Prostacycline pour le traitement de l'hypertension artérielle pulmonaire chez l'adulte

La prostacycline peut avoir des effets bénéfiques à court terme chez les patients atteints d'hypertension artérielle pulmonaire (augmentation de la pression artérielle dans les poumons) mais des études plus longues sont nécessaires. L'hypertension artérielle pulmonaire se caractérise par une pression sanguine anormalement élevée dans les artères pulmonaires. Cette pathologie peut entraîner une insuffisance cardiaque et le décès du patient. Une fois le diagnostic établi, l'espérance de vie est comprise entre quelques mois et quelques années. En dehors de la greffe de poumon, les traitements actuels n'améliorent généralement pas la survie. Au cours d'une période de 8 à 12 semaines, la prostacycline améliorait la capacité d'exercice et certaines mesures du flux sanguin lorsqu'elle était administrée par voie intraveineuse ou en injection chez des patients atteints d'hypertension artérielle pulmonaire. L'administration par voie intraveineuse peut cependant entraîner des effets secondaires graves car le médicament doit être administré en continu via une pompe dans un cathéter placé dans une veine centrale. La période au cours de laquelle le médicament continue d'apporter des effets bénéfiques sans effets secondaires graves n'est pas clairement établie. La prostacycline peut également être administrée par voie orale, sous-cutanée ou au moyen d'un inhalateur. Ces modes d'administration pourraient être plus sûrs que la prostacycline intraveineuse et certaines preuves indiquent qu'ils pourraient être efficaces à court terme.

Conclusions des auteurs: 

Des preuves indiquent que la prostacycline intraveineuse en complément du traitement standard à des doses tolérables optimisées par ajustement peut conférer certains bénéfices à court terme (jusqu'à 12 semaines de traitement) en termes de capacité d'exercice, de classe fonctionnelle NYHA et d'hémodynamique cardiopulmonaire. Des preuves indiquent également que la réponse au traitement était supérieure chez les patients atteints d'une maladie grave selon la classification fonctionnelle de la NYHA.

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Contexte: 

L'hypertension artérielle pulmonaire primitive (HTAPP) est une maladie évolutive qui entraîne une insuffisance cardiaque droite. L'hypertension artérielle pulmonaire peut être idiopathique ou associée à d'autres pathologies. La prostacycline est un puissant vasodilatateur et inhibiteur de l'agrégation plaquettaire qui peut être administrée par voie orale, sous-cutanée, intraveineuse ou via nébuliseur en inhalation.

Objectifs: 

Déterminer l'efficacité de la prostacycline ou de l'un de ses analogues dans l'hypertension artérielle pulmonaire primitive idiopathique.

Stratégie de recherche documentaire: 

Des recherches électroniques ont été menées dans CENTRAL, MEDLINE et EMBASE en utilisant des termes prédéfinis. Les recherches étaient à jour en juillet 2006.

Critères de sélection: 

Deux évaluateurs ont sélectionné les essais contrôlés randomisés (ECR) portant sur des adultes atteints d'hypertension artérielle pulmonaire.

Recueil et analyse des données: 

La qualité des études a été évaluée et les données ont été extraites par deux évaluateurs de manière indépendante. Les données ont été analysées sous forme de résultats continus et dichotomiques. Dans la mesure du possible, nous avons réparti les données en sous-groupes par étiologie de l'HTAP (HTAPP, HTAP secondaire à un trouble du tissu conjonctif ou populations mixtes).

Résultats principaux: 

Neuf ECR d'une durée variable (3 jours à 52 semaines) portant sur 1 175 participants ont été inclus (classes fonctionnelles II-IV de la NYHA). Prostacycline intraveineuse versus soins habituels (quatre études)  : Une amélioration significative était observée pour la capacité d'exercice (environ 90 mètres), l'hémodynamique cardiopulmonaire et la classe fonctionnelle de la NYHA au cours d'une période de 3 jours à 12 semaines. Les effets étaient constants pour l'hypertension artérielle pulmonaire primitive et secondaire. Prostacycline orale versus placebo (deux études)  : Les données à court terme (3-6 mois) indiquaient une amélioration significative de la capacité d'exercice, mais les données d'une étude d'une durée de 52 semaines ne rapportaient aucune différence significative à 12 mois. Aucune différence significative n'était observée pour aucun autre critère de jugement. Tréprostinil sous-cutané versus placebo (deux études, 8-12 semaines) : Une étude à grande échelle rapportait une amélioration médiane significative de la capacité d'exercice d'environ 16 mètres. L'hémodynamique cardiopulmonaire et les scores de symptômes étaient favorables au tréprostinil. La douleur au point de perfusion et les arrêts prématurés pour cause d'événements indésirables étaient plus fréquents avec le tréprostinil. Prostacycline inhalée versus placebo (une étude, 12 semaines) : Une augmentation significative de la capacité d'exercice d'environ 36 mètres était observée. Les scores de symptômes et la classe fonctionnelle étaient supérieurs avec le traitement qu'avec le placebo. Les analyses en sous groupe rapportées dans les études individuelles montraient une capacité d'exercice supérieure chez les participants atteints d'HTAPP par rapport aux participants atteints d'HTAP secondaire à d'autres maladies. Les effets secondaires et événements indésirables étaient fréquents dans les études.

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