La transmission du VIH de la mère à l'enfant pendant la grossesse, l'accouchement et l'allaitement est responsable de 90 % des infections par le VIH chez les enfants de moins de 15 ans. Dans les pays à revenus élevés, l'introduction de programmes de prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant (PTME) a permis de réduire le taux de transmission du VIH de la mère au nourrisson à 1 %. Ces programmes consistent en un dépistage du VIH, une prophylaxie ou un traitement antirétroviral(e), des pratiques obstétriques sûres et des conseils en matière d'alimentation du nourrisson. Des programmes de PTME ont été mis en œuvre dans des pays à faibles et moyens revenus avec un succès mitigé. L'une des stratégies proposées par l'Organisation mondiale de la santé pour améliorer la couverture et la qualité des programmes de PTME consiste à les intégrer à d'autres services de santé utilisés par les femmes enceintes, les mères et leurs enfants : ex. : services de santé maternelle et infantile. Nous avons évalué l'efficacité des programmes de PTME intégrés par rapport aux soins non intégrés ou partiellement intégrés. Nous avons défini l'efficacité comme une augmentation de la participation aux programmes de PTME. Nous avons recherché des études pertinentes dans plusieurs bases de données. Sur les 28 654 références initialement identifiées, une seule étude remplissait les critères d'inclusion. Cette étude avait été réalisée dans 12 cliniques prénatales de Zambie. Les six cliniques d'intervention mettaient en œuvre un dépistage du VIH chez les femmes d'état sérologique inconnu, et une évaluation de l'observance de la prophylaxie antirétrovirale chez les femmes séropositives pour le VIH. Dans les six cliniques témoins, aucun dépistage du VIH n'était effectué en salle de travail, et l'on demandait de manière non-officielle aux femmes séropositives pour le VIH si elles prenaient des antirétroviraux prophylactiques. Dans les 12 cliniques, les femmes recevaient un traitement antirétroviral prophylactique en salle de travail lorsqu'elles étaient séropositives pour le VIH et n'observaient pas le traitement antirétroviral prophylactique. Tous les enfants nés de femmes séropositives pour le VIH recevaient également un traitement antirétroviral prophylactique. Une augmentation significative du nombre de femmes et d'enfants recevant un traitement antirétroviral prophylactique était observée dans les cliniques qui mettaient en œuvre les interventions PTME (dépistage du VIH et évaluation de l'observance du traitement antirétroviral prophylactique) par rapport aux cliniques témoins. Les femmes et les enfants étaient plus susceptibles de recevoir un traitement antirétroviral prophylactique dans les salles de travail des cliniques d'intervention que dans celles des cliniques témoins. Cette étude montrait que les soins intégrés amélioraient davantage la couverture de la névirapine que les soins non intégrés chez les femmes et les nourrissons, mais les preuves sont insuffisantes pour confirmer ou réfuter ce résultat, ce qui suggère que des recherches supplémentaires dans d'autres environnements sont nécessaires de toute urgence afin de produire des conclusions définitives concernant l'efficacité de l'intégration des interventions PTME à d'autres services de santé.
Nous n'avons identifié qu'une seule étude suggérant que l'intégration des interventions de PTME périnatale à d'autres services de santé dans les pays à faibles et moyens revenus augmentait le nombre de femmes enceintes, de mères et de nourrissons faisant l'objet d'une intervention de PTME. L'insuffisance de la base factuelle ne nous permet pas de tirer de conclusions concernant d'autres pays ou contextes. L'étude qui remplissait les critères d'inclusion évaluait uniquement l'impact de l'intégration de l'intervention de PTME en salle de travail sur le nombre de mères et de nourrissons recevant de la névirapine. Cette étude rapportait une amélioration significative du taux de couverture de l'intervention, mais elle examinait uniquement l'aspect du programme de PTME lié à la salle de travail. Les preuves disponibles sont insuffisantes pour tirer des conclusions définitives concernant l'efficacité de l'intégration de ces interventions à d'autres services de santé par rapport à une mise en œuvre séparée. D'autres recherches sont nécessaires de toute urgence afin d'évaluer les effets de l'intégration des interventions périnatales de prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant à d'autres services de santé sur le taux de couverture de l'intervention, l'utilisation des services, la qualité des soins et les résultats cliniques, et d'identifier la modalité d'intégration la plus efficace.
Chaque année, près de 400 000 enfants sont infectés par le VIH dans le cadre d'une transmission de la mère à l'enfant (TME), responsable de plus de 90 % des infections par le VIH chez l'enfant. Dans les pays à revenus élevés, le taux de TME est inférieur à 1 % grâce aux interventions périnatales de prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant (PTME). Dans les pays à faibles et moyens revenus, la couverture des programmes de PTME reste faible, et des taux de transmission élevés continuent donc d'être observés. L'Organisation mondiale de la santé recommande d'intégrer les programmes de PTME à d'autres services de santé afin d'améliorer l'accès et la participation à ces interventions.
Évaluer les effets de l'intégration des mesures de PTME périnatale à d'autres services de santé sur le taux de couverture et l'utilisation des services par rapport aux programmes PTME non intégrés ou partiellement intégrés.
Nous avons effectué des recherches dans les bases de données suivantes pour la période allant de janvier 1990 à août 2010 : MEDLINE, EMBASE, la Bibliothèque mondiale sur la santé de l'OMS, CAB abstracts, CINAHL, POPLINE, PsycINFO, Sociological Abstracts, ERIC, AEGIS, Google Scholar, New York Academy of Medicine Grey Literature, Open SIGLE, British Library Catalogue, ProQuest Dissertation & Theses Database et le système U.S. National Library of Medicine Gateway. Nous avons également consulté la base des revues systématiques Cochrane (Bibliothèque Cochrane 2010, numéro 7), le registre Cochrane central des essais contrôlés (Bibliothèque Cochrane 2010, numéro 7) et la base des résumés des revues systématiques hors Cochrane (Bibliothèque Cochrane 2010, numéro 7). Nous avons également recherché des essais en cours dans les registres des essais cliniques et des essais cliniques comparatifs internationaux de l'OMS (janvier 1990 à juillet 2010). Nous avons effectué une recherche de références bibliographiques dans ISI Web of Knowledge et examiné les références des articles inclus afin d'identifier des études pertinentes supplémentaires. Nous avons contacté les auteurs afin d'identifier d'autres études éligibles. Aucun filtre méthodologique n'a été utilisé afin de maximiser la précision.
Les essais contrôlés randomisés (ECR), les essais contrôlés randomisés en cluster (ECR en cluster), les essais cliniques comparatifs (ECC), les études contrôlées avant-après et les études de séries temporelles interrompues comparant des interventions PTME intégrées par rapport à des soins non intégrés ou partiellement intégrés chez des femmes enceintes, des mères et des nourrissons de pays à faibles et moyens revenus.
Deux auteurs de revue ont effectué les recherches, sélectionné les études, évalué la qualité méthodologique et extrait les données de manière indépendante. Le troisième auteur de revue a résolu les divergences, le cas échéant.
Une seule étude répondait aux critères d'inclusion. Un essai randomisé en cluster (12 grappes, n = 7 664) comparait la couverture de la névirapine mère-nourrisson en salle de travail dans des cliniques d'intervention mettant en œuvre un dépistage rapide du VIH accompagné d'une évaluation structurée de la néviparine, et des cliniques témoins effectuant une évaluation non-officielle de l'observance de la néviparine. Les auteurs mesuraient la couverture de la névirapine dans toutes les cliniques à l'inclusion et après la mise en œuvre de l'intervention. Une augmentation de 10 % (plage de différence de couverture de -10 % à +33 %) était observée sur les sites d'intervention, contre une réduction de 10 % de la couverture mère-nourrisson sur les sites témoins (plage de différence de couverture de -13 % à 0 %). Cette étude montrait que la probabilité de couverture de la névirapine chez les mères et leurs nourrissons dans le groupe expérimental par rapport au groupe témoin augmentait de 0,89 à l'inclusion à 1,22 au cours de la période d'intervention, ce qui représente un effet multiplicateur du rapport de risques relatifs à l'inclusion de 1,37 (RR de 1,37, IC bootstrap à 95 %, entre 1,04 et 1,77). Cette étude présentait un faible risque de biais. Nous n'avons identifié aucune étude évaluant l'efficacité de l'intégration d'autres interventions de PTME périnatale aux services de santé.