Lorsque l'ablation chirurgicale d'un cancer œsophagien est possible, une chimiothérapie préalable à l'opération pourrait permettre de prolonger la vie du patient.

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Le cancer de l'œsophage n'est souvent découvert que lorsqu'il est déjà dans un état assez avancé. Cela signifie que même l'ablation chirurgicale de la tumeur ne réussit pas très bien et que beaucoup de gens meurent dans les cinq ans. La chimiothérapie des médicaments anticancéreux tels que le cisplatine) est utilisée avant l'intervention chirurgicale pour tenter de réduire la tumeur, la rendre plus facile à opérer et arrêter sa propagation. La chimiothérapie pourrait donc permettre de prolonger la vie. Cette revue de onze essais, incluant des patients atteints d'un cancer de l'œsophage tous types de cellule confondus), a trouvé certaines preuves que la chimiothérapie à base de cisplatine pourrait prolonger la vie. La chimiothérapie pourrait toutefois augmenter certains effets secondaires.

Conclusions des auteurs: 

En résumé, il est possible que l'ajout d'une chimiothérapie préopératoire puisse améliorer la survie par rapport à la seule intervention chirurgicale pour le cancer de l'œsophage thoracique résécable, mais les preuves ne sont pas concluantes. Certains résultats pointent une toxicité et une mortalité préopératoire associées à la chimiothérapie.

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Contexte: 

La chirurgie a été le traitement de choix pour les cancers localisés de l'œsophage. Un certain nombre d'études ont cherché à savoir si l'ajout à la chirurgie d'une chimiothérapie préopératoire conduit à une amélioration des taux de guérison, mais les différents rapports sont contradictoires. Une mise à jour systématique explicite s'impose donc en ce qui concerne la place de la chimiothérapie préopératoire dans le traitement du cancer de l'œsophage thoracique résécable.

Objectifs: 

L'objectif de cette revue est de déterminer l'effet de la chimiothérapie préopératoire chez les patients atteints d'un cancer de l'œsophage thoracique résécable.

Stratégie de recherche documentaire: 

Des essais ont été identifiés par une recherche dans le registre Cochrane des essais contrôlés CENTRAL), MEDLINE de 1966 à 2009), EMBASE de 1988 à 2009) et CANCERLIT de 1993 à 2002). Nous n'avons pas limité notre recherche aux publications en langue anglaise. Les recherches dans CENTRAL, MEDLINE et EMBASE ont été mises à jour en mars 2009.

Critères de sélection: 

Tout essai sur des patients atteints de carcinomes de l'œsophage de tout type histologique) potentiellement résécables ayant été randomisés pour bénéficier ou non d'une chimiothérapie préopératoire.

Recueil et analyse des données: 

Le principal critère de jugement était la survie, évaluée au moyen du hazard ratio. Il s'agit d'un changement par rapport à la revue initiale qui avait utilisé le risque relatif pour évaluer la survie année après année. Le hazard ratio HR) a été introduit afin de résumer toute la question de la survie en une seule analyse. Le risque relatif RR) a été utilisé pour comparer les taux de résections, les récidives tumorales, ainsi que la morbidité et la mortalité du traitement.

Résultats principaux: 

Il y avait douze essais randomisés impliquant au total 2 097 patients. Huit essais soit 1 729 patients) avaient rapporté suffisamment de détails sur la survie pour être inclus dans une méta-analyse portant sur le critère de jugement principal. Certains résultats laissaient penser que la chimiothérapie préopératoire améliore la survie, mais sans être vraiment concluants HR 0,88 ; IC à 95 % 0,75 à 1,04)

Il n'y avait pas de preuve que le taux global de résection RR 0,96 ; IC à 95 % 0,92 à 1,01) ou de résection complète RR 1,09 ; IC à 95 % 0,98 à 1,20) diffère entre le groupe avec chimiothérapie préopératoire et celui sans. Il n'y a pas de preuve que les taux de récurrence tumorale RR 0,81 ; IC à 95 % 0,54 à 1,22) ou de complications non mortelles RR 0,90 ; IC à 95 % 0,76 à 1,06) diffèrent avec et sans chimiothérapie préopératoire. Les études faisaient état, pour la chimiothérapie, de risques de toxicité allant de 11 % à 90 %.

Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.