Comparaison de différentes durées d'un même traitement antibiotique dans la pneumonie extrahospitalière non sévère chez l'enfant de moins de cinq ans

La pneumonie est une cause majeure de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans. Le traitement de la pneumonie exige le recours à un antibiotique efficace, à des doses adéquates et pour une durée appropriée. Dans la plupart des cas, le traitement dure de 7 à 14 jours, mais cette durée n'est basée sur aucune donnée empirique. Si elle était efficace, une durée de traitement plus courte serait bénéfique dans des environnements à faibles ressources, et permettrait également d'améliorer l'observance du traitement et de réduire la résistance aux antibiotiques et les effets indésirables. Cette revue de quatre études portant sur 6 177 enfants a observé qu'une antibiothérapie de courte durée (trois jours) était aussi efficace qu'un traitement plus long (cinq jours) dans la pneumonie non sévère. Nous avons également observé que différentes durées de traitement à l'amoxicilline ou au cotrimoxazole entraînaient des résultats similaires en termes de guérison clinique, d'échec du traitement et de taux de rechute.

Conclusions des auteurs: 

Les preuves identifiées dans cette revue suggèrent qu'une antibiothérapie de courte durée (trois jours) est aussi efficace qu'un traitement plus long (cinq jours) dans la PEH non sévère chez les enfants de moins de cinq ans. Néanmoins, d'autres ECR bien planifiés sont nécessaires afin de confirmer les résultats de cette revue.

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Contexte: 

La pneumonie est la première cause de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans. Le traitement de la pneumonie exige le recours à un antibiotique efficace, à des doses adéquates et pour une durée appropriée. La durée de traitement recommandée est comprise entre 7 et 14 jours, mais cette durée n'est basée sur aucune donnée empirique. Une durée de traitement plus courte, si elle s'avérait efficace, pourrait être particulièrement bénéfique dans des environnements à faibles ressources où le risque de décès est élevé, où les médicaments et les soins de santé sont difficiles d'accès et ou les budgets de santé sont limités.

Objectifs: 

Évaluer l'efficacité d'un traitement de courte durée versus de longue durée avec un même antibiotique dans la pneumonie extrahospitalière (PEH) non sévère chez des enfants âgés de 2 à 59 mois.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons consulté le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL) (Bibliothèque Cochrane 2010, numéro 3), qui contient le registre spécialisé du groupe Cochrane sur les infections respiratoires aiguës et la base des résumés des revues systématiques hors Cochrane, ainsi que MEDLINE (OVID) (de janvier 1966 à la 4ème semaine d'août 2010), EMBASE (Embase.com) (1974 à août 2010) et LILACS (1982 à août 2010).

Critères de sélection: 

Tous les essais contrôlés randomisés (ECR) évaluant l'efficacité d'un traitement de courte durée versus de longue durée avec un même antibiotique dans la PEH non sévère chez l'enfant.

Recueil et analyse des données: 

Deux auteurs ont indépendamment évalué la qualité des essais et extrait les données.

Résultats principaux: 

Quatre études (6177 enfants) ont été incluses. L'analyse d'un traitement de trois jours versus cinq jours avec le même antibiotique dans la PEH non sévère chez l'enfant révélait des différences non significatives en termes de taux de guérison clinique en fin de traitement (risque relatif (RR) de 0,99 ; intervalle de confiance (IC) à 95 %, entre 0,97 et 1,01), échec du traitement en fin de traitement (RR de 1,07 ; IC à 95 %, entre 0,92 et 1,25), et taux de rechute sept jours après la guérison clinique (RR de 1,09 ; IC à 95 %, entre 0,84 et 1,42), et aucune hétérogénéité des résultats n'était observée. L'analyse en sous groupe évaluant l'impact de différents antibiotiques révélait des différences non significatives concernant ces critères de jugement avec différentes durées de traitement.

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.