Les preuves issues de la recherche médicale sont rares et insuffisantes pour étayer l'utilisation systématique de l'administration de prostaglandines pour la prise en charge de la rétention placentaire.
La rétention placentaire touche de 0,5 % à 3 % des femmes suite à l'accouchement et est une cause majeure de décès maternel dû à l'hémorragie du post-partum. Une rétention du placenta est généralement prise en charge par l'extraction manuelle ou un curetage sous anesthésie (qui n'est pas toujours disponible immédiatement). Les procédures chirurgicales elles-mêmes peuvent être associées à une hémorragie ainsi qu'à l'infection et à la perforation utérine. Les prostaglandines ou leurs analogues, administrés par n'importe quelle voie, pourraient être un traitement alternatif en particulier dans les pays en voie de développement. Une telle prise en charge médicale pourrait faciliter l'expulsion du placenta retenu et être une alternative plus sûre à la chirurgie.
La revue a identifié trois études contrôlées randomisées (impliquant 244 femmes) qui comparaient l'utilisation de prostaglandines à un placebo. Il existe actuellement des preuves limitées de très faible qualité concernant l'efficacité et l'innocuité des prostaglandines dans la prise en charge de la rétention placentaire. L'utilisation de prostaglandines a réduit le besoin d'expulsion manuelle du placenta, les hémorragies graves du post-partum et le besoin de transfusion sanguine, mais aucune de ces différences n'a atteint une signification statistique. Des études beaucoup plus conséquentes et d'une puissance adéquate sont nécessaires pour confirmer que ces effets bénéfiques cliniquement importants ne sont pas seulement des coïncidences. De même, aucune différence n'a été détectée entre les prostaglandines et un placebo dans la perte sanguine moyenne ou le temps moyen de l'injection au retrait du placenta (en minutes). La prostaglandine était administrée par perfusion intraveineuse (un analogue de la prostagladine E2, le sulprostone) dans une étude incluant 50 femmes et par voie orale ou sublinguale (un analogue de la prostagladine E1, le misoprostol) dans les deux autres études incluant 194 femmes.
Des frissons survenaient plus fréquemment chez les femmes recevant la prostaglandine, mais il n'y avait aucune différence claire dans les vomissements, les maux de tête, la douleur maternelle ou les nausées par rapport à un placebo. Les essais étaient de petite taille et de faible qualité méthodologique. La qualité des preuves est très faible en raison des limitations des études, de l'incohérence et de l'imprécision des résultats (peu de femmes et d'événements de résultat avec de larges intervalles de confiance). Deux des études avaient été arrêtées prématurément en raison d'un bénéfice apparent.
Il existe actuellement des preuves limitées de très faible qualité concernant l'efficacité et l'innocuité des prostaglandines dans la prise en charge de la rétention placentaire. L'utilisation de prostaglandines a réduit le besoin d'expulsion manuelle du placenta, les hémorragies graves du post-partum et le besoin de transfusion sanguine, mais aucune de ces différences n'a atteint une signification statistique. Des études beaucoup plus conséquentes et d'une puissance adéquate sont nécessaires pour confirmer que ces effets bénéfiques cliniquement importants ne sont pas seulement des coïncidences.
De même, aucune différence n'a été détectée entre les prostaglandines et le placebo dans la perte sanguine moyenne ou le temps moyen de l'injection au retrait du placenta (en minutes), ni dans les effets secondaires (vomissements, céphalées, douleurs et nausées, entre l'injection et la sortie de la salle de travail), sauf pour les « frissons » qui étaient plus fréquents chez les femmes ayant reçu la prostaglandine. Les études incluses étaient de mauvaise qualité et notre confiance dans les estimations d'effet est très limitée ; l'effet réel est susceptible d'être sensiblement différent. Nous ne pouvons émettre des recommandations sur des changements à la pratique clinique. D'autres recherches de haute qualité sont nécessaires dans ce domaine.
La rétention placentaire touche de 0,5 % à 3 % des femmes suite à l'accouchement et est une cause majeure de décès maternel dû à l'hémorragie du post-partum. Généralement, la rétention placentaire a été prise en charge par l'extraction manuelle ou un curetage sous anesthésie, qui peut être associé à l'hémorragie, à l'infection et à la perforation utérine. La prise en charge médicale pour faciliter l'expulsion du placenta retenu pourrait être une alternative sûre permettant d'éviter une intervention chirurgicale.
Évaluer l'efficacité et l'innocuité des prostaglandines dans la prise en charge de la rétention placentaire.
Nous avons effectué des recherches dans le registre des essais du groupe Cochrane sur la grossesse et l'accouchement (1er décembre 2013), LILACS (de 1982 au 1er décembre 2013), SciELO (de 1998 au 1er décembre 2013), Web of Science (de 2001 au 1er décembre 2013), openSIGLE (de 1997 au 1er décembre 2013), le système d'enregistrement international des essais cliniques de l'Organisation Mondiale de la Santé (ICTRP) (1er décembre 2013) et le méta-registre des essais contrôlés (mRCT) (1er décembre 2013). Nous avons également contacté les auteurs des études incluses et passé au crible les références bibliographiques des études trouvées.
Essais cliniques contrôlés randomisés comparant l'utilisation de prostaglandines (ou d'analogues de la prostaglandine) à un placebo, à la prise en charge non interventionniste, à des médicaments tocolytiques, à d'autres prostaglandines ou à des interventions chirurgicales pour la prise en charge de la rétention placentaire après l'accouchement par voie basse de nourrissons vivants uniques de 20 semaines ou plus de gestation.
Deux auteurs de la revue ont indépendamment évalué les essais pour inclusion et évalué leur qualité. Deux auteurs de la revue ont indépendamment extrait les données. L'exactitude des données a été vérifiée. Les désaccords éventuels ont été résolus par consensus ou en consultation avec un troisième auteur de la revue, le cas échéant. Les auteurs des études incluses ont été contactés pour obtenir des informations supplémentaires.
Nous avons inclus trois essais, impliquant 244 femmes. Les études ont été considérées comme étant à risque élevé de biais.
Les prostaglandines utilisées étaient un analogue de la PG E2 (sulprostone) chez 50 participantes et un analogue de la PG E1 (misoprostol) chez 194 participantes, à des doses de 250 mcg et 800 mcg respectivement. Comparées à un placebo, les prostaglandines n'étaient pas plus efficaces pour réduire le taux d'extraction manuelle du placenta (risque relatif (RR) moyen de 0,82 ; intervalle de confiance (IC) à 95 % de 0,54 à 1,27), les hémorragies graves du post-partum (RR 0,80 ; IC à 95 % de 0,55 à 1,15), la nécessité d'une transfusion sanguine (RR 0,72 ; IC à 95 % de 0,43 à 1,22), la perte sanguine moyenne (différence moyenne (DM) de -205,26 ml ; IC à 95 % de -536,31 à 125,79 ; effets aléatoires) et le temps moyen de l'injection au retrait du placenta (DM -7,00 minutes ; IC à 95 % de -21,20 à 7,20). Les effets indésirables n'étaient pas différents entre les groupes (vomissements, céphalées, douleurs et nausées, entre l'injection et la sortie de la salle de travail), à l'exception des frissons, qui étaient plus fréquents chez les femmes recevant les prostaglandines (RR 10,00 ; IC à 95 % de 1,40 à 71,49). Nous n'avons pas obtenu de données pour les critères de jugement principaux de la mortalité maternelle et du recours à l'ajout d'un autre utérotonique thérapeutique.