Programmes d’exercices dynamiques (entraînements de capacité aérobique et/ou renforcement musculaire) chez les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde

Ce résumé d’une revue systématique Cochrane présente les connaissances actuelles issues de la recherche sur l’effet de l’exercice sur la polyarthrite rhumatoïde (PR). 

La revue montre que chez les personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde :

- Les entraînements à base d’exercices aérobiques et de renforcement musculaire sur terrain sec améliorent probablement légèrement la douleur et la fonction physique à court terme.

- Cette revue n’a mis en évidence aucun effet secondaire nuisible (comme une augmentation de la douleur ou de la lésion des articulations) entraîné par l’exercice. Cela est vrai pour les exercices sur terrain sec ou dans l’eau, bien que la majorité des études ne soient pas assez longues pour déterminer si les exercices peuvent entraîner des lésions articulaires.

Qu'appelle-t-on exercices dynamiques et qu’est-ce que la polyarthrite rhumatoïde ?

Les programmes thérapeutiques d’exercices dynamiques désignent des activités dont l’intensité, la durée et la fréquence sont suffisantes pour améliorer l’endurance ou la force musculaire. L’exercice peut être tout type d’activité améliorant la condition physique. Les exercices qui améliorent l’énergie ou l’endurance sont souvent appelés exercices aérobiques. Les personnes font de l’exercice pour différentes raisons y compris en vue de perdre du poids, d’obtenir un renforcement musculaire et d’améliorer leur condition physique générale.

Chez les personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde, le système immunitaire, qui lutte normalement contre les infections, attaque la surface des articulations. Les articulations sont alors enflées, raides et douloureuses. Les petites articulations des mains et des pieds sont en général les premières touchées. Actuellement, il n’existe pas de remède contre la PR. Les traitements tels que les exercices visent donc à soulager la douleur et la raideur et à améliorer la capacité de la personne à se déplacer.

Meilleure estimation de l’effet chez les personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde qui participent à un programme d’exercices dynamiques sur terrain sec à court terme :

Douleur (plus le score est élevé, plus la douleur est forte ou sévère)

- Les personnes ayant participé ont qualifié leur douleur comme étant d’environ un demi point inférieure sur une échelle de 0 à 10, après 12 semaines (amélioration absolue de 6%).
- Les personnes ayant participé à un programme d’exercices dynamiques ont qualifié leur douleur comme étant d’environ un demi point sur une échelle de 0 à 10.
- Les personnes n’ayant pas fait d’exercice ont qualifié leur douleur comme étant de 1 sur une échelle de 0 à 10. 


Fonction physique (plus le score est élevé, plus la fonction physique est mauvaise)

- Les personnes ayant participé ont qualifié leur fonction physique comme étant d’environ un demi point inférieure sur une échelle de 0 à 3, après 12 semaines (amélioration absolue de 6%).
- Les personnes ayant participé à un programme d’exercices dynamiques ont qualifié leur fonction physique comme étant d’environ 1,5, sur une échelle de 0 à 3.
- Les personnes n’ayant pas fait d’exercice ont qualifié leur fonction physique comme étant de 1 sur une échelle de 0 à 3. 

Conclusions des auteurs: 

Selon les preuves, l’entraînement de capacité aérobique associé à l'entraînement de renforcement musculaire est recommandé en tant que pratique de routine chez les patients atteints de PR.

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Contexte: 

Une étude mise à jour de l’efficacité et de la sécurité du traitement à base d’exercices dynamiques (traitement à base d’exercices d'une intensité, durée et fréquence suffisantes pour améliorer la capacité aérobique et/ou la force musculaire) devrait être réalisée.

Objectifs: 

Évaluer l’efficacité et la sécurité des programmes thérapeutiques à base d’exercices dynamiques (entraînements de la capacité aérobique et/ou de renforcement musculaire) à court terme (< trois mois) et à long terme (> trois mois), sur terrain sec ou dans l’eau, pour les personnes atteintes de PR. Pour ce faire, nous avons mis à jour une revue Cochrane précédente (van den Ende 1998) et créé des catégories pour les différents programmes d’exercices dynamiques.

Stratégie de recherche documentaire: 

Une recherche dans la littérature (jusqu’en décembre 2008) dans plusieurs bases de données a été réalisée en vue d’identifier des essais contrôlés randomisés (ECR).

Critères de sélection: 

Les ECR incluant un programme d’exercices satisfaisant aux critères suivants ont été sélectionnés : a) fréquence d’au moins deux séances par semaine, pendant > 20 minutes ; b) durée > 6 semaines ; c) intensité de l’exercice aérobique > 55% de la fréquence cardiaque maximum et/ou exercices de renforcement musculaire commençant à 30% - 50% d’une répétition maximum ; et d) exécution sous supervision. De plus, les ECR incluaient une ou plusieurs des mesures des résultats suivantes : capacité fonctionnelle, capacité aérobique, force musculaire, douleur, activité de la maladie ou dommage radiologique.

Recueil et analyse des données: 

Deux auteurs de la revue ont sélectionné indépendamment les études éligibles, qualifié la qualité méthodologique et extrait les données. Une analyse qualitative (synthèse à partir des meilleures preuves) a été réalisée et, le cas échéant, une analyse quantitative des données (tailles d’effet combinées).

Résultats principaux: 

Au total, huit études ont été incluses dans cette revue mise à jour (deux études supplémentaires). Quatre des huit études suivaient au moins 8 des 10 critères méthodologiques. Dans cette revue mise à jour, quatre programmes d’exercices dynamiques ont été identifiés : (1) entraînement de capacité aérobique, sur terrain sec, à court terme ; les résultats ont mis en évidence des preuves modérées en faveur d’un effet positif sur la capacité aérobique (taille d’effet combinée 0,99 (IC à 95% entre 0,29 et 1,68). (2) entraînement de capacité aérobique et de renforcement musculaire, sur terrain sec, à court terme ; les résultats ont mis en évidence des preuves modérées en faveur d’un effet positif sur la capacité aérobique et le renforcement musculaire (taille d’effet combinée 0,47 (IC à 95% entre 0,01 et 0,93). (3) entraînement de capacité aérobique, dans l’eau, à court terme ; les résultats ont donné des preuves limitées d’un effet positif sur la capacité fonctionnelle et la capacité aérobique. (4) entraînement de capacité aérobique et de renforcement musculaire, sur terrain sec, à long terme ; les résultats ont montré des preuves modérées d’un effet positif sur la capacité aérobique et la force musculaire. En ce qui concerne la sécurité, aucun effet délétère n’a été mis en évidence dans les études incluses.

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.