Note ajoutée en juillet 2014 : Depuis la version originale de cette revue, les directives sur les bêta2-agonistes à action prolongée (BAAP) ont changé. Les recommandations internationales sur l'asthme préconisent aujourd'hui d'utiliser les BAAP uniquement en association avec des corticostéroïdes inhalés (CI). La Food and Drug Agency (FDA) américaine a émis un avertissement selon lequel les BAAP ne devraient pas être utilisés dans le traitement de l'asthme sans administration simultanée de CI. Cette revue sera toujours disponible dans la Bibliothèque Cochrane, mais elle ne sera plus mise à jour. En raison d'inconvénients possibles, la prise de BAAP seuls sans corticostéroïdes inhalés n'est plus considérée comme sûre.
Résumé en langue simplifiée publié en 2006 : Dans cette revue d'études dans lesquelles les patients n'étaient pas sous corticostéroïdes inhalés ou certains patients l'étaient seulement, le traitement de l'asthme chronique par des bêta2-agonistes à action prolongée courants tels que le salmétérol (Serevent) ou le formotérol (Foradil, Oxis) a entraîné une diminution des symptômes de l'asthme de jour et de nuit, des recours aux médicaments bronchodilatateurs de soulagement et du risque d'aggravation aiguë de l'asthme, ainsi qu'une amélioration de la fonction pulmonaire et de la qualité de vie, mais la plupart des données proviennent de groupes dans lesquels certains patients au moins étaient sous corticothérapie inhalée. Moins d'informations sont disponibles sur le contrôle de l'asthme chez les patients qui n'utilisent pas un médicament de prévention régulier ou chez les enfants de moins de douze ans, mais les mêmes effets généralement positifs sur les symptômes et la fonction pulmonaire semblent s'appliquer. Nous avons également prêté une attention particulière aux événements indésirables graves, compte tenu des préoccupations antérieures concernant les risques potentiels, en particulier de décès, liés à l'utilisation régulière de bêta2-agonistes. Une augmentation significative des décès liés à l'asthme ou des événements potentiellement mortels a été trouvée dans une étude de surveillance récemment publiée, avec un risque accru d'environ un cas sur six mois pour chaque millier de patients traités. Cette augmentation se produisait principalement chez les Afro-Américains et les patients qui n'étaient pas sous corticostéroïdes inhalés, bien que ces observations, établies à partir d'analyses effectuées après l'événement (post-hoc), n'aient pas la validité de distinctions prédéfinis.
Les BAAP sont efficaces dans le contrôle de l'asthme chronique au sein des groupes de sujets « en conditions réelles » inclus dans cette revue. Cependant, de potentiels problèmes de sécurité existent qui remettent en question l'innocuité des BAAP, en particulier chez les personnes asthmatiques qui ne prennent pas de CI. Par ailleurs, on ne sait pas pourquoi les Afro-Américains ont montré des différences significatives par rapport aux Caucasiens pour les décès respiratoires combinés avec les événements potentiellement mortels, mais non pour les décès liés à l'asthme.
Depuis la version initiale de cette revue, la Food and Drug Agency (FDA) américaine a émis un avertissement selon lequel les BAAP ne devraient pas être utilisés dans le traitement de l'asthme sans administration simultanée de CI. Les recommandations internationales préconisent d'utiliser les BAAP uniquement en association avec des CI. Les lecteurs sont invités à consulter les synthèses résumant les résultats de revues Cochrane sur la sécurité des BAAP chez l'adulte et l'enfant (Cates 2012 ; Cates 2014).
L'asthme est une maladie respiratoire répandue chez les adultes et les enfants et les bêta2-agonistes à courte durée d'action sont largement utilisés pour un traitement bronchodilatateur de soulagement. Les bêta2-agonistes à action prolongée (BAAP) ont été introduits comme de potentiels « contrôleurs de symptômes » en plus du traitement de prévention par corticostéroïdes inhalés (CI).
Nous avions initialement analysé des études comparant l'utilisation de BAAP à un placebo dans des populations mixtes dans lesquelles seuls certains patients étaient sous CI ainsi que dans des populations sans traitement par CI. Cependant, les recommandations internationales ne préconisent plus aujourd'hui d'utiliser les BAAP chez les personnes qui ne sont pas sous CI pour l'asthme. C'est pourquoi cette revue ne sera plus mise à jour.
Cette revue visait à déterminer les avantages ou les inconvénients en termes de contrôle de l'asthme, le critère de jugement principal, de l'utilisation régulière de BAAP par rapport au placebo, dans des populations mixtes dans lesquelles seulement certains patients étaient sous CI et dans des populations sans traitement par CI.
Nous avons effectué des recherches dans le registre des essais du groupe Cochrane sur les voies respiratoires, dont la plus récente en octobre 2005. Nous avons consulté les références bibliographiques des ECR identifiés pour trouver d'autres ECR pertinents, et contacté les auteurs des essais identifiés afin d'obtenir d'autres études publiées et non publiées.
Toutes études randomisées d'une durée d'au moins quatre semaines comparant un BAAP administré deux fois par jour à un placebo dans l'asthme chronique. Les critères de sélection de cette revue mise à jour ont été modifiés pour tenir compte de revues Cochrane publiées récemment sur l'association et l'ajout de BAAP au traitement par CI. Les études dans lesquelles tous les patients étaient uniformément sous CI ont été exclues de cette étude.
Deux auteurs de la revue ont effectué l'extraction des données et l'évaluation de la qualité des études de façon indépendante. Les auteurs des études ont été contactés afin d'obtenir les données manquantes.
Soixante-sept études (représentant 68 comparaisons expérimentales) ayant randomisé 42 333 participants répondaient aux critères d'inclusion. Le salmétérol était utilisé comme agent à action prolongée dans 50 études et le fumarate de formotérol dans 17 études. La période de traitement était de quatre à neuf semaines dans 29 études et de 12 à 52 semaines dans 38 études. Vingt-quatre études n'acceptaient pas l'utilisation de CI, et quarante études autorisaient soit les corticostéroïdes inhalés, soit les cromones (cela n'était pas clair dans trois études). Dans ces études, entre 22 % et 92 % des patients prenaient des CI, avec une médiane de 62 %. Par rapport au placebo, le traitement par BAAP apportait des bénéfices significatifs sur une variété de mesures du calibre des voies aériennes, y compris le débit expiratoire de pointe (DEP) pointe du matin, le DEP du soir et le volume expiratoire maximal par seconde (VEM1). Ils étaient associés à une réduction significative des symptômes, une diminution du recours aux médicaments de secours et des scores plus élevés de qualité de vie. Cela était vrai, que les patients prennent les BAAP en association avec des CI ou non. Les résultats de l'étude SMART (une étude de surveillance récemment publiée) indiquent une augmentation significative des décès liés à l'asthme, des décès respiratoires et des décès liés à l'asthme combinés avec les événements potentiellement mortels. L'augmentation absolue de la mortalité liée à l'asthme était compatible avec une augmentation de l'ordre de un pour 1 250 patients traités avec des BAAP pendant six mois, mais les intervalles de confiance sont larges (de 700 à 10 000). L'analyse post-hoc en sous-groupes exploratoires suggérait que les Afro-Américains et ceux qui ne prenaient pas de corticostéroïdes inhalés étaient particulièrement à risque pour le critère de jugement principal de décès ou d'événement asthmatique potentiellement mortel. Les résultats suggéraient également une augmentation de la fréquence des exacerbations chez les enfants. Les effets secondaires pharmacologiquement prévisibles tels que céphalées, irritation de la gorge, tremblements et nervosité étaient plus fréquents avec le traitement par BAAP.
Traduction réalisée par Cochrane France