Cette revue analysait l'efficacité analgésique et les effets indésirables du dextropropoxyphène en dose unique pris seul ou avec du paracétamol pour traiter la douleur postopératoire modérée à sévère. L'association de 65 mg de dextropropoxyphène à 650 mg de paracétamol s'est avérée aussi efficace que 100 mg de tramadol, pour les études de dose unique, contre la douleur postopératoire, mais avec une incidence moindre d'effets secondaires. Cette revue a également mis en évidence que 400 mg d'ibuprofène était encore plus efficace que 100 mg de tramadol et que 65 mg de dextropropoxyphène.
Depuis la dernière version de cette revue aucune étude pertinente n'a été identifiée. L'association de 65 mg de dextropropoxyphène à 650 mg de paracétamol s'avère aussi efficace que 100 mg de tramadol pour les études de dose unique, en douleur postopératoire, mais avec une incidence moindre d'effets indésirables. La même dose de paracétamol associée à 60 mg de codéine semble être plus efficace, mais avec le léger chevauchement de l'IC à 95 %, cette conclusion n'est pas solide. Les effets indésirables des deux associations étaient similaires.
400 mg d'ibuprofène donne un NST plus faible (meilleur) que 65 mg de dextropropoxyphène plus 650 mg de paracétamol et que 100 mg de tramadol.
Cette revue est une version mise à jour de la revue Cochrane originale publiée dans le numéro 1, 1999. Des enquêtes auprès de patients ont montré que la douleur postopératoire n'est souvent pas bien prise en charge. Il est donc nécessaire d'évaluer l'efficacité et l'innocuité d'analgésiques couramment utilisés à mesure que de nouveaux traitements sont disponibles. Le dextropropoxyphène est un exemple d'analgésique opioïde qui était largement prescrit pour soulager la douleur, en association à du paracétamol, sous des noms tels que Co-proxamol et Distalgesic. Ce médicament est aujourd'hui disponible sur ordonnance nominative au Royaume-Uni. Pour ce groupe, il existe une clause pour la fourniture de co-proxamol non breveté sous la responsabilité du médecin prescripteur.
Déterminer l'efficacité analgésique et les effets indésirables du dextropropoxyphène oral en dose unique, seul et en association à du paracétamol (acétaminophène), contre la douleur postopératoire modérée à sévère.
Des études publiées ont été identifiées dans : MEDLINE, EMBASE, le registre CENTRAL Cochrane jusqu'en décembre 2007 et dans l'Oxford Pain Relief Database (de 1954 à 1994).
Les critères d'inclusion utilisés étaient : publication intégrale de la revue, douleur postopératoire, administration orale postopératoire, participants adultes, douleur à l'inclusion d'intensité modérée à sévère, plan d'étude en double aveugle et assignation aléatoire dans les groupes de traitement qui incluaient du dextropropoxyphène et un placebo ou une association de dextropropoxyphène plus paracétamol et placebo.
Deux auteurs de la revue ont extrait les données et noté la qualité des études.
Les données d'intensité de la douleur et de soulagement de la douleur additionnées ont été extraites et transformées en information dichotomique pour produire le nombre de participants ayant ressenti un soulagement de la douleur d'au moins 50 %. Cette donnée a été utilisée pour calculer le bénéfice relatif et le nombre de sujets à traiter pour obtenir un bénéfice du traitement (NST), pour qu'un participant obtienne un soulagement de la douleur d'au moins 50 %.
Onze études étaient conformes aux critères d'inclusion. Six études (440 participants) comparaient le dextropropoxyphène à un placebo et quatre études (325 participants) et une méta-analyse de données individuelles (638 participants) comparaient le dextropropoxyphène plus 650 mg de paracétamol à un placebo.
Pour une dose unique de 65 mg de dextropropoxyphène contre la douleur postopératoire, le NST pour qu'un patient atteigne un soulagement de la douleur d'au moins 50 % était de 7,7 (intervalle de confiance (IC) de 95 % entre 4,6 et 22) par rapport au placebo pendant quatre à six heures. Aucune différence significative n'a été observée entre la proportion de participants prenant une nouvelle dose de médicament quatre à huit heures plus tard avec 65 mg de dextropropoxyphène (35 %) et avec le placebo (43 %), risque relatif 0,8 (0,7 à 1,03).
Pour une dose équivalente de dextropropoxyphène associée à 650 mg de paracétamol, le NST était de 4,4 (3,5 à 5,6) par rapport au placebo. Ces résultats ont été comparés avec ceux d'autres analgésiques obtenus dans des revues systématiques équivalentes. Significativement moins de participants ont pris une nouvelle dose de médicament quatre à huit heures plus tard avec 65 mg de dextropropoxyphène plus 650 mg de paracétamol (34 %) qu'avec un placebo (57 %), risque relatif 0,7 (0,5 à 0,8).
Les données combinées révèlent une augmentation de l'incidence des effets indésirables du système nerveux central pour le dextropropoxyphène plus le paracétamol par rapport au placebo.
Translated by: French Cochrane Centre
Translation supported by: Ministère du Travail, de l'Emploi et de la Santé Français