Interventions pour la prévention et la prise en charge de la mycose vaginale chez les femmes séropositives pour le VIH

La candidose vulvo-vaginale (CVV)/mycose est l'une des infections fongiques les plus courantes et récurrentes chez les femmes infectées par le virus de l'immunodéficience humaine (VIH). Bien que la candidose n'entraîne que peu ou pas d'infections fongiques systémiques ou de mortalité, les interventions visant à prévenir et traiter cette maladie sont essentielles pour maintenir la qualité de vie de ces patientes, et cette revue s'est attachée à évaluer ces interventions.

L'aspect relatif au traitement n'a pas pu être évalué car notre recherche ne nous a pas permis d'identifier d'essais dans ce domaine.

Notre recherche nous a permis d'identifier deux études examinant l'aspect relatif à la prévention de la maladie. Le premier essai rapportait que du fluconazole administré de manière hebdomadaire présentait une efficacité significative pour prévenir les épisodes cliniques par rapport au placebo. Néanmoins, ce schéma thérapeutique entraînait l'émergence d'espèces résistantes aux azoles.

Le second essai, qui présentait trois groupes témoins (clotrimazole, Lactobacillus et placebo), ne rapportait aucun résultat définitif concernant la prévention d'un épisode de CVV.

Aucune des études incluses n'examinait les effets du TAHA (traitement antirétroviral hautement actif) ou de toute autre forme de traitement antirétroviral sur la CVV, ou n'étudiait les différences en termes de qualité de vie, d'excrétion virale dans les sécrétions vaginales (infectivité), de préférences des patientes concernant la voie d'administration, ou d'aspects liés aux coûts.


Conclusions des auteurs: 

Implications pour la pratique

Aucun essai examinant le traitement de la CVV chez des femmes séropositives pour le VIH n'a été identifié. Par rapport au placebo, le fluconazole constituait une intervention prophylactique efficace. Néanmoins, le développement potentiel d'organismes résistants au candida pourrait avoir un impact sur la faisabilité du traitement.

La tendance observée suggère que le clotrimazole et le Lactobacillus améliorent les résultats prophylactiques par rapport au placebo.

Implications pour la recherche
Des médicaments et des schémas thérapeutiques doivent être évalués dans le traitement et la prophylaxie de la CVV chez des femmes séropositives pour le VIH dans le cadre d'essais cliniques randomisés. Le développement de la résistance aux azoles demeure insuffisamment étudié et d'autres travaux sont nécessaires dans ce domaine afin de déterminer si une prophylaxie de routine est nécessaire dans le CVV ou si un TARV adéquat serait suffisant pour prévenir la CVV récurrente. La charge virale dans les sécrétions vaginales avec ou sans traitement ou prophylaxie n'a pas été étudiée bien que cette question soit déterminante dans la propagation du VIH.

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Contexte: 

La candidose vulvo-vaginale (CVV) est l'une des infections fongiques les plus courantes et récurrentes chez les femmes infectées par le VIH. La CVV se caractérise par des symptômes tels qu'un prurit, une gêne, une dyspareunie et une dysurie. L'infection de la vulve s'accompagne d'une éruption morbilliforme qui peut s'étendre aux cuisses. L'infection vaginale est associée à des pertes blanches et à des plaques sur les parois vaginales érythémateuses.

Bien qu'elles n'entraînent que peu ou pas d'infections fongiques systémiques ou de mortalité, ces lésions non traitées contribuent significativement à la morbidité associée à l'infection par le VIH. La prévention et le traitement de cette pathologie sont essentiels pour maintenir la qualité de vie de ces patientes.

Objectifs: 

-Comparer l'efficacité de différents antifongiques administrés par voie vaginale ou orale dans le traitement et la prophylaxie de la CVV chez les femmes infectées par le VIH, et évaluer les risques associés au traitement.

Stratégie de recherche documentaire: 

La stratégie de recherche documentaire était exhaustive, itérative et basée sur celle du groupe de revue Cochrane sur le VIH/sida. L'objectif était d'identifier tous les essais pertinents, sans restriction de statut ou de langue de publication. Les bases de données électroniques CENTRAL, Medline, EMBASE, LILACS et CINAHL ont été consultées afin d'identifier des essais contrôlés randomisés pour la période allant de 1980 au 1er octobre 2010. Le site ICTRP de l'OMS et d'autres sites Web pertinents ont également été consultés afin d'identifier des résumés de congrès.

Critères de sélection: 

Les essais contrôlés randomisés (ECR) portant sur des traitements palliatifs, préventifs ou curatifs ont été pris en compte. Les participantes étaient des femmes séropositives pour le VIH recevant au moins un traitement/prophylaxie dans la CVV ou un traitement antirétroviral hautement actif (TAHA).

Recueil et analyse des données: 

Deux auteurs ont évalué la qualité méthodologique des essais et extrait les données de manière indépendante. La qualité des preuves générées a été évaluée à l'aide de l'approche GRADE.

Résultats principaux: 

Notre recherche ne nous a pas permis d'identifier d'essais examinant le traitement de la CVV chez des femmes séropositives pour le VIH.

Deux essais portant sur une prophylaxie étaient éligibles pour l'inclusion. Un essai (n = 323) était favorable à l'administration hebdomadaire de fluconazole par rapport à un placebo (RR de 0,68 ; IC à 95% entre 0,47 et 0,97).

Le second essai, qui présentait trois groupes témoins Le clotrimazole, le Lactobacillus et le placebo n'étaient associés à aucun résultat définitif dans la prévention d'un épisode de CVV. Clotrimazole versus placebo (RR de 0,49 ; IC à 95 %, entre 0,22 et 1,09), clotrimazole versus Lactobacillus (RR de 1,11 ; IC à 95 %, entre 0,45 et 2,76) et Lactobacillus versus placebo (RR de 0,54 ; IC à 95 %, entre 0,26 et 1,13).

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.