Interventions psychologiques pour les adultes asthmatiques

On pense que les interventions psychologiques pourraient aider les patients asthmatiques. Nous avons effectué une recherche systématique dans la littérature portant sur les interventions psychologiques afin d'identifier des études pertinentes examinant les effets des interventions psychologiques en tant que traitement principal des adultes asthmatiques. Compte tenu du fait que les études identifiées examinaient de nombreuses thérapies et mesuraient différents critères de jugement physiques et psychologiques, il était difficile de combiner les résultats. Des méta-analyses ont cependant pu être effectuées pour déterminer les effets de la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) sur la qualité de vie, de la rétroaction biologique sur le DEP, et de la thérapie de relaxation sur le DEP, le VEMS et l'utilisation de médicaments. Les études disponibles portaient sur un nombre très réduit de participants et leur mise en œuvre pouvait être améliorée. Des recherches supplémentaires portant sur davantage de patients et présentant un plan d'étude plus approprié sont nécessaires afin de déterminer si les interventions psychologiques sont efficaces pour améliorer les résultats cliniques des adultes asthmatiques.

Conclusions des auteurs: 

En l'absence de base factuelle adéquate, nous ne sommes pas en mesure de tirer de conclusions définitives concernant le rôle des interventions psychologiques dans l'asthme. Des essais randomisés à grande échelle bien planifiés et bien décrits sont nécessaires afin de déterminer les effets de ces techniques dans le traitement de l'asthme chez l'adulte.

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Contexte: 

De nombreux patients souffrent d'asthme et les symptômes peuvent parfois être déclenchés par des facteurs psychologiques. L'observance du traitement médical pourrait également présenter une dimension psychologique. L'objectif des interventions psychologiques est donc de réduire le poids des symptômes et d'améliorer la prise en charge de la maladie.

Objectifs: 

Évaluer l'efficacité des interventions psychologiques chez les adultes asthmatiques.

Stratégie de recherche documentaire: 

Le registre spécialisé du groupe Cochrane sur les voies respiratoires et PsycINFO ont été consultés en utilisant des termes prédéfinis jusqu'en mai 2007.

Critères de sélection: 

Les essais contrôlés randomisés publiés dans n'importe quelle langue et évaluant les effets d'une intervention psychologique par rapport à une autre forme de contrôle chez des participants adultes ont été inclus dans cette revue. Les ressources de santé étaient notre critère de jugement principal : hospitalisation, visite aux urgences et/ou visite chez un médecin généraliste.

Recueil et analyse des données: 

Deux évaluateurs ont évalué la pertinence des résumés identifiés lors des recherches électroniques et ont obtenu les études appropriées en vue d'un examen plus approfondi. Les études qui remplissaient les critères d'inclusion ont été rassemblées et les données ont été extraites.

Résultats principaux: 

Quinze études portant sur 687 participants ont été incluses dans cette revue. La qualité des études était faible et les effectifs étaient souvent limités. Certains effets combinés ont cependant été analysés. Trois études mesuraient notre critère de jugement principal mais ne rapportaient pas individuellement de différence significative entre le groupe de traitement et le groupe témoin. L'utilisation de médicaments « à la demande » diminuait dans deux études (47 patients) avec une thérapie de relaxation (rapport des cotes de 4,47, IC entre 1,22 et 16,44). Aucune différence significative n'était observée pour le VEMS avec la thérapie de relaxation dans quatre études portant sur 150 patients (DMS de -0,01, IC entre -0,41 et 0,40). La qualité de vie, mesurée au moyen de l'Asthma Quality of Life Questionnaire dans deux études (48 patients), montrait un effet positif après la TCC (DMP de 0,71, IC entre 0,23 et 1,19). Les données de résultats pour le débit expiratoire de pointe dans deux études (51 patients) indiquaient une différence significative en faveur de la thérapie par rétroaction biologique (DMS de 0,66, IC entre 0,09 et 1,23), mais aucune différence significative après la thérapie de relaxation (DMP de 43 l/mn, IC entre -5 et 92 l/mn). Aucune amélioration statistiquement significative des niveaux de dépression n'était rapportée après la thérapie de relaxation (DMS de 0,17, IC entre -0,25 et 0,59). Les autres résultats des études étaient contradictoires. Cela pourrait être dû aux différentes interventions utilisées et aux déficiences des plans d'étude.

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.