Les tumeurs hépatiques primaires et les métastases hépatiques du cancer colorectal sont les deux tumeurs malignes les plus courantes touchant le foie. Le foie est tout juste derrière les ganglions lymphatiques au rang des sites les plus courants pour la maladie métastatique. Plus de la moitié des patients atteints de maladie métastatique hépatique décèderont de complications métastatiques. Dans la cryoablation, de l'azote liquide ou du gaz argon sont acheminés sur la tumeur hépatique sous guidage échographique, à l'aide d'une sonde spécialement conçue. La formation de cristaux de glace pendant le processus de refroidissement rapide provoque la destruction de la structure cellulaire et la mort des cellules tumorales.
Un essai clinique randomisé comparant la cryothérapie à la chirurgie conventionnelle a été inclus dans la revue. 63 patients avaient été traités par cryothérapie et 60 autres par chirurgie conventionnelle. L'essai a été jugé comme présentant un risque élevé d'erreurs systématiques (c'est-à-dire une surestimation des effets bénéfiques et une sous-estimation des effets nocifs). Les données de cette petite étude randomisée à risque élevé d'erreurs systématiques ne suffisent pas pour déterminer si, chez les patients présentant des métastases hépatiques provenant de divers sites primaires, la cryothérapie peut apporter un bénéfice significatif en termes de survie ou de récidive hépatique en comparaison avec la chirurgie conventionnelle. C'est pourquoi la cryothérapie ne peut être recommandée en dehors d'essais cliniques randomisés.
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Les tumeurs hépatiques primaires et les métastases hépatiques du cancer colorectal sont les deux tumeurs malignes les plus courantes touchant le foie. Le foie est tout juste derrière les ganglions lymphatiques au rang des sites les plus courants pour la maladie métastatique. Plus de la moitié des patients atteints de maladie métastatique hépatique décèderont de complications métastatiques. Dans la cryoablation, de l'azote liquide ou du gaz argon sont acheminés sur la tumeur hépatique sous guidage échographique, à l'aide d'une sonde spécialement conçue. La formation de cristaux de glace pendant le processus de refroidissement rapide provoque la destruction de la structure cellulaire et la mort des cellules tumorales.
Objectifs
Étudier les effets bénéfiques et nocifs de la cryoablation comparée à l'absence d'intervention, à d'autres méthodes d'ablation ou aux traitements systémiques chez les patients souffrant de métastases hépatiques.
Stratégie de recherche documentaire
Nous avons effectué une recherche dans le registre des essais contrôlés du groupe Cochrane sur les affections hépato-biliaires, le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL) dans The Cochrane Library, MEDLINE, EMBASE, le Science Citation Index Expanded, LILACS et CINAHL jusqu'en décembre 2012.
Critères de sélection
Nous avons inclus tout essai clinique randomisé ayant évalué les effets bénéfiques et néfastes de la cryothérapie et de ses comparateurs, quel que soit l'emplacement de la tumeur primaire.
Recueil et analyse des données
Nous avons extrait les informations pertinentes sur les caractéristiques des participants, les interventions, les critères de jugement des études et des données sur les critères de jugement pour notre revue, ainsi que des informations sur la méthodologie et le plan des essais. L'évaluation du risque de biais et l'extraction des données des essais remplissant les critères d'inclusion ont été effectuées par un auteur et contrôlées par un deuxième auteur.
Résultats principaux
Un essai clinique randomisé répondait aux critères d'inclusion de la revue. L'essai a été jugé présenter un risque élevé de biais en raison du manque de clarté du rapport concernant la génération de la séquence d'assignation et l'assignation secrète, du masquage, des données de résultats incomplètes et de la question du compte-rendu sélectif des résultats. L'essai comprenait 123 patients consécutifs avec métastases hépatiques solitaires ou multiples (unilobaires ou bilobaires) qui avaient été randomisés en deux groupes, 63 ayant été traités par cryothérapie et 60 par chirurgie conventionnelle. Il y avait 36 femmes et 87 hommes. Les métastases avaient principalement pour origine la zone colorectale (66,6 %), l'estomac (7,3 %), le sein (6,5 %), un mélanome (4,9 %), un adénocarcinome de l'ovaire (4,1 %), l'utérus (3,3 %), les reins (3,3%), les intestins (1,6 %) et le pancréas (1,6 %), ou étaient d'origine inconnue (0,8 %). Les tumeurs étaient résécables ou non résécables.
Les patients avaient été suivis sur une période allant jusqu'à 10 ans (cinq mois au minimum). La mortalité lors du dernier suivi était de 81 % (51/63) dans le groupe de cryothérapie et de 92 % (55/60) dans le groupe de chirurgie conventionnelle (RR 0,88 ; IC 95% 0,77 à 1,02), c'est-à-dire qu'aucune différence statistiquement significative n'a été observée. Dans le groupe de cryothérapie, 60 %, 44 % et 19 % des participants avaient survécu respectivement 3, 5 et 10 ans, tandis que dans le groupe de chirurgie conventionnelle, les pourcentages étaient de 51 %, 36 % et 8 %. Le hazard ratio calculé par la méthode Parmar était de 0,71 (intervalle de confiance (IC) à 95 % 0,47 à 1,09).
Une récidive hépatique avait été observée chez 86 % (54/63) des patients dans le groupe de cryothérapie et chez 95% (57/60) des patients dans le groupe de chirurgie conventionnelle (risque relatif (RR) 0,9 ; IC 95% 0,8 à 1,01), c'est-à-dire qu'aucune différence statistiquement significative n'avait été observée. La fréquence des complications rapportées était similaire dans le groupe de cryothérapie et le groupe de la chirurgie conventionnelle, sauf pour ce qui concerne la douleur postopératoire. Des douleurs insignifiantes ou prononcées avaient été signalées plus fréquemment dans le groupe de cryothérapie alors que les douleurs intenses s'étaient avérées plus fréquentes dans le groupe témoin. Les auteurs n'avaient toutefois pas indiqué si les différences étaient significatives. Aucun cas de mortalité liée à l'intervention ou de fuite biliaire n'avait été observé.
Conclusions des auteurs
Les données d'un essai clinique randomisé à risque élevé de biais ne suffisent pas pour déterminer si, chez les patients présentant des métastases hépatiques provenant de divers sites primaires, la cryothérapie apporte un bénéfice significatif en termes de survie ou de récidive en comparaison avec la chirurgie conventionnelle. De plus, il n'existe aucunes données relatives à l'efficacité de la cryothérapie par rapport à l'absence d'intervention. À ce jour, la cryothérapie ne saurait être recommandée en dehors d'essais cliniques randomisés.
Translated by: French Cochrane Centre
Translation supported by: Pour la France : Minist�re de la Sant�. Pour le Canada : Instituts de recherche en sant� du Canada, minist�re de la Sant� du Qu�bec, Fonds de recherche de Qu�bec-Sant� et Institut national d'excellence en sant� et en services sociaux.