Traitement contre les neuropathies paranéoplasiques (lésions nerveuses associées au cancer qui ne sont pas provoquées par l'invasion de cellules cancéreuses ou un autre mécanisme préexistant)

Les neuropathies paranéoplasiques sont les syndromes paranéoplasiques les plus souvent signalés. Le terme de neuropathie paranéoplasique est utilisé pour désigner les lésions nerveuses dans les cas de cancer qui ne sont pas provoquées par une propagation directe du cancer dans le nerf, la toxicité des traitements, le dérèglement du métabolisme, les infections virales ou d'autres causes évidentes. Il est généralement admis qu'une réaction immunitaire au cancer provoque des lésions nerveuses « voisines ». Les neuropathies paranéoplasiques sont de nature diverse et nécessitent plusieurs approches thérapeutiques. Nous avons entrepris cette revue pour évaluer de façon systématique les données disponibles issues d'essais contrôlés randomisés (ECR) sur le traitement des neuropathies paranéoplasiques en nous concentrant en premier lieu sur les preuves de la plus grande qualité.

Malgré de nombreux rapports sur la neuropathie paranéoplasique, nous n'avons identifié aucun ECR à inclure dans cette revue. A partir des preuves non randomisées, nous n'avons découvert que six études, portant sur un total de 54 participants, pouvant être incluses dans la discussion selon nos critères de qualité prédéfinis. Ces études n'étaient pas facilement comparables.

Il n'existe actuellement aucun ECR ou quasi-ECR sur le traitement des neuropathies paranéoplasiques sur lesquels fonder la pratique. Il n'existe que des preuves provenant de séries de cas, d'études de cas ou d'avis d'experts (classe IV) concernant l'effet de l'immunomodulation (immunoglobuline intraveineuse, plasmaphérèse, traitement à base de stéroïdes ou chimiothérapie) sur la neuropathie paranéoplasique.  

Conclusions des auteurs: 

Il n'existe actuellement aucun ECR ou quasi-ECR sur le traitement des neuropathies paranéoplasiques sur lesquels fonder la pratique. Il n'existe que des preuves provenant de séries de cas, d'études de cas ou d'avis d'experts (preuves de classe IV) concernant l'effet de l'immunomodulation (immunoglobuline intraveineuse, plasmaphérèse, traitement à base de stéroïdes ou chimiothérapie) sur la neuropathie paranéoplasique.  

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Contexte: 

Il n'est pas rare d'observer l'implication du système nerveux périphérique chez les personnes ayant des tumeurs situées en dehors du système nerveux. N'importe quelle partie du système nerveux périphérique peut être concernée, des neurones sensitifs et moteurs aux racines nerveuses et aux plexus nerveux, des troncs distaux aux jonctions neuromusculaires. La pathogenèse est également diverse, de l'infiltration directe par des cellules cancéreuses à la toxicité du traitement, au dérèglement du métabolisme, à la cachexie, aux infections et aux syndromes paranéoplasiques.

Les syndromes neurologiques paranéoplasiques sont des symptômes ou des signes résultant de lésions d'organes ou de tissus qui sont éloignées du site de la tumeur maligne ou de ses métastases. La pathogenèse serait d'origine immunitaire et serait provoquée par une réaction croisée contre des antigènes communs entre la tumeur et les cellules du système nerveux.

Les neuropathies paranéoplasiques sont les syndromes paranéoplasiques les plus souvent signalés. Elles sont, toutefois, hétérogènes et requièrent plusieurs approches thérapeutiques. Cette revue a été entreprise pour évaluer de façon systématique les données disponibles issues d'essais contrôlés randomisés (ECR) sur le traitement des syndromes paranéoplasiques du système nerveux périphérique et non sur l'ensemble des syndromes neurologiques paranéoplasiques.

Objectifs: 

Evaluer les bénéfices et les risques des traitements contre les neuropathies paranéoplasiques.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons recherché dans le registre spécialisé du groupe Cochrane sur les affections neuro-musculaires (14 février 2012), ainsi que dans CENTRAL (2012, numéro 1), MEDLINE (de janvier 1966 à février 2012), EMBASE (de janvier 1980 à février 2012) et LILACS (de janvier 1982 à février 2012), des ECR, des quasi-ECR, des études contrôlées historiquement et des essais avec groupes témoins concomitants.

Nous avons adapté cette stratégie pour rechercher dans MEDLINE à partir de 1966 et dans EMBASE à partir de 1980 des études de cohortes comparatives, des études cas-témoins et des séries de cas.

Critères de sélection: 

Nous avions prévu d'inclure tous les ECR et quasi-ECR (dans lesquels l'assignation n'était pas aléatoire, mais était censée ne pas être biaisée, par exemple, à assignation alternée) portant sur un traitement contre les neuropathies paranéoplasiques. Du fait que nous nous attendions à ce qu'il y ait peu d'études incluses, voire aucune, nous avions également prévu d'évaluer et de résumer les études observationnelles, les études de cohortes comparatives prospectives et rétrospectives, les études cas-témoins et les séries de cas qui répondaient aux critères minimaux dans la discussion.

Recueil et analyse des données: 

Trois auteurs de la revue ont sélectionné les essais à inclure. Lorsque des désaccords sont survenus, nous sommes parvenus à un consensus par la discussion. Deux auteurs de la revue ont extrait les données de façon indépendante sur un formulaire d'extraction des données spécialement conçu à cet effet. Nous avons également recueilli les données sur les événements indésirables dans les études incluses.

Résultats principaux: 

Malgré de nombreux rapports sur la neuropathie paranéoplasique, nous n'avons identifié aucun ECR ou quasi-ECR à inclure dans cette revue. Nous n'avons trouvé que six études, portant sur 54 participants, parmi les preuves non randomisées qui étaient considérées, d'après les critères prédéfinis, comme étant d'une qualité convenant à l'inclusion dans la discussion. Ces études n'étaient pas facilement comparables. Les traitements étaient axés sur le traitement de la tumeur et l'immunomodulation, principalement l'immunoglobuline intraveineuse.

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.