Sevrage des médicaments antiépileptiques précoce versus tardif pour les personnes atteintes d'épilepsie en rémission

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Les preuves sont insuffisantes pour montrer le meilleur moment pour arrêter les médicaments antiépileptiques chez l'adulte atteint d'épilepsie qui ne présente plus de crises. Des recherches supplémentaires doivent être effectuées.

L'épilepsie est un trouble qui se caractérise par des convulsions récurrentes causées par des décharges électriques anormales dans le cerveau. Les médicaments antiépileptiques (MAE) sont utilisés pour prévenir ces crises, mais ont des effets indésirables à long terme. Lorsque les sujets sont en rémission, il peut être préférable d'arrêter d'utiliser ces médicaments, mais on ignore le bon moment pour les sevrer. La revue des essais a découvert qu'il existait des preuves corroborant une attente d'au moins deux ans ou plus sans crises d'épilepsie avant d'interrompre les MAE chez l'enfant, en particulier s'il présentait des crises partielles ou un électroencéphalogramme (EEG) anormal. Des recherches supplémentaires doivent être effectuées.

Conclusions des auteurs: 

Il existe des preuves corroborant une attente d'au moins deux ans ou plus sans crises d'épilepsie avant d'interrompre les MAE chez l'enfant, en particulier si les individus présentent un EEG anormal et des crises partielles. Les preuves sont insuffisantes pour établir le moment du sevrage des MAE chez l'enfant souffrant de crises généralisées. Aucune preuve n'oriente le moment du sevrage des MAE chez les adultes ne présentant plus de crises. D'autres essais contrôlés randomisés en aveugle sont nécessaires pour identifier le moment optimal du sevrage des MAE et les facteurs de risque permettant de prédire une rechute.

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Contexte: 

Ceci est une version mise à jour de la revue Cochrane originale publiée dans le numéro 3 en 2001.

Les médicaments antiépileptiques (MAE) sont utilisés pour prévenir les crises d'épilepsie, mais sont associés à des effets indésirables à court et à long terme. Lorsque l'épilepsie est en rémission, il peut être dans l'intérêt supérieur de l'individu d'interrompre le traitement. Cependant, le moment optimal pour l'interruption de MAE n'est pas connu.

Objectifs: 

Quantifier le risque de rechute des crises après un sevrage précoce (moins de deux ans sans crises) versus tardif (plus de deux ans sans crises) chez les patients épileptiques adultes et pédiatriques.
Évaluer les variables modifiant le risque de récurrence des crises.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons effectué des recherches dans le registre du groupe Cochrane sur l'épilepsie (octobre 2011), CENTRAL (numéro 4 sur 4, The Cochrane Library numéro 2011), MEDLINE (de 1948 à la 4ème semaine de septembre 2011), CINAHL (10 octobre 2011).

Critères de sélection: 

Les essais contrôlés randomisés qui évaluent le sevrage des MAE après différentes périodes de rémission des crises chez les adultes et les enfants souffrant d'épilepsie. Les études incluses comparaient une interruption des MAE précoce versus tardive.

Recueil et analyse des données: 

Deux auteurs ont extrait les données et évalué la qualité des essais de manière indépendante. Les risques relatifs (RR) avec intervalle de confiance (IC) à 95 % ont été calculés pour chaque essai. Les RR globaux et les IC à 95 % pour les données dichotomiques ont été calculés en utilisant un modèle à effets aléatoires. Un test d'hétérogénéité statistique a été réalisé pour chaque calcul de risque relatif combiné.

Résultats principaux: 

Sept essais contrôlés éligibles ont été inclus dans l'analyse, représentant 924 enfants randomisés. Aucun essai éligible n'évaluait les adultes ne présentant plus de crises. Le risque relatif combiné pour la rechute des crises avec un sevrage de MAE précoce versus tardif était de 1,32 (IC à 95 % 1,02 à 1,70). Sur la base de cette estimation, le nombre nécessaire pour nuire (NNN), c'est-à-dire exposer un individu à un risque plus élevé de rechute des crises en raison d'un sevrage précoce de MAE, est de 10. Une interruption précoce était associée à des taux de rechute plus importants chez les personnes souffrant de crises partielles (le RR global est de 1,52 (IC à 95 % 0,95 à 2,41)) ou présentant un EEG anormal (RR global 1,67 (IC à 95 % 0,93 à 3,00)).

Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.