Scopolamine pour prévenir et traiter la cinétose

Cette revue systématique Cochrane fait le résumé des preuves provenant de 14 études contrôlées randomisées évaluant l'efficacité et l'innocuité de la scopolamine pour la cinétose. Les résultats indiquent que la scopolamine est plus efficace qu'un placebo et que les dérivés similaires à la scopolamine dans la prévention des nausées et des vomissements associés au mal des transports. Toutefois, il n'a pas été démontré que la scopolamine est supérieure aux antihistaminiques et aux associations scopolamine-éphédrine. La scopolamine était moins susceptible de provoquer une somnolence, une vision floue ou des étourdissements lorsqu'elle était comparée à ces autres agents.

Conclusions des auteurs: 

Il a été démontré que l'utilisation de la scopolamine, par rapport à un placebo, était efficace pour prévenir la cinétose. Aucune conclusion ne peut être tirée concernant l'efficacité comparative de la scopolamine et d'autres agents tels que les antihistaminiques et les antagonistes calciques. En outre, nous n'avons identifié aucun essai contrôlé randomisé étudiant l'efficacité de la scopolamine dans le traitement des symptômes liés à la cinétose.

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Contexte: 

Ceci est une mise à jour d'une revue Cochrane publiée pour la première fois dans The Cochrane Library dans le numéro 3, 2004 et précédemment mise à jour en 2007 et 2009.

La cinétose (gène ressentie lorsque le mouvement perçu trouble les organes de l'équilibre) peut comprendre des symptômes tels que des nausées, des vomissements, une pâleur, des sueurs froides, une hypersalivation, une hyperventilation et des maux de tête. Des traitements pharmacologiques, comportementaux et complémentaires ont notamment été utilisés pour contrôler et prévenir ces symptômes. Bien que la scopolamine (hyoscine) soit utilisée dans le traitement et la prévention de la cinétose depuis des décennies, son efficacité n'a fait l'objet d'aucune revue systématique.

Objectifs: 

Évaluer l'efficacité de la scopolamine, par rapport à l'absence de traitement, un placebo, d'autres médicaments, un traitement comportemental et complémentaire ou au moins deux des traitements susmentionnés en association, pour la cinétose chez des personnes (adultes et enfants) ne présentant aucun trouble visuel, vestibulaire ou du système nerveux central.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons effectué des recherches dans le registre des essais du groupe Cochrane sur l'otorhinolaryngologie, le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL), PubMed ; EMBASE ; CINAHL ; Web of Science ; BIOSIS Previews ; Cambridge Scientific Abstracts ; ICTRP et autres sources afin de recenser des essais publiés ou non. La recherche la plus récente a été effectuée le 14 avril 2011.

Critères de sélection: 

Tous les essais contrôlés randomisés (ECR) en groupes parallèles portant sur la scopolamine par rapport à l'absence de traitement, un placebo, d'autres médicaments, un traitement comportemental et complémentaire ou au moins deux des traitements susmentionnés en association. Nous avons tenu compte des critères d'évaluation concernant la prévention de l'apparition ou le traitement de la cinétose cliniquement définie, des examens psychologiques et des tests sur la capacité d'accomplir certaines tâches, les modifications de paramètres physiologiques, ainsi que les effets indésirables.

Recueil et analyse des données: 

Deux auteurs ont, de manière indépendante, extrait les données des études à l'aide de formulaires standardisés. La qualité des études a été évaluée. Les données dichotomiques ont été exprimées sous forme de rapport des cotes (OR), et un OR combiné a été calculé à l'aide d'un modèle à effets aléatoires.

Résultats principaux: 

Sur les 35 études considérées comme potentiellement pertinentes, 14 comprenant 1 025 sujets satisfaisaient aux critères d'inclusion. La scopolamine était administrée au moyen de timbres transdermiques, de comprimés ou de capsules, de solutions orales ou par voie intraveineuse. La scopolamine était comparée à un placebo, des antagonistes calciques, un antihistaminique, la methscopolamine ou une association scopolamine-éphédrine. Les études étaient généralement de petite taille et de qualité variable.

La scopolamine était plus efficace que le placebo pour prévenir les symptômes. Les comparaisons entre la scopolamine et d'autres agents étaient peu nombreuses et elles révélaient que la scopolamine était supérieure (versus methscopolamine) ou équivalente (versus antihistaminiques) en tant qu'agent préventif. Les données comparant la scopolamine à la cinnarizine ou à des associations scopolamine-éphédrine sont équivoques ou minimes.

Bien que les échantillons étaient de petite taille, la scopolamine n'était pas plus susceptible, par rapport aux autres agents, de provoquer une somnolence, une vision floue ou des étourdissements. La sécheresse de la bouche était plus probable avec la scopolamine qu'avec la methscopolamine ou la cinnarizine.

Aucune étude n'était disponible concernant l'efficacité thérapeutique de la scopolamine dans la prise en charge des symptômes liés au mal des transports.

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.