Les médicaments antipsychotiques représentent le principal traitement contre la schizophrénie et aident les personnes à faire face aux symptômes positifs, tels que le fait d'entendre des voix, de voir des choses et de croire en des choses étranges. Cependant, l'exposition à long terme à ces médicaments a été associée à de graves effets secondaires, tels que : la prise de poids ; une agitation incontrôlable de la tête, du corps ou des mains ; des tremblements ; une raideur des muscles ; des difficultés à marcher et à garder l'équilibre ; une somnolence ou une apathie ; et même le décès. Certaines personnes arrêtent de prendre leurs médicaments, car ces effets secondaires limitent la qualité de vie des patients. L'absence de prise des médicaments peut être un facteur contribuant à une récidive et à une hospitalisation. Dans ce contexte, il y a lieu de prendre en compte le rôle de l'administration intermittente de médicaments antipsychotiques comparé à l'utilisation continue de ces médicaments.
Les techniques d'administration intermittente de médicaments font référence à l'utilisation de médicaments uniquement pendant les périodes de proximité de la réapparition des symptômes plutôt que la prise continue de médicaments antipsychotiques en permanence. Les techniques d'administration intermittente de médicaments comprennent : l'intervention prodromique (qui évalue le risque ou le stade précoce de la récidive) ; l'intervention de crise au cours d'un épisode aigu ou d'une baisse de la santé mentale ; une augmentation progressive des périodes sans médicaments ; et les fenêtres thérapeutiques. L'objectif est de réduire l'exposition aux médicaments et de diminuer les effets secondaires.
Cette revue évalue différentes techniques d'administration intermittente de médicaments comparées au traitement d'entretien chez les personnes atteintes de schizophrénie ou de troubles connexes. Dix-sept études, portant sur 2 252 participants, ont comparé des techniques d'administration intermittente de médicaments au maintien standard du traitement médicamenteux. La récidive a été significativement plus importante chez les personnes recevant un traitement médicamenteux intermittent. L'hospitalisation a été plus importante pour les personnes recevant un traitement médicamenteux intermittent.
Les résultats suggèrent que le traitement intermittent n'est pas aussi efficace que le traitement continu ou permanent pour prévenir la récidive. Bien que les informations soient en faveur du traitement permanent et continu, cela n'est pas toujours le cas dans la réalité, car les personnes peuvent arrêter leur traitement en raison d'effets secondaires invalidants qui affectent leur qualité de vie. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour évaluer les bénéfices ou les préjudices potentiels du traitement intermittent, en particulier concernant les effets secondaires fréquemment associés au traitement antipsychotique permanent. Il n'y a pas eu d'examen des économies pécuniaires/d'argent, en particulier concernant le rapport coût-efficacité potentiel des techniques intermittentes.
Jusqu'à ce que de nouvelles preuves soient disponibles concernant les bénéfices ou les préjudices potentiels du traitement intermittent, les cadres, les psychiatres et les décideurs politiques doivent le considérer comme un traitement expérimental.
Ce résumé en langage simplifié a été rédigé par un consommateur, Ben Gray, Bénéficiaire du service et Expert auprès des bénéficiaires du service, Rethink Mental Illness.
Les résultats de cette revue soutiennent les preuves existantes indiquant que le traitement antipsychotique intermittent n'est pas aussi efficace que le traitement continu, permanent, aux antipsychotiques pour prévenir la récidive chez les personnes atteintes de schizophrénie. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour évaluer les bénéfices ou les préjudices potentiels du traitement intermittent concernant les effets indésirables classiquement associés au traitement d'entretien aux antipsychotiques, ainsi que le rapport coût-efficacité de ce traitement expérimental.
Les médicaments antipsychotiques sont considérés comme la base du traitement contre la schizophrénie et sont généralement perçus comme étant extrêmement efficaces, en particulier pour contrôler les symptômes positifs. Cependant, une exposition à long terme aux antipsychotiques a été associée à divers effets néfastes, notamment des symptômes extrapyramidaux (SEP), un syndrome malin des neuroleptiques (SMN), une dyskinésie tardive et le décès. Les techniques d'administration intermittente de médicaments font référence à « l'utilisation de médicaments uniquement pendant les périodes de début de récidive ou d'exacerbation des symptômes plutôt que de manière continue. » L'objectif est de réduire le risque d'effets indésirables classiques des antipsychotiques en « réduisant l'exposition aux médicaments à long terme pour les patients qui reçoivent un traitement d'entretien, tout en limitant le risque de récidive », avec comme but supplémentaire d'améliorer le fonctionnement social par la réduction des effets secondaires induits par les antipsychotiques.
Examiner les effets de différentes techniques d'administration intermittente de médicaments comparées au traitement d'entretien chez les personnes atteintes de schizophrénie ou de troubles connexes.
Nous avons effectué des recherches dans le registre des essais du groupe Cochrane sur la schizophrénie (avril 2012) et avons complété ces recherches en contactant les auteurs des études pertinentes, en effectuant des recherches manuelles d'articles pertinents sur les traitements médicamenteux intermittents et des recherches manuelles dans les listes bibliographiques.
Tous les essais contrôlés randomisés (ECR) qui comparaient des techniques d'administration intermittente de médicaments à un traitement d'entretien standard pour les personnes atteintes de schizophrénie. Les principaux critères de jugement étaient la récidive et l'hospitalisation.
Au moins deux auteurs ont sélectionné les essais, évalué leur qualité et extrait les données. Nous avons calculé les risques relatifs (RR) et les intervalles de confiance (IC) à 95 % des données dichotomiques homogènes et estimé l'intervalle de confiance (IC) autour de cela. Pour les données continues non biaisées issues d’échelles valides, nous avons estimé la différence moyenne (DM) entre les groupes avec un IC à 95 %. Lorsque les données ont montré une hétérogénéité, elles ont été analysées à l'aide d'un modèle à effets aléatoires. Les données biaisées sont présentées dans des tableaux. Nous avons évalué la qualité globale pour les critères de jugement cliniquement importants en utilisant l'approche GRADE.
Sur les 241 articles obtenus par les recherches, 17 essais conduits entre 1961 et 2011 et portant sur 2 252 participants avec un suivi de six semaines à deux ans, ont été inclus. Les données homogènes ont démontré que les cas de récidive étaient significativement plus nombreux chez les personnes recevant un traitement médicamenteux intermittent à long terme (n = 436, 7 ECR, RR 2,46, IC à 95 % 1,70 à 3,54, preuves de qualité modérée). Le traitement intermittent s'est toutefois révélé plus efficace que le placebo et a démontré qu'un nombre significativement moins important de personnes recevant des antipsychotiques par intermittence connaissaient une récidive totale à moyen terme (n = 290, 2 ECR, RR 0,37, IC à 95 % 0,24 à 0,58, preuves de qualité très médiocre). Les taux d'hospitalisation ont été plus élevés pour les personnes recevant un traitement médicamenteux intermittent à long terme (n = 626, 5 ECR, RR 1,65, IC à 95 % 1,33 à 2,06, preuves de qualité modérée). Les résultats ont démontré peu de différences dans les cas de dyskinésie tardive dans les groupes avec une technique d'administration intermittente de médicaments versus traitement d'entretien, avec des résultats équivoques (présentant une légère hétérogénéité) à long terme (n = 165, 4 ECR, RR 1,15, IC à 95 % 0,58 à 2,30, preuves de qualité médiocre).