Les études testant des antiparasitaires chez des personnes infectées mais non encore atteintes de la maladie de Chagas sont rares et n'apportent pas de preuves de leur efficacité en tant que traitement préventif.

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Le Trypanosoma cruzi, un parasite responsable de la maladie de Chagas, infecte environ 18 millions de personnes vivant dans toute l'Amérique latine. Environ 30 % développent une cardiopathie majeure à l'âge de 30 ou 40 ans, après des décennies d'infection latente. Aucun traitement n'est considéré comme utile pour prévenir la maladie chez les porteurs sains. Les médicaments visant à détruire les parasites pourraient présenter ce potentiel. Les évaluateurs n'ont identifié que cinq essais publiés testant ces agents chez 756 participants. Bien que la plupart de ces composés présentent une activité antiparasitaire documentée, aucune étude n'a examiné l'efficacité de ces médicaments en termes de signes ou symptômes de la maladie.

Conclusions des auteurs: 

Bien qu'il s'agisse d'un problème de santé publique de première importance, le traitement trypanocide dans l'infection chronique asymptomatique au T. cruzi n'a été testé que dans de rares ECR à petite échelle conçus pour évaluer les résultats liés aux parasites mais pas les résultats cliniques. Le potentiel du traitement trypanocide pour prévenir la maladie de Chagas chez des sujets présentant une infection chronique asymptomatique est donc prometteur mais reste à évaluer. Le traitement trypanocide, en particulier les dérivés de nitro-imidazole administrés aux enfants ou aux adultes présentant un xénodiagnostic positif, améliore les résultats liés aux parasites. L'important contraste entre le fardeau que représente la maladie de Chagas et les preuves existantes concernant sa prévention met en évidence la nécessité de tester ces agents ou d'autres plus récents dans le cadre d'ECR à plus grande échelle incluant des critères de jugement cliniques.

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Contexte: 

De précédents protocoles recommandaient de ne pas utiliser de trypanocides dans le traitement des infections chroniques asymptomatiques au Trypanosoma cruzi. Néanmoins, des essais cliniques récents rapportant des taux élevés de guérison parasitologique chez des enfants présentant une infection chronique récente au T. cruzi ont entraîné des modifications des protocoles dans certains pays. Compte tenu de l'incertitude concernant le traitement le plus efficace à cette étape de l'infection au T. cruzi, une revue systématique de la littérature a été effectuée afin de présenter une synthèse des preuves disponibles.

Objectifs: 

Évaluer les effets du traitement trypanocide dans l'infection chronique asymptomatique au T. cruzi

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons consulté le registre Cochrane des essais contrôlés (numéro 1, 2000), MEDLINE (depuis sa création jusqu'en novembre 1999), EMBASE (depuis sa création jusqu'en février 2000), LILACS (depuis sa création jusqu'en février 2000) ainsi que la Tropical Diseases Research Division de la base de données de l'OMS (depuis sa création jusqu'en février 2000). Les références bibliographiques des articles ont été examinées afin d'identifier des documents pertinents.

Critères de sélection: 

Les ECR publiés portant sur un traitement trypanocide chez des patients atteints d'une infection chronique asymptomatique au T. cruzi.

Recueil et analyse des données: 

Deux évaluateurs ont appliqué les critères d'inclusion aux articles identifiés, évalué la qualité méthodologique et extrait les données de manière indépendante. Des formulaires ont été utilisés pour recueillir les données. Les évaluateurs ont résolu les divergences par discussion ou en faisant appel à un troisième évaluateur si nécessaire.

Résultats principaux: 

Sur les 43 articles évalués, cinq ECR (population totale = 756) remplissaient les critères d'inclusion. La qualité des essais a été considérée comme faible (n = 3) ou moyenne (n = 2). Deux ECR testaient du benznidazole chez des enfants d'âge scolaire et trois testaient différents agents chez des adultes. Les rapports des cotes et leurs IC à 95 % (modèles fixes) étaient : Incidence des anomalies à l'ECG : 0,41 (0,09, 1,85) ; Séroconversion négative (avec la méthode ELISA) : 10,91 (6,07, 19,58) ; Xénodiagnostic négatif lors du suivi : 5,37 (3,34, 8,64) ; Réduction moyenne standardisée des titres d'anticorps : 0,54 (0,31, 0,84). Les dérivés de nitro-imidazole modifiaient substantiellement et significativement les résultats liés aux parasites par rapport au placebo. Les autres agents présentaient un effet marginal ou non significatif.

Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.