Mirtazapine versus autres antidépresseurs dans le traitement de la dépression

La dépression majeure est caractérisée par une humeur morose persistante et la perte d'intérêt et de plaisir. Ces symptômes sont souvent accompagnés d'une perte d'appétit, d'insomnie, de fatigue, d'un manque de concentration, d'un sentiment de culpabilité inapproprié, voire du suicide. En 2002, la dépression était la troisième cause principale de morbidité parmi toutes les maladies qui affectent l'humanité. Les antidépresseurs sont utilisés dans le traitement de la dépression majeure. Ils constituent la base du traitement. Parmi eux, la mirtazapine est connue pour son profil pharmacologique particulier ; son profil d'efficacité et d'effets indésirables est donc censé être différent de celui d'autres antidépresseurs.

Les données récoltées dans cette revue, qui comprenait les résultats de 29 essais contrôlés randomisés (4 974 participants au total), suggèrent que la mirtazapine agit probablement plus rapidement que le type d'antidépresseurs le plus fréquemment utilisé, à savoir les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS). Il semblerait que la mirtazapine soit supérieure aux ISRS à la fin du traitement après 6 à 12 semaines. La mirtazapine provoque des effets indésirables qui conduisent à une fréquence d'abandon similaire à celle des ISRS et des antidépresseurs tricycliques, bien que le profil des effets indésirables de la mirtazapine soit particulier. La mirtazapine est susceptible d'entrainer une prise de poids, ou une augmentation de l'appétit et de la somnolence, mais elle est moins susceptible que les ISRS de causer des nausées, ou des vomissements, et une dysfonction sexuelle.

Conclusions des auteurs: 

Des différences statistiquement significatives, avec des différences cliniques significatives ont été trouvées entre la mirtazapine et d'autres antidépresseurs concernant le traitement de la dépression majeure en phase aiguë. La mirtazapine agit probablement plus rapidement que les ISRS durant le traitement en phase aiguë. Le taux d'abandon est similaire chez les participants traités à la mirtazapine et chez ceux traités avec d'autres antidépresseurs, bien que le profil des effets indésirables de la mirtazapine soit particulier.

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Contexte: 

La mirtazapine a une action anti dépressive particulière et est couramment utilisée en pratique clinique pour traiter la dépression.

Objectifs: 

Le but de la présente revue était d'évaluer les données concernant l'efficacité et l'acceptabilité de la mirtazapine den la comparant avec d'autres antidépresseurs pour le traitement de la dépression majeure en phase aiguë chez l'adulte.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons effectué une recherche dans le registre des essais du groupe Cochrane sur la dépression, l’anxiété et la névrose (CCDANCTR), qui comprend des essais contrôlés randomisés pertinents provenant des bases de données bibliographiques suivantes : The Cochrane Library (toutes années jusqu'à avril 2011), EMBASE (de 1980 jusqu'à juillet 2011), MEDLINE (de 1950 jusqu'à juillet 2011) et PsycINFO (de 1974 jusqu'à juillet 2011). Les références bibliographiques inclues dans les études pertinentes ont été vérifiées et des experts du domaine ont été contactés. La revue n'était pas limitée aux articles en langue anglaise.

Critères de sélection: 

Des essais contrôlés randomisés (ECR) incluant des participants souffrant de dépression majeure traités avec de la mirtazapine versus un autre antidépresseur.

Recueil et analyse des données: 

Deux auteurs ont, de façon indépendante, vérifié l'éligibilité et extrait les données en intention de traiter. Le critère principal était la réponse au traitement. Les critères secondaires incluaient les abandons et les effets indésirables constatés.

Des méta-analyses ont été réalisées avec un modèle à effets aléatoires

Résultats principaux: 

Un total de 29 ECR (n = 4974) ont été inclus qui, le plus souvent, suivaient les participants pendant six semaines en cabinet et rapportaient les risques de biais de manière insuffisante. En comparaison avec les antidépresseurs tricycliques (10 essais, n = 1553), il n'y avait pas de preuve solide d'une différence entre la mirtazapine et les tricycliques en termes de réponse à deux semaines (rapport des cotes (OR) 0,85 ; intervalle de confiance (IC) à 95% 0,64 à 1,13) ou à la fin du traitement de la phase aiguë (après 6 à 12 semaines) (OR 0,89 ; IC 95% 0,72 à 1,10). En comparaison avec les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) (12 essais, n = 2626), la mirtazapine était significativement plus efficace à deux semaines (OR 1,57 ; IC 95% 1,30 à 1,88) et à la fin du traitement de la phase aiguë (OR 1,19 ; IC 95% 1,01 à 1,39). La mirtazapine était significativement plus efficace qu'un inhibiteur de la recapture de la sérotonine-noradrénaline (venlafaxine seulement, deux essais, n = 415) à deux semaines (OR 2,29 ; IC 95% 1,45 à 3,59) et à la fin du traitement de la phase aiguë (OR 1,53 ; 95% IC 1,03 à 2,25).

En termes d'abandons, il n'y avait pas de preuve solide d'une différence entre la mirtazapine et d'autres antidépresseurs. La mirtazapine était plus susceptible de causer une prise de poids, ou une augmentation de l'appétit et de la somnolence que les ISRS, mais elle était moins susceptible de causer des nausées, ou des vomissements, et une dysfonction sexuelle.

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.