femmes refusent de prendre des médicaments pendant leur grossesse, mais sont souvent intéressées par les interventions psychosociales et psychologiques comme autre forme de traitement. Cette revue n'a mis en évidence qu'un seul essai, incluant 50 femmes américaines, sur l'évaluation de la psychothérapie interpersonnelle destinée à traiter la dépression prénatale. Cependant, cet essai n'a pas fourni suffisamment de preuves pour déterminer si les thérapies psychologiques permettent de traiter efficacement la dépression prénatale. Des recherches supplémentaires sont nécessaires.

Conclusions des auteurs: 

Les preuves ne sont pas assez concluantes pour pouvoir établir des recommandations relatives à la psychothérapie interpersonnelle pour traiter la dépression prénatale. Le seul essai qui a été inclus était trop petit, avec un échantillon non généralisable, pour faire des recommandations.

[Remarque : Les 12 références dans la section de classification en attente de la revue pourraient modifier les conclusions de la revue après avoir été évaluées.]

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Contexte: 

Bien que la grossesse fût jadis perçue comme une période de bien-être émotionnel pour de nombreuses femmes, conférant la « protection » aux troubles psychiatriques, une méta-analyse effectuée récemment sur 21 études indique que le taux de prévalence moyen de la dépression pendant la période prénatale est de 10,7 %, allant de 7,4 % au cours du premier trimestre à un maximum de 12,8 % pendant le deuxième trimestre. En raison des préférences de traitement maternelles et des inquiétudes éventuelles à propos des résultats relatifs à la santé du fœtus et de l'enfant, il faut proposer des options de traitement non pharmacologique.

Objectifs: 

L'objectif principal de cette revue consistait à évaluer les effets, sur les mères et leurs familles, des interventions psychosociales et psychologiques par rapport aux soins prénataux prodigués habituellement lors du traitement de la dépression prénatale.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons effectué des recherches dans le registre des essais du groupe Cochrane sur la grossesse et la naissance (septembre 2006), les registres d'essais du groupe Cochrane sur la dépression, l'anxiété et la névrose (études CCDANCTR et références CCDANCTR) (juillet 2006), le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL) (The Cochrane Library 2006, numéro 3), MEDLINE (de 1966 à juillet 2006), EMBASE (de 1980 à juillet 2006) et CINAHL (de 1982 à juillet 2006). Nous avons également passé au crible les références bibliographiques secondaires et contacté des experts du domaine afin d'identifier d'autres essais publiés ou non.

Nous avons mis à jour, le 31 mars 2010, les recherches du registre d'essais cliniques du groupe Cochrane sur la grossesse et la naissance et avons ajouté les résultats à la section de classification en attente.

Critères de sélection: 

Tous les essais contrôlés randomisés publiés, non publiés et en cours sur les interventions préventives psychosociales et psychologiques dont l'objectif principal ou secondaire est de traiter la dépression prénatale ont été inclus. En revanche, on a exclu les essais quasi-randomisés (par exemple, ceux randomisés par date d'accouchement ou par numéros d'enregistrements impair versus pair) de l'analyse.

Recueil et analyse des données: 

Tous les auteurs de la revue ont participé à l'évaluation de la qualité méthodologique et à l'extraction des données. Les résultats sont présentés au moyen du risque relatif pour les données catégorielles et de la différence moyenne pondérée pour les données continues.

Résultats principaux: 

Un essai américain a été inclus dans cette revue. Il portait sur 38 femmes se rendant en consultations externes prénatales qui ont répondu aux critères du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux IV pour dépression majeure. La psychothérapie interpersonnelle, comparée à un programme éducatif des parents, a été associée à une diminution du risque de symptomatologie dépressive survenant immédiatement après le traitement à l'aide de l'échelle d'Impression Clinique Globale (un essai, n = 38, risque relatif (RR) 0,46, intervalle de confiance (IC) à 95 % 0,26 à 0,83) et l'échelle de dépression de Hamilton (un essai, n = 38, RR 0,82, IC à 95 % 0,65 à 1,03).

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.