Traitement médicamenteux de la dépression dans la sclérose en plaques

De nombreux patients atteints de sclérose en plaques (SEP) souffrent de dépression. Cette revue résume les études portant sur l'administration d'antidépresseurs chez des patients atteints de SEP. Nous avons identifié deux études qui remplissaient les critères de qualité méthodologique et qui portaient sur un total de 70 participants : l'une (28 participants) documentait les effets de la désipramine, et l'autre (42 participants), les effets de la paroxétine. Ces deux études ne rapportaient aucune amélioration de la dépression avec aucun des traitements à court terme (cinq/douze semaines). Des effets indésirables, tels que des nausées ou des céphalées, se produisaient fréquemment. D'autres études évaluant le traitement médicamenteux de la dépression dans la SEP sur une période plus longue sont nécessaires car les résultats pourraient être affectés par l'effectif réduit et les nombreuses sorties d'étude.

Conclusions des auteurs: 

La désipramine et la paroxétine présentaient toutes deux une certaine efficacité dans la dépression associée à la SEP à court terme, mais les deux traitements étaient associés à des effets indésirables, notamment un nombre significativement supérieur de patients présentant des nausées ou des céphalées sous paroxétine. D'autres recherches cliniques sont nécessaires afin d'évaluer le traitement de la dépression dans la SEP. Les futurs essais devront s'attacher à évaluer l'efficacité et la tolérance à long terme et comparer les antidépresseurs en face à face.

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Contexte: 

La dépression est un problème courant chez les patients atteints de sclérose en plaques (SEP). On ignore cependant quel est le traitement pharmacologique le plus efficace et le moins délétère.

Objectifs: 

Examiner l'efficacité et la tolérance des traitements pharmacologiques de la dépression chez les patients atteints de SEP.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons consulté le registre des essais du groupe Cochrane sur la sclérose en plaques (juin 2010), les références bibliographiques des articles pertinents et les actes de congrès. Nous avons contacté des agences de réglementation afin d'obtenir des informations supplémentaires concernant les effets indésirables.

Critères de sélection: 

Les essais contrôlés randomisés et quasi-randomisés en aveugle ou ouverts portant sur des enfants et des adultes atteints de SEP. Intervention évaluée : Les traitements pharmacologiques de la dépression indépendamment de la dose, de la voie d'administration, de la fréquence et de la durée. Intervention témoin : placebo ou absence de traitement.

Recueil et analyse des données: 

Deux équipes d'évaluateurs ont évalué la qualité des essais et extrait les données de manière indépendante. Les auteurs des études ont été contactés pour obtenir des informations supplémentaires. Des informations relatives aux effets indésirables ont été recueillies dans les essais.

Des informations concernant la population étudiée, le type d'intervention, les mesures de résultats et le plan d'étude ont été extraites des études sélectionnées. La qualité des essais a été évaluée sur la base des critères suivants : randomisation, assignation secrète, assignation en aveugle, traitement des données de résultats incomplètes, absence de notification sélective et absence d'autres biais.

L'impact des données manquantes sur les résultats des études a été évalué au moyen d'analyses de sensibilité comparant les résultats des analyses des données des patients ayant été jusqu'au bout des études à ceux des analyses du cas le plus favorable et le plus défavorable.

Résultats principaux: 

Deux essais (70 participants) ont été inclus. Un essai (28 participants) comparait l'administration de désipramine pendant cinq semaines à un placebo. L'autre essai (42 participants) comparait l'administration de paroxétine pendant 12 semaines à un placebo. Ces deux essais présentaient une perte de suivi significative ou n'évaluaient pas toutes les mesures de résultats.

Les deux traitements présentaient une certaine efficacité par rapport au placebo, mais cette différence n'était pas statistiquement significative, sauf pour un critère de jugement. Les intervalles de confiance étaient larges dans toutes les analyses, et notre analyse de sensibilité révélait que les données manquantes pourraient avoir eu un impact important dans les deux essais, avec des différences considérables entre l'analyse du cas le plus favorable et le plus défavorable pour tous les critères de jugement évalués.

Les deux traitements étaient associés à des effets indésirables, et un nombre significativement supérieur de patients présentaient des nausées ou des céphalées sous paroxétine. Compte tenu des différences en termes de durée des essais et de type de médicament utilisé, nous avons décidé de ne pas effectuer de méta-analyse.

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.