Pimecrolimus topique contre l'eczéma

Cette revue d'essais cliniques visait à déterminer si le pimecrolimus topique est plus efficace que les corticostéroïdes topiques ou que le tacrolimus pour traiter l'eczéma chez les nourrissons, les enfants et les adultes en évaluant l'amélioration de l'eczéma et les événements indésirables associés aux traitements.

L'eczéma (dermatite atopique) est une maladie cutanée très courante et de longue durée due à des facteurs génétiques et environnementaux et qui se déclare souvent pendant la petite enfance et l'enfance. Des crèmes à base de corticostéroïdes sont utilisées pour traiter l'eczéma mais peut entraîner des effets secondaires indésirables comme l'amincissement de la peau. Une crème à base de pimecrolimus a été mise au point en tant qu'alternative aux corticostéroïdes topiques, mais elle est bien plus onéreuse que ces derniers. Il n'a pas non plus été clairement défini si le pimecrolimus est plus efficace ou mieux toléré que les corticostéroïdes ou un médicament similaire appelé tacrolimus.

Cette revue incluait les données de 31 essais cliniques portant sur 8 019 participants. Pour le traitement à court terme (moins de six semaines) de l'eczéma, nous avons déterminé que le pimecrolimus était plus efficace et mieux toléré que l'excipient (crème de base ne contenant pas de pimecrolimus). De même, le pimecrolimus s'est avéré plus efficace que l'excipient pour prévenir la détérioration de l'eczéma selon les données de 9 essais sur 3 091 patients. Cependant, nous avons découvert que le traitement de 3 semaines par pimecrolimus était moins efficace qu'un corticostéroïde topique modéré (acétonide de triamcinolone, données issues d'un essai sur 658 participants) et un corticostéroïde topique puissant (valérate de bétaméthasone, données issues d'un essai sur 87 participants). De plus, un traitement de 6 semaines par pimecrolimus s'est avéré moins efficace et a entraîné l'abandon de plus de participants en raison de l'inefficacité que le tacrolimus, selon 2 essais sur 639 participants.

Le pimecrolimus a obtenu un taux d'événements indésirables similaires à l'excipient, mais un taux d'abandons général plus faible. En revanche, le pimecrolimus a donné des taux d'abandon plus élevés et a entraîné davantage de brûlures cutanées que les corticostéroïdes topiques. Aucun des essais n'a rapporté de données sur des effets indésirables essentiels comme l'amincissement de la peau. Le pimecrolimus a obtenu un taux d'événements indésirables similaire au tacrolimus. Aucun événement lié au cancer n'a été rapporté dans les 31 essais cliniques.

Cette revue n'a pas trouvé de preuve en faveur de l'idée que le pimecrolimus serait plus efficace que les corticostéroïdes modérés ou puissants ou que le tacrolimus pour traiter l'eczéma. Cependant, il n'existe pas d'essais comparant le pimecrolimus et les corticostéroïdes à puissance moyenne.

Conclusions des auteurs: 

Le pimecrolimus topique est moins efficace que les corticostéroïdes modérés et puissants et que le tacrolimus à 0,1%. Le rôle thérapeutique du pimecrolimus topique est incertain en raison de l'absence de comparaisons clés avec des corticostéroïdes modérés.

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Contexte: 

Le pimecrolimus a été créé en tant qu'alternative aux corticostéroïdes topiques pour traiter l'eczéma (dermatite atopique), mais son efficacité et son innocuité par rapport aux traitements existants n'ont pas été clairement définis.

Objectifs: 

Évaluer les effets du pimecrolimus topique pour traiter l'eczéma.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons consulté le registre Cochrane spécialisé du groupe sur les troubles cutanés (jusqu'en octobre 2006), le registre Cochrane central des essais contrôlés (la librairie Cochrane numéro3, 2006), MEDLINE (de 2003 à octobre 2006) et EMBASE (de 2005 à octobre 2006). Nous avons également pris contact avec des investigateurs et des fabricants dans ce domaine.

Critères de sélection: 

Essais contrôlés randomisés sur le pimecrolimus topique à 1,0% utilisé deux fois par jour par rapport à d'autres comparateurs topiques pour traiter l'eczéma.

Recueil et analyse des données: 

Deux auteurs ont examiné indépendamment l'admissibilité de chaque étude identifiée et extrait les données d'efficacité, de tolérabilité et d'innocuité. Un modèle à effets aléatoires a été utilisé pour estimer les rapports de risque (RR) combinés et les intervalles de confiance de 95% (IC à 95%).

Résultats principaux: 

Nous avons inclus 31 essais (8 019 participants) dans l'analyse. Dans les essais à court terme (≤ 6 semaines), la crème à base de pimecrolimus s'est avérée significativement plus efficace et mieux tolérée que l'excipient (crème ne contenant pas de pimecrolimus). Dans les essais à long terme (≥ 6 mois), le pimecrolimus s'est avéré significativement plus efficace que l'excipient pour prévenir les crises (9 essais, 3 091 participants, RR 1,47, IC à 95% entre 1,32 et 1,64 à six mois) et améliorer la qualité de vie.

Le pimecrolimus s'est avéré significativement moins efficace que deux corticostéroïdes topiques, c.-à-d. l'acétonide de triamcinolone à 0,1% pour l'évaluation globale des investigateurs (1 essai, 658 participants, RR 0,75, IC à 95% entre 0,67 et 0,83) et le valérate de bétaméthasone à 0,1% pour l'évaluation globale des participants (1 essai, 87 participants, RR 0,61, IC à 95% entre 0,45 et 0,81) à trois semaines. Le pimecrolimus a également été associé à un nombre significativement plus élevé d'arrêts précoces et de brûlures cutanées. Aucun des essais n'a rapporté de données sur des effets indésirables essentiels comme l'amincissement de la peau.

Le pimecrolimus a été significativement moins efficace que le tacrolimus à 0,1% pour l'évaluation globale des investigateurs à 6 semaines (RR 0,58, IC à 95% entre 0,46 et 0,74) et a donné lieu à davantage d'arrêts précoces en raison de l'inefficacité (RR 2,37, IC à 95% entre 1,10 et 5,08) selon 2 essais portant sur 639 participants, mais il n'y a pas eu de différence significative en termes de proportion de participants ressentant des effets indésirables.

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.