Glucocorticoïdes pour la bronchiolite aiguë virale chez les nourrissons et les jeunes enfants de moins de deux ans

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La bronchiolite est l'infection aiguë des voies respiratoires et des poumons la plus fréquente durant les premières années de vie. Elle est provoquée par des virus, le plus courant étant le virus respiratoire syncytial. Cette maladie commence comme un rhume. Parmi ses symptômes : écoulements nasaux, fièvre légère et toux. Elle provoque par la suite une respiration rapide, difficile et souvent bruyante (par exemple, une respiration sifflante). Bien que la maladie soit souvent bénigne pour les bébés et les jeunes enfants en bonne santé, elle est dans le monde une cause importante de maladie clinique et engendre d'importants frais liés à sa prise en charge. Dans les pays à revenu élevé, les hospitalisations ont augmenté, le recours aux soins de santé est considérable. De plus, la bronchiolite peut être liée à une sibilance chez les enfants d'âge préscolaire et à l'apparition ultérieure d'asthme.

La prise en charge de la bronchiolite par les médecins varie, ce qui reflète l'absence de preuves scientifiques claires pour toute approche de traitement. Les médicaments anti-inflammatoires comme les glucocorticoïdes (par exemple, la prednisolone ou la dexaméthasone) ont été utilisés en raison des similarités apparentes entre la bronchiolite et l'asthme. Cependant, aucun avantage évident de leur utilisation n'a été démontré.

Notre revue systématique a recensé 17 études contrôlées portant sur 2596 enfants infectés, utilisant ces médicaments de façon appropriée et évaluant les résultats à court terme. En comparant les glucocorticoïdes à un placebo, aucune différence n'était constatée, que ce soit pour les admissions à l'hôpital ou la durée d'hospitalisation. Il n'existait aucun bénéfice substantiel concernant les autres critères cliniques. Ces résultats sont cohérents et susceptibles d'être applicables dans divers environnements.

Les résultats préliminaires d'une étude, de haute qualité et menée à grande échelle, indiquent que le traitement combiné de glucocorticoïdes systémiques (dexaméthasone) et de bronchodilatateurs (épinéphrine) peut significativement réduire le nombre d'admissions. Il n'y avait aucun effet indésirable pertinent à court terme différent de ceux observés avec un placebo inactif, mais l'innocuité à long terme n'était pas évaluée. D'autres recherches sont nécessaires pour confirmer l'efficacité, l'innocuité et l'applicabilité de cette approche prometteuse.

Conclusions des auteurs: 

Les preuves actuelles ne corroborent aucun effet cliniquement pertinent des glucocorticoïdes, systémiques ou inhalés, sur les admissions ou la durée d'hospitalisation. L'association dexaméthasone-épinéphrine peut réduire le nombre d'admissions pour les malades externes, mais les résultats sont préliminaires et les données sur l'innocuité sont limitées. Les recherches à venir devraient davantage évaluer l'efficacité, les effets délétères et l'applicabilité du traitement combiné.

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Contexte: 

Les revues systématiques précédentes n'ont montré aucun bénéfice évident des glucocorticoïdes pour la bronchiolite aiguë virale, mais leur utilisation reste considérable. Les essais réalisés récemment à grande échelle ont grandement contribué aux preuves actuelles et ils suggèrent de nouvelles approches thérapeutiques incluant des glucocorticoïdes.

Objectifs: 

Examiner l'efficacité et l'innocuité des glucocorticoïdes systémiques et inhalés chez les enfants souffrant d'une bronchiolite aiguë virale.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons effectué des recherches dans le registre Cochrane central des essais contrôlés (Bibliothèque Cochrane 2009, numéro 4), MEDLINE (de 1950 à novembre 2009) ; EMBASE (de 1980 à la semaine 47 de 2009) ; LILACS (de 1982 à novembre 2009) ; Scopus® (de 1823 à novembre 2009) ; et IRAN MedEx (de 1998 à novembre 2009).

Critères de sélection: 

Les essais contrôlés randomisés (ECR) comparant les glucocorticoïdes à court terme, systémiques ou inhalés, avec un placebo ou une autre intervention chez les enfants de moins de 24 mois souffrant d'une bronchiolite aiguë (premier épisode avec respiration sifflante). Nos principaux critères de jugement étaient : les admissions entre le premier et le septième jour pour les études impliquant des malades externes et la durée d'hospitalisation pour les études sur des patients hospitalisés. Les critères de jugement secondaires comprenaient les paramètres de gravité clinique, le recours aux soins de santé, la fonction pulmonaire, les symptômes, la qualité de vie et les effets délétères.

Recueil et analyse des données: 

Deux auteurs ont, de manière indépendante, extrait les données relatives aux caractéristiques des études et des participants, ainsi qu'aux interventions et aux résultats. Nous avons évalué le risque de biais et noté la force des preuves. Les résultats relatifs aux malades externes et aux patients hospitalisés ont fait l'objet de méta-analyses distinctes au moyen de modèles à effets aléatoires. Les analyses en sous groupe ont été prédéfinies, notamment l'utilisation combinée de bronchodilatateurs protocolisés.

Résultats principaux: 

17 essais portant sur 2 596 participants ont été inclus ; seuls deux essais présentaient un risque de biais global faible. La gravité au départ, les méthodes d'administration des glucocorticoïdes, les comparateurs et les résultats étaient hétérogènes. Les glucocorticoïdes ne réduisaient pas significativement les admissions de malades externes entre le premier et le septième jour par rapport au placebo (risques relatifs combinés (RR) 0,92 ; IC à 95%, entre 0,78 et 1,08; et 0,86 ; IC à 95 % entre 0,7 et 1,06, respectivement). Il n'y avait pas de bénéfice en ce qui concerne la durée d'hospitalisation pour les patients hospitalisés (différence moyenne de -0,18 jour ; IC à 95% entre -0,39 et -0,04). Les résultats non ajustés provenant d'un ECR factoriel, réalisé à grande échelle et présentant un faible risque de biais, révélaient que l'association de dexaméthasone systémique à haute dose et d'épinéphrine inhalée diminuait les admissions à partir du septième jour (risque de base d'admission 26 % ; RR 0,65, IC à 95%, entre 0,44 et 0,95 ; nombre de sujets à traiter 11, IC à 95 % entre 7 et 76), avec aucune différence en ce qui concerne les effets indésirables. Aucune des autres comparaisons ne révélait de différences pertinentes pour ce qui est des principaux critères de jugement.

Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.